Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 27 Mars 2019

Jun Kurohoshi a à peine eu le temps de se débarrasser de Maejima en annihilant son désir de vengeance, qu'il doit déjà se confronter à un nouvel adversaire encore plus retors et redoutable: Peter White, un brillant agent de la CIA qui est bien décidé à le pousser dans ses derniers retranchements. Car cet homme a découvert le principal point faible de Jun: Kanae, celle qu'il aime tant et pour qui tous ses actes monstrueux sont guidés. Un humain ne pouvait pas tuer un monstre, mais peut-être qu'un autre monstre le pourra... Au bout de son chemin mortel, quel sort attend Jun ? pourra-t-il être heureux avec Kanae ?

Depuis le début de Devil Inside, l'un des gros problèmes de la série est sa précipitation dans les événements, faisant que tout paraît toujours rushé, que beaucoup de personnages importants semblent disparaître aussi vite qu'ils sont apparus, et que le scénariste Satoshi Ôbe est bien obligé de céder à certaines facilités pour pouvoir tout faire tenir en un court nombre de pages. Avec ce troisième et dernier tome, ce sentiment de rush permanent est malheureusement plus fort que jamais, jusqu'à offrir une conclusion qui risque de laisser indifférent.

Dans ce dernier volume, Ôbe démontre pourtant une volonté de bien faire et de surprendre, en multipliant tout d'abord les coups de théâtre autour des nombreuses vérités que Jun doit soudainement digérer, car le jeune homme, en même temps que son ennemi Peter, est amené à découvrir toute la cruauté de ce qui s'est joué dans son passé. Les ambitions de Jin, l'existence d'un deuxième Akira, ce que lui-même est réellement... sont autant d'éléments qui auraient pu faire leur effet s'ils avaient été mieux posés. De même, la suite offre de bonnes idées dans le désir de certains de créer des monstres, et donc dans la vision que l'on a sur la façon dont un humain peut devenir monstrueux pour diverses raisons. Mais ça ne va pas plus loin, car en plus d'être constamment précipité, le récit se perd ensuite dans des moments d'action exploitant assez mal les "pouvoirs" et étant rendus plutôt peu lisibles par le dessin un peu fouillis dans la mise en scène et très inégal dans les visages et cheveux des personnages.

Le résultat ne convainc donc pas, y compris dans sa conclusion semi-ouverte donnant le sentiment que tout se résout facilement et que plusieurs personnages ont été sous-exploités. Dans l'ensemble, Devil inside, c'est donc une idée intéressante sur le papier et portée par pas mal de rebondissements, mais malheureusement plutôt mal exécutée dans l'ensemble.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8.5 20
Note de la rédaction