Debaser Vol.1 - Actualité manga

Debaser Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Juin 2008

Debaser est le prochain titre des éditions Ankama, scénarisé et illustré par Raf, dont le premier tome sortira en juillet prochain. Pour vous, Manga News a eu l’honneur de découvrir ce petit bijou en avant première et en exclusivité.



Notons par ailleurs qu’Ankama utilise le terme manga pour le format poche noir et blanc, et non pour profiter d’un éventuel effet de mode. Enfin, le meilleur pour en parler, c’est quand même l’auteure : "Nous faisons partie de ce vent frais de jeunes auteurs qui veulent s’exprimer dans ce format avec les contraintes et les avantages de celui-ci."
Nous nous permettons donc une chronique anticipée au vu des qualités indéniables de cette BD, dans laquelle nous fondons beaucoup d’espérances tellement elle ne peut laisser indifférent lecteurs de mangas, et de BD.
En effet, dès les premières pages, Debaser capte tout de suite notre attention grâce à un synopsis drôlement étonnant et des dessins merveilleusement particuliers.



Graphiquement, ça dépote. La dessinatrice, Raf, a parfaitement hérité du métissage culturel franco-japonais, pour s’inspirer des traits propres à la fois aux BD franco belges et aux mangas, tout y ajoutant sa personnalité que l’on sent bien extravertie !



Ainsi, le trait est dynamique, nerveux, et sert aussi bien à l’action qu’aux phases plus humoristiques, qui sont légions dans ce premier opus.
Scénaristiquement parlant, c’est aussi plus que convaincant. Debaser nous narre, en 2020, l’histoire de deux jeunes français Joshua et Anna, désabusés par une société volontairement abrutie par un Etat qui, prônant la sécurité et la liberté, a mis en place depuis 2007 un dictat culturel, ce qui passe notamment par l’uniformisation musicale. Joshua et Anna entament dans ce tome leur « rébellion musicale » et décident de s’opposer comme ils peuvent (c'est à dire en chantant) à l’appauvrissement culturel imposé par Mundial, l’unique major du disque.



Une intrigue très attrayante, qui permet une satire sociale plus que pertinente … et vraiment drôle de réalisme. Presque aucun thème ne sont épargnés par le pamphlet : la dictature culturelle, l’affligeante pipolisation de notre société, les inégalités sociales entre sexes, mais ceux qui en prennent le plus pour leur grade restent quand même la jeunesse, vitrine de cette société paupérisée intellectuellement. On comprend aisément que les deux personnages principaux commencent à devenir fou. Bref, un univers qui n’est pas sans rappeler Saez, si on veut faire une comparaison avec la musique.



Mais Debaser bénéficie d’une autre qualité : son humour. L’auteure alterne à bon escient entre comique de situation, de narration et du dialogue. L’impitoyable ironie de Raf frappe souvent juste, et on se surprend à reconnaître des personnes de notre entourage dans les protagonistes, voire à se reconnaître soi même (mais dans ce cas, ce n’est pas vraiment bon signe).
En outre, je vous conseille fortement de vous intéresser aux entre-chapitres, qui sont aux aussi très humoristiques. Bref, on rit souvent, on sourit en permanence.



Au finale, derrière ce titre plus que mystérieux se cache une œuvre plus que prometteuse qui a les moyens de plaire à la communauté manga et BD, de par la double inspiration de ses graphismes. Atypique, drôle, satirique, intriguant … les qualificatifs ne manquent pas pour Debaser.
Une bonne pioche pour Ankama.


Crack


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Crack
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs