Divine comédie (la) Vol.3 : Critiques

Dante Shinkyoku

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 19 Octobre 2015

Après deux tomes complets consacrés au voyage de Dante en Enfer, ce troisième volume le voit poursuivre son parcours dans le Purgatoire, avant de la terminer dans le Paradis.

Se présentant comme une montagne à gravir jusqu'à son sommet, le Purgatoire se voit divisé en plusieurs gradins où les pécheurs, portés par les prières que les vivants leur accordent, peuvent peu à peu expier leurs péchés. Au fil de ces gradins, ce sont les sept péchés capitaux qui sont mis en avant à tour de rôle, de façon plus ou moins longue : certains passages s'étirent un peu, tandis que d'autres sont tout juste esquissés. Mais ce long chemin vers le sommet de la montagne présente une épreuve d'une nature différente que celle de l'Enfer pour Dante : là où il se contentait surtout d'observer les nombreux châtiments en Enfer, désormais il doit lui-même se débarrasser peu à peu de ses péchés, car il lui faudra être totalement pour pour pouvoir ensuite accéder au Paradis. Dante devant se purifier, c'est un effort d'introspection plus prononcé qu'il doit faire, en affrontant de face ses propres erreurs et ses interrogations. Ainsi, Gô Nagai en profite pour souligner un peu plus fortement certaines interrogations sur la condition humaine et sur ce qui fait l'homme. Si les hommes ont été créés par Dieu, pourquoi sont-ils si mauvais et commettent-ils tant de péchés ? Nous voyons ici que la morale et la vertu peuvent très vite laisser place aux péchés, et que la frontière peut être ténue entre le Bien et le Mal. Aborder ces thématiques avait quelque chose d'assez nouveau dans le paysage manga à l'époque de la prépublication de la Divine Comédie, aujourd'hui cela paraît un peu plus désuet et basique, d'autant que les interrogations que Nagai nous offre ne sont pas très approfondies. Elles le seront plus dans l'oeuvre suivante du mangaka, le cultissime Devilman.

Le Paradis, divisé en sept ciels avant d'atteindre la Lumière, est malheureusement très vite passé en revue. Nagai se contente d'y aborder l'essentiel à travers quelques cas vertueux, mais on sent bien par là que les parties sur le Purgatoire et surtout sur l'Enfer l'intéressaient beaucoup plus (sans surprise). Et au bout, une fois la Lumière atteinte, la conclusion est malheureusement très rapide, expéditive.

Reste que les dessins, eux, restent jusqu'au bout portés par une grande densité et par tout le travail d'imagerie hérité des illustrations de Gustave Doré.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs