Divines - Eniale & Dewiela Vol.1 - Manga

Divines - Eniale & Dewiela Vol.1 : Critiques

Enidewi – Eniale & Dewiela

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Juin 2019

Auréolée de succès avec l'excellent Atelier des Sorciers, Kamome Shirahama continue de s'installer dan sle catalogue de Pika Edition, celui-ci nous proposant de découvrir en ce mois de juin sa précédente série. Prépubliée sous le titre Enidewi – Eniale & Dewiela dans le magazine mensuel Harta (anciennement Fellows !) d'Enterbrain de 2012 à 2015, Divines - Eniale & Dewiela est une série en 3 volumes nous faisant suivre les aventures d'une ange et d'une démone un peu particulières, ayant tendance à faire un sacré remue-ménage sur Terre.

Eniale est donc une ange qui, en tant que telle, cherche souvent à faire le Bien. Quant à Dewiela, c'est une démone dont la nature est censée la pousser vers le Mal. Pourtant, ces deux-là ont tendance à se retrouver souvent ensemble, se mêlant des me^mes affaire en ne manquant pas de se crêper le chignon ou alors de coopérer... pour des résultats qui, plus d'une fois, frôlent plus la catastrophe qu'autre chose !

Pas de prologue ou de réelle installation de l'univers dans cette brève série: Kamome Shirahama entame très vite les choses, et chacun des 4 chapitres composant ce premier volume s'avère indépendant en présentant une nouvelle péripétie de ce duo étonnant et détonnant. Essayer de retrouver la mère d'un bébé abandonné, faire du shopping dans la capitale de la mode Paris, venir en aide à une fillette voulant guérir la maladie incurable de sa mère, se construire un étonnant spa aux allures de Jardin d'Eden... Que ce soit en "aidant" les autres ou en se lançant dans certaines lubies, nos deux héroïnes amènent à chaque fois un point de départ assez simple, partant même parfois d'une bonne volonté (plus chez l'ange que chez la démone, forcément puisque cette dernière n'hésiterait pas à pousser une fillette à vendre son âme, entre autres choses)... mais dans chaque cas, leurs rixes, leur caractère extravagant ou leur zèle font que la situation ne va cesser de déraper toujours plus: piratage des médias et matraquage d'affiches dans le monde entier pour retrouver la mère du bébé, irruption d'un caniche géant semant la panique en ville, course-poursuite contre un exorciste bien fêlé lui aussi, élaboration d'un spa qui se transforme en pluie diluviennes partout sur la planète... L'ensemble se veut plutôt amusant, Kamome Shirahama y montre pas mal d'imagination et de petites idées saugrenues, elle parvient également à multiplier divers brefs clins d'oeil au monde des anges et des démons (mais surtout des démons et de la démonologie avec Glasya, Gaap, Lemegeton, Crocell... créatures qu'elle se réapproprie un petit peu à sa sauce. Le principal attrait de tout ce méli-mélo vient toutefois, sans doute, du charme que Shirahama parvient à offrir à ses deux héroïnes, véritables tornades qui, parfois à leur insu, laissent des traces partout où elles passent. Eniale et Dewieli peuvent se chamailler, se voler leurs affaires, coopérer, essayer de se faire des coups en douce... elles semblent toujours, étonnamment, indissociables l'une de l'autre. Il y a toujours entre elles deux une sorte d'alchimie propice à la catastrophe, et c'est l'une des principales réussites de ce premier volume. Reste alors pourtant une grosse limite dans tout ceci: la brièveté des différentes péripéties des deux miss, faisant que bien souvent des événements paraissent un peu rushés, que des bonnes idées ne sembles pas exploitées à 100%, et que certaines issues sont rapides.

Visuellement, même si Shirahama a encore fait des progrès avec L'Atelier des Sorciers, son trait est déjà généreux, riche et magnifique. Les planches sont assez denses et conservent quasiment toujours une belle fluidité malgré tout, en dehors de certains moments mouvementés où les petites cases n'offrent pas le meilleur rendu. Les décors sont bien présents, Shirahama se permet plusieurs originalités assez plaisantes et assez travaillées (le caniche géant, l'homme à tête de mouche, la fusion entre une moto et une créature démoniaque)... Et, surtout, les deux héroïnes bénéficient d'un design aux petits oignons, dont il ressort souvent beaucoup de beauté (la dessinatrice aime notamment mettre leurs jambes en valeur), mais aussi de la richesse (y compris dans leurs vêtements et leur look, qui changent à plus d'une reprise). C'est tout simplement beau, un vrai plaisir pour les yeux qui ont de quoi scruter assez longuement certaines planches.

Au final, sur ce premier tome Divines souffre un petit peu de son schéma, mais l'ensemble s'avère être une agréable petite fantaisie, essentiellement portée par deux héroïnes truculentes et par un coup de crayon déjà superbe. Du côté de l'édition, on a quelque chose de soigné avec une jaquette fidèle à la japonaise et très jolie, un papier et une impression corrects, et une traduction très emballante d'Anaïs Koechlin qui parvient très bien à coller au rythme ainsi qu'au caractère de ces deux miss.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs