Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 13 Juin 2011
Même si son rival, le docteur Layton, a réussi à déjouer les énigmes de l'Eglise des Templiers, Irya préfère rester encore un peu à Malte, en espérant en découvrir d'avantage. Son intuition ne lui fait pas défaut : le soir même, il rencontre dans un bar un ancien catcheur de l'île, ayant assisté dans sa jeunesse à un match germano-anglais en 1936. Dans les gradins figurait un invité de marque : Himmler lui-même. Le jeune garçon de l'époque aurait-il échangé quelques mots avec le chef de la police allemande ?
En présentant un alter-égo aussi doué qu'Irya, sinon d'avantage, Dossier A se tourne vers une structure narrative digne des Gouttes de Dieu, avec d'un côté un savant très cultivé, de l'autre un génie laissant parler son talent naturel. A l'instar de la série vinicole, nous retrouvons aussi un assemblage d'actions particulièrement précipité, notamment dans ce dixième volume. voyez plutôt : Irya, à la recherche de l'Atlantide, sait qu'Himmler avait lui aussi été sur la piste de la civilisation perdue. Dans un bar perdu de Malte, il rencontre, par hasard, un catcheur qui a croisé Himmler dans sa jeunesse. L'officier allemand, qui avait du abuser des alcools locaux ce soir-là, balança tout naturellement au jeune garçon de l'époque qu'il disposait d'une bibliothèque secrète dans les sous-sols de Berlin... Le genre d'informations qu'on aime généralement garder pour soi... De ce fait, Irya se rend dans la capitale allemande, et après quelques recherches apprend qu'un ancien groupe voulant passer d'Est en Ouest aurait découvert la fameuse cachette. Coïncidence extraordinaire, le groupe s'est réuni vingt-cinq ans plus tard pour se rejouer la scène, le jour même où Irya est de passage ! Et évidemment, il manque à l'appel un jeune asiatique de l'époque, qui aurait l'âge de notre héros aujourd'hui, afin que ce dernier puisse se faire passer pour lui... N'en jetez plus !
Par la suite, l'exploration des sous-sols berlinois tourne à la partie de Cluedo géante pour retrouver qui avait trahi le groupe un quart de siècle plus tôt, en tuant deux des fuyards. Néanmoins, l'attention du lecteur sera moins intéressé par cette affaire sordide que par la découverte de la bibliothèque perdue, sorte de caverne d'Ali Baba pour Irya et nous promettant de faire avancer la quête de l'Atlantide à grand pas. Mais ne criez pas victoire trop vite ! Une mauvaise initiative fait capoter le tout, comme s'il se mettait lui-même des bâtons dans les roues...
La fin du volume présente un retour d'Irya au Japon pour remettre ses idées en ordre et revenir une fois encore sur sa jeunesse. Pendant ce temps, le père Gréco se rend en Crète pour explorer quelques grottes préhistoriques... l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'intrigue et de dévoiler une autre facette du personnage. Cette conclusion sauve le tome du fiasco total ! En effet, s'il se lit efficacement sans abuser de détours, les ficelles scénaristiques dignes d'un mauvais blockbuster hollywoodien plombent totalement la crédibilité générale de l'œuvre. Quel gâchis !