Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 17 Juin 2022
Les péripéties au sein du Deuxième Désert sont désormais passée, et Canaria a bel et bien laissé derrière elle son pays d'origine pour poursuivre le voyage avec Mao. Mais alors qu'ils ont entamé leur route vers le Désert n°3, tous deux ont vu débarquer devant eux un certain Mikoto, qui veut faire le voyage avec eux, en prétendant savoir des choses sur le Neuvième Désert et connaître le père de notre héros. L'irruption soudaine de cet étrange personnage a au moins un intérêt pour le binôme (et pour le lecteur par la même occasion), qui a l'occasion de glaner quelques informations supplémentaires sur les possibles origines des huit Déserts, sur le passé millénaire de ce monde, sur l'accession au Neuvième Désert, et sur une relique convoitée qui pourrait bien s'y trouver... Reste alors une question: Mao et Canaria peuvent-ils vraiment faire confiance à Mikoto ? Après tout, Il est sorti de nulle part pour les accompagner, il n'a pas l'air franchement gentil, il reste très nébuleux sur ses desseins...
Quoi qu'il en soit, c'est bien en sa compagnie que le périple se poursuit. Et après quelques épreuves inconfortables ayant notamment le don de blaser notre chère Canaria, le Troisième Désert ne tarde pas à être en vue ! Nos héros y découvrent un lieu considéré comme le pays du feu (après l'eau du Premier Désert et l'air du Deuxième Désert, voici donc un troisième des quatre éléments), où des golems fonctionnant à l'oxygène sont les précieux alliés des habitants pour de multiples tâches, où l'air se révèle alors pauvre en oxygène car les golems qui s'y trouvent l'absorbent pour leur propre combustion... entre autres petites informations où, une nouvelle fois, on sent que Kei Deguchi veut déployer un univers assez réfléchi dans son fonctionnement. Chose qui se ressent également à travers ses dessins de décors suffisamment travaillés, où cette fois-ci on ressent même quelques influences de notre époque et du Japon (feu d'artifices aux allures de festival d'été, stands de takoyaki...).
Mais ce nouveau cadre, posé rapidement mais plutôt bien et avec une certaine immersion, ne se limite évidemment pas à cela, nos héros faisant vite la rencontre de quelques habitants assez hauts en couleurs et accueillants (comme Adaman et le barman Kojirô), et découvrant surtout que trois forces rivalisent dans ce pays pour avoir la mainmise sur Ulmeria, un lieu apparemment considéré comme rêvé et salvateur. En se rapprochant du très accueillant et gentil "roi des blessures" Kumado Arlequin, le chef d'un des trois groupes qui est surtout connu pour recueillir et soigné les gens mal en point, nos héros ne savent pas encore qu'ils viennent de mettre le pied dans un complot visant à l'éliminer... et c'est à partir de là que le bât blesse un peu dans le récit, tant tout va très au point que l'auteur semble parfois s'éparpiller un peu. Il y a pourtant pas mal de retournements de situations censés être forte, surtout à partir du moment où plusieurs traîtres dévoilent leurs intentions en apportant une part plus cruelle au récit, mais tout s'écoule tellement rapidement, et parfois sans réel travail préalable sur les personnages concernés, que l'impact en est très réduit.
On attendra tout de même avec curiosité la suite de cet arc, dans un mélange d'espoir et d'inquiétude... Mais ne nous leurrons plus: c'est surtout l'inquiétude qui gagne du terrain. Alors que le tome 4 sera le dernier de la série, nos héros sont toujours dans le Troisième Désert sur huit (voire neuf). Franchement, ça ne sent pas très bon...