Diabolo Vol.1 - Actualité manga

Diabolo Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Septembre 2009

« Sois tranquille ! Nous allons pleurer, pour tout ce que tu as souffert … »

Ren et Rai sont deux amis, presque deux frères, qui partagent un même crime. Il ya dix ans, les deux garçonnets, pour retrouver leur « petite sœur - cousine » Mio, ont sacrifiés une petite fille dont le corps reste introuvable. Le pacte passé avec le démon Diabolo est simple : Ren hérite du pouvoir de l’épée, l'arme ultime, et Rai du bouclier, défense inviolable. Voilà la force qu’il leur manquait, mais en échange … Le démon plonge dans la folie les proies assez naïves et faibles pour tomber dans son piège dès leurs 17 ans, et au bout d’une année seulement, ces brebis galeuses se transforment en quelque chose d’encore plus nuisible, perdant toute humanité. Les deux jeunes hommes ont un but annexe : permettre à tous ces égarés de mourir en tant qu’humains, et non en tant que monstres. En somme, ils se chargent de tuer les pauvres êtres que le démon entraîne avec lui. Sur leur chemin se dressent donc des hommes et des femmes capables d’abandonner leurs âmes pour combler un désir irrépressible, un désir qui les ronge de l’intérieur. Les parents qui veulent voir leur fille revenir à la vie par « n’importe quel moyen » après son agression, l’adolescente qui veut devenir belle à tout prix pour être reconnue et appréciée (et qui n'est pas celle qu'on croit), tous ont quelque chose qui les hante, un souhait qui ne peut être réprimé. Il faut donc prendre cette lecture à plusieurs degrés au dessus du premier pour la trouver sympathique. Nous avons ici une caricature type de la société qui se désagrège de l’intérieur, dans laquelle certains souffrent trop pour ne pas tout tenter. Il est question ici de vices, de désirs refoulés et de considérations tortueuses. Les personnages, comme leur rôle le nécessite, sont vides de toute logique et de toute pensée rationnelle ou intéressante. Bref, une histoire qui colle avec l’idée de fond …

Pourtant cela reste un premier titre assez décevant. Le thème général est un peu facile, la narration est très brouillonne, et la première lecture ne suffit pas pour tout comprendre … Il n’est pas évident de savoir immédiatement qui est qui, qui fait quoi, etc … On peut rajouter les clichés omniprésents bien que moyennement dérangeants, ainsi qu’une thématique de la mort abordée trop légèrement, et on se retrouve avec une impression sympathique, quoiqu’un peu trop violente pour ce qu’il se passe, mais le premier tome ne confère en aucun cas l’irrépressible envie de courir acheter la suite. Car si la première histoire était assez bien trouvée, la deuxième est téléphonée et au final, vu le peu d’apparitions des personnages secondaires (forcément, ils se font tuer, généralement …), seule l’envie d’en savoir un peu plus sur Ren et Rai tient le fil de la lecture jusqu’à la fin du volume, déjà plus prometteuse. Les dessins, eux, sont bien mieux maîtrisés que la gestion de l’histoire. Les traits sont nets, l’ensemble sert correctement le scénario : un graphisme qui ne s’embarrasse pas de fioritures, détail d’ailleurs visible dans l’absence quasi systématique de décors … Mis à part quelques défauts de proportions ou de postures, et le manque de minutie apporté au style de la dessinatrice, le tout forme un ensemble plutôt agréable. Enfin, le travail de Soleil déçoit un peu sur la qualité des dégradés et des ombres, ce qui n’allège pas la lecture parfois hasardeuse de ce premier tome. Un moment à passer, sympathique si l’on fait l’effort de se pencher en profondeur sur le manga, un peu décevant sinon. Chacun trouvera ou non son bonheur, mais en tout cas Diabolo est une acquisition qui est loin d’être indispensable.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs