Dragon sous le croissant de Lune (Le) Vol.2 : Critiques

Mikazuki no Dragon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Septembre 2024

En volant au secours de son crush Chiaki face à son stalker, Ryûnosuke, pour la première fois, n'a pas fui et ne s'est pas reproché sa faiblesse: ses débuts dans le karaté semblent avoir déjà commencé à porter leurs fruits, et le jeune garçon est bien décidé à persister dans cette voie qui le libère petit à petit de ses entraves, lui qui se sentait jusque-là pathétique, en plus d'être plombé par certains soucis typiques de l'adolescence (par exemple, sa petite taille et sa nullité en sport le complexant devant les filles au lycée). Ainsi le voit-on toujours aussi désireux de progresser, au temple où ont lieu les cours de karaté bien sûr, mais aussi par lui-même en s'entraînant et s'échauffant autant que possible, le tout donnant notamment lieu à une brève et jolie scène de shadow boxing en bord de mer sous les observations bienveillantes de Kikuyo et Chiaki, ces dernières sentant bien qu'il semble porter un poids dont il lui faut se libérer.

Mais voila: Ryû a beau se donner à fond et sembler avoir des prédispositions dans les mouvements, il ne peut pas non plus progresser beaucoup en un rien de temps (son maître Bonsetsu est le premier à le lui faire sentir), et surtout il reste pris en tenailles par les actes de la bande de J: son ami Ao continue de se faire martyriser alors qu'il a payé sa "dette", les racailles en arrivent à taguer sa maison et à menacer de s'en prendre à sa grand-mère avant de semer violemment la pagaille à la supérette où il travaille... Notre héros,en proie au désespoir en se disant qu'il ne pourra jamais se sortir de cette situation, finit alors par se confier à Bonsetsu, à évacuer tout ce qu'il retenait en lui depuis longtemps auprès de son maître. Si bien que le vieil homme, pour le bien de son jeune et nouveau disciple, prend une décision importante...

Cette décision, il s'agit d'un stage intensif estival en pleine nature, loin de tout. Une véritable retraite en petit comité puisqu'ils ne sont que trois en comptant Gûtarô. Et même si, une nouvelle fois, l'idée est classique (on aura même la petite scène presque indispensable sous la cascade), Kenichirô Nagao offre d'excellentes séquences riches de sens quand il s'agit de mettre en valeur ce que peut apporter la nature sauvage et, plus précisément ici, la montagne et la forêt montagneuse: une véritable mise à l'épreuve où aucun faux-pas où presque ne peut être permis, car la montagne est un lieu brut où tout est question de vie ou de mort, et est donc un endroit nous rendant naturellement plus fort.

C'est dans ce cadre naturel visuellement dense et immersif, et au gré de nouvelles séquences d'entraînement à la fois en arts martiaux et dans d'autres disciplines physiques qui sont rendues avec beaucoup de vivacité, que Ryûnosuke apprend étape par étape différentes choses qui lui serviront: ne jamais montrer ses faiblesses à l'adversaire, aiguiser ses sens et son instinct, tirer parti de sa frousse... l'adolescent continue d'avancer à son niveau, parfois difficilement (les blessures seront là) mais en ne lâchant rien, en restant droit et en dégageant une pureté touchante dans sa volonté, le tout sous l'oeil d'un Bonsetsu qui prend encore une saveur supplémentaire en tant que maître: le vieil homme lui prête une oreille attentive, le stimule, lui fait trouver du courage, quitte à se montrer à contre coeur très dur envers lui. Vraiment, il y ade belles choses qui se confirment encore dans cette relation maître-disciple.

La seule petite ombre au tableau ? Sûrement le passage avec l'ours, sans doute un brin too much, même si son côté un petit peu fantaisiste peut faire sourire. Mais hormis ce détail, ce deuxième tome confirme facilement les qualités déjà présentes dans le premier volume.On attendra avec intérêt la suite de la série, plus encore au vu des inquiétantes dernières pages.

Enfin, soulignons, après deux tomes parcourus, la qualité tout à fait honorable de l'édition française: astérisques toujours présentes, traduction très juste de Malou Micolod, lettrage soigné, qualité de papier et d'impression convenable, et jaquettes fidèles aux originales japonaises.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction