Dilemma Vol.4 : Critiques

Rapidement, Tasuku trouve un moyen de remporter l’épreuve des fourmis orchestrée par la malveillante Chihiro, mais un tout autre défi s’impose à lui et Yuzuru. Kurose, une énigmatique personne avide de connaissances, leur propose un jeu de grille de mots pour le moins particulier… Est-il lui aussi envoyé par les dieux ?

L’épreuve des fourmis se révèle plus courte que prévu puisque le génie de Tasuku et son sens du bluff permettent aux personnages d’honorer le challenge assez rapidement. Il faut dire que cette partie de l’histoire, avec toutes les réflexions scénaristiques et thématiques qu’elle a amenées dans l’opus précédent, pouvait désormais s’achever et a suffisamment bien fait avancer la série.
On assiste alors à un moment charnière du tome, et peut-être de la série, avec l’introduction du personnage de Kurose qui reste bien étrange et va influer sur l’entièreté des événements de l’opus.

La suite du volume, et l’essentiel de sa construction reposent alors sur des choses plus classiques pour la série, auxquelles nous sommes déjà  bien habituées : des épreuves de réflexion efficaces et bien menées, et une autre jouant davantage sur l’ambiance et le frisson, ce qui s’avère inédit pour l’œuvre. Aussi surprenant que cela puisse paraître et sachant que le tout reste divertissant et efficace d’un bout à l’autre, on reste partiellement sur notre faim du fait que les questionnements des héros dans la lignée des précédents sont absents des épreuves qui se consacrent plus à l’aspect concret de l’action. Rien d’alarmant toutefois puisque dans l’ensemble, la dimension survival reste bien rythmée et surtout très inventive, difficile même de lâcher le volume jusqu’à la dernière page.

De la même manière, l’histoire n’avance pas d’un iota dans ce volume et son effet est le même que le volet précédent, ce n’est d’ailleurs pas le flashback de révélation qui le conclut qui changera la donne. Un grand mystère est entretenu par rapport à l’origine des dieux et ceux qui sont derrière tous ces obscurs desseins, le tout nous est souvent rappelé, mais aucune information concrète n’est donnée. Notons d’ailleurs que même Wabiko, élément central de l’histoire, n’apparaît pas ou pas en qualité d’intervenant clef.
Et pourtant, le tout est loin d’être sans consistance, au contraire. A sa manière le volume apporte quelques interrogations, mais celles-ci ne sont pas vraiment liées aux précédentes développées dans la série. Ainsi, Yuzuru est l’objet à une interrogation sur la nature du protagoniste dans une œuvre où le héros faiblard est souvent éclipsé par son entourage empli d’assurance, l’occasion alors de donner plus d’envergure au personnage qui ne manquera pas de prendre les devants jusqu’à la fin du volume. Mais c’est aussi la simple thématique des peurs qui est présente mais qui cherche ici a simplement planté le cadre d’une épreuve qui occupe une bonne partie de l’opus, sans trop chercher à démontrer comment un humain pour surmonter ses effrois.

On ne peut donc pas dire que ce tome 4 de Dilemma soit vide, mais il est surprenant qu’il ne cherche pas à développer davantage certains sujets. A vrai dire, le niveau des volets précédents était si haut que le lecteur s’est habitué à un niveau d’exigence tout aussi élevé. Malgré tout, le volume n’en reste pas moins très efficace et divertissant, restant fidèle à l’esprit de la série.