Diabolic Garden Vol.1 - Actualité manga

Diabolic Garden Vol.1 : Critiques

Diabolic garden

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Novembre 2010

"Je voulais juste te montrer que j'étais prêt à donner ma vie pour qu'une belle fleur puisse éclore..."

Jeune lycéenne arborant sans complexes un look de gothic-lolita, Kotone Makimura vient d'entamer une carrière de mangaka prometteuse, mais encore pleine d'amateurisme. Au détour d'une promenade, elle s'arrête dans un curieux salon de thé, l'Eden, attirée par un parfum de fleur. Si l'accueil de ses hôtes se veut des plus bizarres, Kotone revient une nouvelle fois dans cette étrange boutique. Peut-être la fois de trop : se rendant dans un arrière-salle cachant une serre, la voilà qui engloutit par mégarde un fruit qui à pour particularité d'être... un appât à démons ! Mais fort heureusement pour la demoiselle, Tsukasa, le gérant des lieux, s'avère être un chasseur, qui viendra la protéger... en se servant d'elle comme d'un appât !

Série en trois volumes, Diabolic Garden est la première œuvre de son auteure, Ichigo Shiraki, publié dans le mensuel G-Fantasy, connu pour le déjà célèbre Black Butler. L'éditeur Ki-oon est déjà habitué à y puiser ses nouveautés, comme Superior ou Pandora Hearts. Nous naviguons donc sur un terrain à présent bien connu, celui d'un shonen gothique dont la mise en scène, le découpage narratif et le jeu des personnage l'amène à se destiner vers un public plus féminin que masculin. Parmi toutes les dernières séries surfant sur cette mouvance, Diabolic Garden saura-t-il tirer son épingle du jeu ?

C'est bien dans son "jardin" que la série trouvera sa pointe d'originalité, et fera sourire les amateurs de phytothérapie : c'est un soin par les plantes qui attendent les démons trop naifs pour se frotter à Tsukasa. Fleurs carnivores et autres cactus mélomanes sont autant des végétaux qui pullulent dans la petite boutique des horreurs qu'est l'Eden. A la fois salon de thé et librairie, c'est également un lieu de rencontre pour des personnages très mystérieux, et sollicitant l'aide du beau blond à lunettes, soit autant de rencontres enrichissante pour notre héroïne, qui n'hésitera pas à s'en servir dans ses propres histoires.

Etonnamment, on pourrait envoyer à l'auteure les mêmes critiques qu'elle inflige à Kotone par le biais de son éditrice : il y a trop de beaux gosses, et surtout, les situations sont rapidement redondantes. Le canevas de base peut se résumer ainsi : Kotone se rend à l'Eden, repart en boudant suite à l'indifférence de Tsukasa, se fait piéger par un démon, et voilà son héros arrivant pour la sauver et pour sceller la vile créature ! Les personnages sont également peu développés, ne sortant pas pour l'instant de leurs stéréotypes. Néanmoins, si le cocktail est simple (simpliste ?), il s'avère efficace, et la mangaka ne cherche pas à s'offrir des prétentions trop grandes pour elles. Le récit se veut clair, sympathique et sans se prendre véritablement au sérieux. Kotone garde toujours sa joie de vivre malgré les situations parfois traumatisantes qu'elle peut subir. On pourra même s'étonner, dans une série qui annonce pourtant un cachet macabre, de voir les scènes d'achèvement d'ennemis aussi édulcorées (silhouette, contre-plan...).

Issue d'une mouvance gothique, le trait de l'auteur reste dans les codes habituels du genre, et l'on peut même ressentir l'influence lointaine du style de Kaori Yuki, au risque de s'attirer les foudres des puristes ! Mais Ichigo Shiraki n'a pas la prétention d'aller aussi loin, son dessin se voulant relativement fluide et accessible. Jouant sur le contraste noir et blanc, le tramage n'est là que pour sublimer les vêtements, et l'ombrage se veut discret. Le seul vrai bémol viendra plutôt de l'absence de décors. Attention à ne pas confondre dessin aéré et cases vides !

Ainsi, Diabolic Garden fait office de "série gothique pour les Nuls", avec un style accessible même pour les non-adeptes, et cumulant les clichés sans devenir agaçant. Avec un démarrage sympathique, on se doute que la série ne marquera pas l'histoire de son empreinte. Cependant, avec seulement trois tomes (et un premier auto-conclusif), le risque de déception n'est pas très grand. Si la curiosité d'entrer dans ce salon de thé vous titille, cela ne coute pas grand chose d'y entrer... mais gare à ce que vous y trouverez !


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs