Do You Know My Detective? - Actualité manga

Do You Know My Detective? : Critiques

Uchi no tantei shirimasen ka

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Mars 2010

« Tout ça me rend triste … Je ne suis qu’un chat de gouttière qu’il a ramassé dans la rue. »

Chose devenue assez rare dans nos contrées, Do you know my detective a été écrit et dessiné par un homme. Prépublié dans le magazine Boy’s love d’Asuka, les connaisseuses ne découvriront que les deux derniers chapitres et un bonus. Le premier des chapitres inédits sera le centre de l’histoire de ce volume, avec un frère bien insistant qui prend son importance, tandis que le deuxième est le quatrième dossier, donc la quatrième affaire confiée à nos deux compagnons. Mais pour les néophytes, il devient important de clarifier l’histoire, qui n’a rien de compliqué, la série se résumant à ce premier et unique volume. Shigure et Ryunosuke sont employés dans un bar d’hôtes, pour compléter le manque de boulot qu’ils reçoivent dans leur véritable affaire, une petite compagnie de détective. Ils sont chargés de plusieurs dossiers tout au long du tome, alors qu’une menace vient entraver leur cohabitation, et leur amour. Car évidemment, les deux collègues sont aussi un couple à peu près stable, en dépit du caractère bien trempé de Shigure. Entre le sauvetage d’un chat ou une filature, ce n’est en effet pas ce travail qui leur remplira les poches. Mais vient alors à débarquer le frère de Ryunosuke, qui ne compte pas laisser ce dernier se complaire dans une petite vie tranquille.

L’idée n’est pas d’une originalité folle, les personnalités sont stéréotypées … Et pourtant la lecture est très bonne. L’auteur a très bien saisi la dynamique du one shot. En commençant par une intrigue qui présente les points forts de l’histoire à savoir son action et son activité, il capte l’intérêt avant de revenir sur le passé de l’un, puis de l’autre, et de conclure par un bonus bien sympathique. Tout ceci en exploitant au passage tout son petit monde, même les protagonistes secondaires qui se rattachent au récit. Rien à dire, la maîtrise est parfaite et la narration est exactement comme on aurait pu l’attendre. Le tout est assez prévisible et manque parfois un peu de sérieux dans l’élaboration (Shigure n’est pas assez creusé, bien que cela fasse partie de son charme), mais reste excellent, avec un peu de suspense qu’on se souvient frustrant dans le Bexboy. Mais ce n’est pas parce que le style narratif est irréprochable que le manga l’est. Cela reste une histoire qui ne se démarque pas franchement du reste, avec des défauts scénaristiques évidents, comme le frère qui est un cliché à lui seul, et les « dossiers » qui ne sont pas assez sérieux pour des détectives, cette notion n’apparaissant que dans leur vie privée.

En ce qui concerne les dessins du titre, il y a un bon fond, très simple et adapté au genre, surmonté d’une petite touche d’un je-ne-sais-quoi qui rend le tout plus agréable. Les personnages sont rapidement identifiables par leur physique qui correspond à leur rôle dans le manga et dans les moments intimes. Shigure est alors féminisé à souhait pour son travail d’hôte, mais on ne peut pas dire que les personnages secondaires ne soient pas tout aussi reconnaissables ou manquent de prestance. De plus, on remarque une réelle attention accordée à l’action et au mouvement, ainsi qu’aux arrières plans souvent pertinents. Du reste, les proportions et effets de mouvements ainsi que de postures sont parfaitement réalistes … Il n’y a que Shigure qui est trop typé. Enfin, les regards des personnages sont plus chargés en signification que prévus, et c’est sans doute ça qui, en plus du reste, laisse un petit quelque chose de particulier. Peut être est-ce aussi la très légère touche de masculin que l’on sent dans le trait ? En tout cas les amateurs et amatrices d’érotisme seront ravis de voir que ce détail n’est pas non plus négligé, et que le soin des détails nous dispense d’un grand floutage blanc. Niveau édition, la couverture très élégante reflète bien l’intérieur, la présentation globale a quelque chose d’avenant, et malgré les nombreuses pages de pub, on ne relève aucun défaut majeur, juste des remarques de puristes comme certaines onomatopées originales encore présentes sans raison ou un papier laissant voir quelques effets de transparence par moments. Rien de bien méchant.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs