Dog Style Vol.1 - Actualité manga

Dog Style Vol.1 : Critiques

Dog Style

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Février 2010

Tout commence vraiment lorsque Miki Terayama alias Mikity débarque pendant que Teru, un jeune lycéen, se fait rosser par quelques loubards. Les deux jeunes gens prennent la fuite ensemble, cette escapade visant à les rapprocher. Et, malgré les sentiments qui n’existent pas entre eux, ils finissent par coucher ensemble dans cet endroit si cher à leur cœur, leur base secrète. Ce qu’il faut comprendre dans Dog style, dont la narration est assez spéciale pour que l’on se perde dès les premières pages, c’est qu’il y a quatre personnages principaux dont deux primordiaux. Ces derniers sont Teru et Mikity, assez reconnaissables. Le premier est amoureux de Kashiwa junior, un autre blond aux cheveux un peu plus longs, à la copine typiquement féminine et sensible, bref aucune chance dans cet amour à sens unique. Et Miki aime Kashiwa senior, alias le grand frère, qui lui aussi a les cheveux sombre mais plus courts, et l’embrasse au début du tome. Le but des deux protagonistes omniprésents dans l’histoire est de protéger le quotidien des élus de leur cœur, tout en sachant bien qu’ils n’ont aucune chance. Une fois que le récit est ainsi posé, tout est beaucoup plus simple.

Malgré les flagrantes maladresses de narration, on trouve pas mal d’originalité dans ce titre, même si le décor est encore scolaire, ce qui n’a ici pas beaucoup d’importance. En effet, on suit deux personnages qui couchent ensemble sans réels sentiments, on découvre un monde plus sérieux, un peu mafieux ou violent, ce qui ajoute une part d’intérêt à l’histoire bien que ce filon ne soit pas encore assez exploité. Il faudra par contre s’habituer au style étrange de l’auteur, qui joue avec l’humour parfois un peu trop personnel, et les surnoms quelques peu dérangeants, lorsqu’ils sont utilisés tout le temps. Bref, la narration est particulière, pas désagréable mais un peu déstabilisante au début. On se perd rapidement entre les « grands frères » du début qui sont très mal expliqués, et les discussions entre personnages sont assez lourdes, quand on n’est pas encore rentré dans le manga. Pour cela, on se sert essentiellement des débuts de chapitres où Modoru Motoni joue sur l’humour assez cru employé ici, ainsi que du caractère des personnages surtout dans les scènes de sexe, qui ne se passent pas aussi bien que dans un conte de fée. Tout est bien plus réel et proche de nous, bref c’est un manga qui se révèle être étonnamment satisfaisant par certains côtés. Bordélique dans son scénario, plein d’humour, c’est aussi cela qui fait son charme, bien qu’il y ait peut être trop de scènes érotiques sur la fin …

Les graphismes sont tout aussi singuliers que l’histoire. Ils ont un aspect un peu shonen et en exagérant les expressions dans certaines situations, on sent la patte d’un mangaka, moins attaché à la beauté et la finesse des traits que ne pourrait l’être une femme. Cependant, le tout est là encore assez brouillon et inégal, on peut passer du coq à l’âne tant la qualité des dessins est variable. De plus, le tout est assez spécial, avec des lèvres et des sourcils un peu trop marqués, et l’originalité ne parvient pas à combler ces exagérations même en situation « normale », ce qui a pour conséquence d’habituer un peu le lecteur, et donc de toujours devoir en faire plus … Les positions sont par contre très naturelles, et on ne regrette que des arrières plans souvent trop vides ou un cadrage exclusivement centré sur les personnages. Bref, c’est excellent dans le domaine de l’inventivité mais cela ne rend pas toujours bien dans la lecture, bien que la physiologie des protagonistes colle parfaitement au récit. Cependant, les scènes érotiques sont pour cette même raison très réussie, et les regards que dessine Motoni sont particulièrement expressifs et caractériels. Un petit bijou d’originalité. Enfin, Taifu marque le coup avec des pages plastifiées qui sont une excellente initiative, surtout qu'elles sont suivies d'un papier bien meilleur qu'avant. Même si le contraste entre les premières et le reste cache un peu cette impression, elle y est. Bref, un premier tome d’une série courte assez surprenant, tant dans le récit que dans les graphismes, un opus original en tout points, peut être un peu trop, ce qui lui donne un petit côté d’exagéré, et dont les difficultés de compréhension gâchent malheureusement beaucoup de bonne volonté. A suivre de près, pour voir si l’ensemble reste aussi déjanté et rafraichissant.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs