Deadlock Vol.2 : Critiques

Critique 2

Yûto était loin de s’imaginer qu’en suivant Gayren, il allait découvrir que cet individu n’est qu’un monstrueux meurtrier. En effet, ne supportant pas les largesses de son petit ami Lindsay, Gayren, de colère, décide d’en finir avec lui et lui brise la nuque. Heureusement pour Yûto, que Dick est là pour le protéger et lui dit de retourner dans sa cellule avant que les gardes l’accusent d’un crime qu’il n’a pas commis. Mais la dure vie de la prison suit son cours et les plus faibles sont la cible des plus forts. Et malheureusement ce sera au tour de Matthew d’en faire les frais. ..

Aida Saki continu à développer son intrigue dans cette atmosphère sombre qu’est l’univers carcéral. Nous sommes loin de la vie tranquille et la moindre erreur peut être fatale. Lindsay en a fait les frais. Et c’est au tour de Matthew. Faire le dos rond ou être gentil ne mène à rien en prison. Il faut être bien entouré pour s’en sortir. Yûto voit sous ses yeux un meurtre. Au fil des jours qui passent, il change et en vient à faire sa propre justice quand Matthew, le petit chouchou de la bande, est violemment battu et violé. Lui qui ne prônait que par la vraie justice se rend compte qu’en prison, c’est la loi du plus fort qui règne. Yûto continue son enquête et à faire également son réseau en se liant d’amitié avec Neto. Mais quand il découvrira qui il est vraiment, Yûto sans le vouloir attise des jalousies. Concernant l’amitié qui le lie avec Dick, elle devient de plus en plus forte. Yûto ne peut s’empêcher de vouloir en connaître plus sur son partenaire de cellule, sur son passé et ce qui l’a amené en prison. Des révélations qui chambouleront notre ancien policier ! Entre trouble et incompréhension, Yûto commence à littéralement se perdre dans ses sentiments et n’arrive pas à comprendre ce qui lui arrive.

Même si l’auteur reste pour le moment discret dans le développement de la relation sentimentale entre Dick et Yûto, elle nous embarque complètement dans cet univers sombre et violent où vivent les prisonniers au quotidien. La fin de ce tome nous laissera sans voix face à l’horreur à laquelle nous assisterons. 

Critique 1

Lindsay a été tué par Gayren, et Yûto ne fait alors que soupçonner encore plus ce dernier en tant que possible meurtrier de son ancien partenaire. Mais le jeune homme a à peine le temps de s'interroger et de se remettre de la mort de Lindsay, qu'un nouveau terrible événement a lieu : un dénommé Bernard vient d'agresser Matthew, laissé dans un état critique. Fou de rage, Mickey est déterminé à le venger, et sera aidé par Yûto pour poignarder Bernard. Mais cela n'est pas sans conséquence : après un interrogatoire où il ne lâche rien, Yûto est envoyé au trou. Et il va y faire une connaissance capitale, un dénommé Neto...

Le coup de crayon de Yuh Takashina a beau être fin et clair, cela n'empêche aucunement Deadlock de connaître de fulgurants instants de tension et de violence, comme c'est le cas en tout début de ce deuxième tome bien sûr, mais encore plus dans les dernières pages qui marquent un événement aussi brutal que terrible. Avec ses décors présents quand il le faut pour renforcer l'immersion, son trait capable d'être plus brut, et sa bonne utilisation des trames et de l'encrage, la dessinatrice est réellement capable d'être très efficace.

Entre les premières et les dernières pages de ce volume, il se passe aussi des choses, en apparence plus calmes mais tout aussi intéressantes et importantes. Ainsi Yûto fait-il la connaissance, au trou, de Neto, un homme qui va devenir un ami précieux, d'autant qu'il aura des paroles fortes et que sa véritable identité devrait apporter beaucoup. Et une fois en dehors du trou, le microcosme s'agitant au sein de la prison n'en finit pas d'intriguer, que ce soit du côté de l'inquiétant BB qui est fin prêt à prendre le pouvoir chez les Black Soldiers quand Choker ne sera plus là, ou du côté de Gayren. Yûto, entre ces conflits de gangs, poursuit doucement, mais sûrement ses recherches sur l'identité de Corbus, tandis qu'il reste intrigué par Dick. Car Dick reste décidément une énigme, montrant peu ses émotions, mais intrigant le jeune japonais de par l'attention qu'il lui montre quand il est fiévreux, et restant mystérieux quant aux raisons de sa présence en prison. Nous découvrons avec intérêt un début de réponse sur son crime, mais il reste beaucoup à révéler et les mangakas savent entretenir l'énigme...

Enfin, entre querelles de pouvoirs et conflits de gangs, l'immersion dans la prison américaine reste passionnante. Méfaits psychologiques des séjours au trou, augmentation des prisons et des détenus ces dernières décennies pour ce qui s'apparente à une industrie, méfaits d'un univers carcéral ne cherchant par à réhabiliter les détenus et attisant finalement encore plus leur haine de la société... Saki Aida reste assez riche dans son portrait.

Il résulte de tout cela un deuxième tome encore meilleur que le premier, tant Aida et Takashina savent peaufiner leur univers, le rendre immersif, et intriguer sur ce qui s'y passe et sur la quête de vérité de Yûto.