DanMachi – La Légende des Familias - Light Novel Vol.8 - Actualité manga

DanMachi – La Légende des Familias - Light Novel Vol.8 : Critiques

Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatte Iru Darou ka

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Mai 2020

Tirée des griffes d'Ishtar par Bell et ses compagnons dans le quartier des plaisirs d'Orario, Haruhime a, à son tour, rejoint la Familia d'Hestia, où elle s'applique petit à petit à se faire sa place, que ce soit dans la résidence ou dans le donjon. Ainsi le quotidien, entre vie dans la ville, quotidien dans la Familia et exploration du donjon, peut-il reprendre son cours normal... ou presque. En effet, à l'extérieur de la cité, le royaume de Rakia et son général le prince Marius, emmenés par les désirs belliqueux du dieu de la guerre Arès, attaquent Orario ! Menacée par une divinité censée être l'incarnation de la guerre, la cité-labyrinthe pourrait se sentir menacée, et ses habitants être en panique... et pourtant, il n'en est rien ! Les conflits contre Arès, les plus forts aventuriers d'Orario en ont l'habitude. Et tandis qu'ils livrent combat à l'extérieur des remparts de la ville, celles et ceux qui sont restés à l'intérieur se font un plaisir de poursuivre leur vie habituelle... ou, en tout cas, d'essayer de la poursuivre, car bien des petites péripéties pourraient tout de même attendre nos attachants personnages.

A la fin du tome 7 de DanMachi, l'écrivain Fujino Omori affirmait son envie de proposer un 8e volume peut-être un peu moins intense et un peu plus léger, histoire de souffler après les événements particulièrement denses autour du quartier des plaisirs, d'Ishtar et de Haruhime. Et globalement, c'est effectivement ce qu'il cherche à offrir ici... ce qui ne l'empêche pas de s'excuser dans sa postface du tome 8, car il trouve qu'il s'est pas mal étiré. Et pour cause: avec ses 400 pages, ce 8e volume, censé être plus tranquille, est pourtant le plus épais de la série à ce jour ! La raison ? Eh bien, tout simplement, ce n'est pas parce que l'auteur veut faire un volume plus paisible en apparence, qu'il n'a rien à raconter, bien au contraire.

En premier lieu, sachez que de la guerre contre Arès et le royaume de Rakia, on ne verra en réalité pas énormément de choses, hormis éventuellement dans le dernier chapitre avec une Hestia kidnappée et Bell et certains de ses compagnons se lançant à sa rescousse. Les habitants le dissent eux-mêmes: ils ne craignent pas ce conflit, car ce n'est pas du tout la première attaque d'Arès contre Orario et qu'à chaque fois il a perdu lamentablement. D'ailleurs, Omori n'hésite pas à montrer que cette guéguerre est un peu un conflit de pacotille, notamment en soulignant la débilité des stratégies d'Arès, quitte à ce que même son général Marius soit parfois exaspéré ! Plus qu'une guerre hyper intense, il s'agit donc plutôt de l'un de ces sursauts belliqueux d'un Arès qui ne vit que pour la guerre, et le conflit sert alors surtout de toile de fond, de fil rouge du tome en quelque sorte. Mais il a beau être plutôt secondaire, Omori ne l'a pas proposé par hasard, car il sert souvent très bien le propos du tome.

Ce propos, il concerne avant tout le désir de l'écrivain de proposer ici 6 chapitres plus ou moins indépendants, qui s'intéressent chacun à un personnage de premier plan qui se retrouve dans une situation plus ou moins embêtante. Et chaque cas se veut plutôt intéressant. On retrouve d'abord une Mikoto troublée dans son rapport à Takemikazuchi et voulant faire quelque chose à même de susciter son attention, puis on retrouve une Lili recevant une surprenante... demande en mariage ?! Et pas de n'importe qui ! Quelle décision prendra-t-elle ? Dans le troisième chapitre, c'est Welf qui est à l'honneur, celui-ci se confrontant non seulement au lord héritage familial des Crozzo, mais aussi à sa relation avec Héphaïstos. On retrouve ensuite une Eina bien embêtée par deux prétendants très lourds et qui demande à Bell de la protéger, puis une Syl qui se met à agir bizarrement et à souvent s'absenter de la taverne, au point que Bell finit par la suivre pour voir si elle ne s'est pas mise dans le pétrin. Quant au dernier chapitre, en partant d'une petite dispute d'Hestia et Bell puis de l'enlèvement de la déesse, il finira par amener sur des choses plus inattendues et touchantes...

