Dans la fleur de l’âge : Critiques

Bokutachi wa mada aoku

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Décembre 2022

Sorti en France cet été aux éditions Hana, Dans la fleur de l'âge est un yaoi d'environ 220 dont les 7 chapitres furent initialement prépublié au Japon en 2020 dans le magazine Charles Mag de Media Soft, avant d'être regroupés le 4 janvier 2021 en un seul volume broché sous le titre Bokutachi wa mada aoku (littéralement "Nous sommes encore bleus"). Ce one-shot est la première publication française de Tsumuji Kuroi, une autrice active au Japon dans le domaine du yaoi depuis 2018.

On plonge ici dans un lycée préparatoire de campagne, où le dénommé Saegusa semble mortellement s'ennuyer. il a beau être assez intelligent, il en fait aucun effort et n'affiche aucune ambition, si bien que ses notes sont tout juste au-dessus de la moyenne. Rien ne le stimule, rien ne l'intéresse, rien ne le motive, en particulier depuis que, dans son enfance, une désillusion quand il était petit concernant ses rêves d'espace lui a appris à abandonner ses rêves irréalisables. Mais son quotidien morne et apathique pourrait bien changer le jour où, à seulement quelques mois de la fin du lycée, un nouvel élève est transféré dans sa classe. Avec ses cheveux clairs, Arochi, d'emblée, ne passe pas inaperçu. A force de l'observer, Saegusa entrevoit en lui un garçon brillant en cours et sérieux mais qui, à vrai dire, ne semble pas spécialement épanoui: i est très peu sociable, fait souvent la grimace, ne sourit jamais... et il faudra alors un petit coup du destin pour que le vrai Arochi se révèle à Saegusa: quand ils découvrent qu'ils ont une passion commune pour l'astronomie, le visage d'Arochi s'illumine, plein de passion, et les deux adolescents commencent à se rapprocher. Saegusa découvre un Arochi en réalité adorable et mignon tout plein. Et il le trouve si mignon que, rapidement, il se met à nourrir pour lui un sentiment allant au-delà de l'amitié.

Si les romances lycéennes sont légion dans le yaoi, ce n'est pas ce récit qui va montrer le contraire, tant celui-ci s'ancre dans la droite lignée du genre. les personnes qui voudraient un peu d'originalité pourraient alors passer leur tour, tant Dans la fleur de l'âge coche la plupart des caractéristiques des yaoi se déroulant au lycée: deux personnalités opposées au départ, une passion commune donnant naissance à une amitié, l'amitié qui se transforme vite en amour au moins pour l'un des deux garçons, les enjeux typiques de cette période de la vie comme les préparatifs pour les examens d'entrée à l'université, les cours de soutien qui vont avec et l'idée de devoir peut-être se quitter dans quelques mois pour aller dans des universités différentes... Toutes les grandes lignes se devinent facilement tant il s'agit de classiques du genre, mais cela ne signifie aucunement que cette oeuvre est décevante, loin de là !

On appréciera en particulier quelques éléments disséminés au fil du récit et rendant plus immersive l'histoire entre ces deux garçons, entre un Arochi qui veut compter sur Saegusa pour l'aider à devenir plus sociable et à comprendre la sensibilité du coeur humain, et un Saegusa qui se sent attiré par lui mais qui se demande jusqu'où il peut aller et a peur d'être intrusif. C'est en tâtonnant un peu que ces deux-là vont affirmer leur lien. Et même si les avancées vont plutôt vite, ça passe assez bien grâce à une narration claire qui se veut un brin introspective sur Saegusa, dont on suit assez régulièrement les pensées. On regrettera juste que les thématiques de l'astronomie et de l'arrivée prochaine dans le monde adulte (via les examens pour l'université) soient finalement vite expédiés, car ils auraient permis d'apporter plus d'unicité à cette histoire.

On a donc affaire à un yaoi plutôt mignon, agréable à lire malgré son classicisme, mais un peu rapide et n'exploitant pas vraiment ses sujets les plus prometteurs, ce qui donne quelque chose de sympathique à suivre une fois mais qui ne restera pas bien longtemps dans les esprits.
Quant à l'édition française, si l'on excepte des moirages un peu trop présents dans l'impression, elle reste convaincante dans l'ensemble avec une jaquette proche de l'originale nippone, la présence de quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, un papier souple et suffisamment épais, un lettrage propre, et une traduction claire de Leonore Carrascosa.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs