Die Wergelder Vol.6 : Critiques

Devant pour l'instant se passer de l'aide d'Eisuke et de Haiyan, le trio féminin composé de Shinobu, Soli et Alim décide de se lancer dans une mission périlleuse: retrouver la trace de Nami qui a été enlevée et parvenir à la sauver. Pour ça, au vu des indices trouvés, entre autres, dans la belle collection d'yeux de Nami, elles comprennent qu'il leur faudra trouver un moyen de s'infiltrer au coeur même de Hill Mya, tâche qui semble quasiment impossible au vu de la surveillance qui s'est considérablement accrue sur l'île...

Tout un aspect de ce sixième volume se consacre alors au plan des trois filles pour atteindre leur but, plan où elles comptent aussi sur l'aide de Tamori (qui n'a pas trop le choix), et où elles pourraient même finir par être épaulées par d'autres visages venus de l'extérieur dont une nouvelle figure féminine, Kaya, qui en impose déjà à la fois dans son design de femme blessée particulièrement réussi, dans son passé commun avec Nami/Träne, et dans sa détermination à elle aussi sauver celle à qui elle doit la vie. Dans les faits, le plan pour préparer l'infiltration est bien rôdé par un Hiroaki Samura qui, non sans distiller quelques-unes de ses notes d'humour décalé ou noir habituelles malgré la situation, sait toujours entretenir un parfum de danger autour de l'entreprise risquée de nos héroïnes... Entreprise tellement risquée que, malgré toutes les précautions, elle pourrait bien laisser derrière elle un parfum de mort.

Mais pendant que Shinobu et ses comparses s'activent, qu'advient-il des autres personnages ? Eh bien, tandis qu'Eisuke et Haiyan se mettent dans la panade et qu'un ancien inspecteur de police commence à se mêler des affaires de l'île de façon intéressante, on retiendra surtout le cas des deux femmes désormais esseulées que sont Nami et Jie Mao.
Capturée, la première retrouve face à elle Oswin, son amour de jeunesse, celui-là même qui l'a autrefois vendue et qui a désormais un projet malsain bien précis pour son amante d'autrefois. Alors qu'il est en position de supériorité et sûr de lui, on découvre surtout en lui un homme profondément lâche, face à qui notre chère Träne ne va pas manquer de conserver, elle, sa dignité et sa hargne vengeresse... mais on n'en dira pas plus pour vous laisser savourer la lecture et voir si, oui ou non, notre héroïne prendra le dessus sur cet homme imbuvable.
Quant à la deuxième, elle doit faire face aux révélations du docteur Hughes sur le sinistre destin réservé à Freude et aux autres orphelins du centre, ainsi que sur l'impunité des plus riches et plus puissants. Mise face à l'horreur des inégalités les plus terribles de ce monde, la tueuse chinoise voit sa dévotion vaciller, d'une manière mine de rien assez touchante: on entrevoit enfin une Jie Mao un peu plus sensible... mais peut-être est-ce précisément cette bribe de sensibilité et sa petite part de naïveté qui risquent de la mener à sa perte. Là aussi, on vous laisse découvrir ce qu'il en sera, mais une chose est sûre: la relation entre Jie Mao et son employeur ne sera plus jamais la même.

Que dire d'autre ? Eh bien, que le travail visuel de Samura est toujours au top, et que même si l'action est cette fois-ci largement secondaire le mangaka nous livre quand même quelques planches particulièrement efficaces et inventives en matière de mises à mort et autres tortures cracras. Au-delà de ça, ce sixième tome est surtout un moment de lecture rondement mené, embarquant cette mature histoire dans des directions toujours plus captivantes !