On ne va pas le cacher: chacun de ces récits repose sur une idée de base on ne peut plus simple. Mais l'intérêt est clairement de voir comment Omori va les exploiter et les développer pour travailler encore un peu plus ses différents personnages. Ainsi, le premier chapitre permet de mieux apercevoir ce que Mikoto recèle derrière son côté fort, et on la voit un peu plus troublée et incertaine que d'habitude, dès lors qu'il est question de Takemikazuchi. Dans le chapitre suivant, on s'amuse un peu de voir la réaction de Lili face à cette demande en mariage totalement inattendue, et cela permet de la voir un petit peu sous un autre jour, puis de tester tout l'attachement qu'elle a pour sa nouvelle "famille", pour Hestia même si elle se dispute souvent avec elle, et pour Bell quand bien même elle sait qu'il a le regard vers une autre. Qui plus est, cela permet aussi de mettre en avant de façon différente ce cher Finn, et de découvrir un peu plus de choses sur les Prums, y compris dans leur rapport au couple et à la descendance. Le chapitre sur Eina n'apporte pas grand chose, mais au vu du charme de ce personnage, on est facilement content de la voir en héroïne d'un chapitre, on s'amuse de voir à quel point elle plaît aux hommes malgré elle, et on reste intéressé par ce que ce récit a à dire sur la façon dont elle considère Bell mais aussi sur l'aspect parfois dramatique du travail d'hôtesse de la Guilde, où mieux vaut peut-être ne pas trop s'impliquer dans les affaires d'aventuriers qui peuvent mourir n'importe quand dans le Donjon... Le 5e chapitre permet efficacement de découvrir une autre facette d'une Syl au bon coeur, de voir une vérité sur ses fameux repas, mais aussi de découvrir une autre face cachée du quartier de Deidalos, Omori continuant ainsi de bien nous faire profiter des différentes facettes d'Orario, que l'on aime toujours autant découvrir. Mais le chapitre le plus intéressant à mes yeux reste celui sur Welf, pour tout ce qu'il a à nous dire sur le forgeron: le lourd héritage des Crozzo, son rejet d'un père indigne qui finit par réapparaître dans sa vie, la manière dont il veut appréhender son travail de forgeron... sans oublier sa relation avec Héphaïstos et ce qu'il n'hésite pas à lui déclarer haut et fort ! Clairement, Welf y gagne encore beaucoup en charisme, et Héphaïstos n'est pas en reste en se dévoilant un petit peu plus.

En somme, c'est plus ou moins riche selon les chapitres, mais chaque récit a des choses à apporter aux personnages concernés ainsi qu'à l'univers global de l'oeuvre, et on lit le tout avec d'autant plus de plaisir que l'écriture reste vraiment prenante avec son style au présent et ses variations, par exemple quand on alterne entre la narration externe et les moments où Bell raconte lui-même ce qu'il vit. Et dans tout ceci, finit par se dégager, au fil du volume, une certaine ambiance de comédie romantique, mais surtout un certain propos sur un sujet en particulier: la possibilité d'un amour entre humain(e)e et Deusdea, et ce que cela peut impliquer de souffrance puisque l'un est mortel et l'autre immortel. On le ressent dès le début du tome dans la façon dont Mikoto voit Takemikazuchi, puis plus tard dans ce que Welf attend et veut d'Héphaïstos, avant que le thème n'éclate véritablement dans le dernier chapitre à travers la relation de Bell et d'Hestia (c'est même un peu le sujet de leur dispute initiale). Si Bell ne sait toujours pas comment il considère exactement sa déesse, lui qui est si admiratif devant son Aiz Wallenstein, il ne fait aucun doute qu'il veut être auprès d'Hestia pour toujours, et c'est réciproque... mais cela sera-t-il possible au vu de la nature immortelle d'Hestia ? La question prendra encore de l'ampleur via le passage de nos héros dans un ancien village elfique où de nouveaux habitants ont élu domicile, et où ils font connaissance avec un vieillard ayant eu une liaison amoureuse avec sa déesse jusqu'à un certain drame... En faisant même volontiers dans une certaine émotion, une pointe de tristesse et de mélancolie, Omori cherche à exploiter avec profondeur cette question de la possibilité ou l'impossibilité de sentiments durables entre mortel et immortel, et même si le propos est déjà-vu il se révèle assez poignant, d'autant qu'il interroge volontiers sur le futur lointain de nos personnages. Qui plus est, en dehors de ça, l'auteur ne perd pas le nord dans ce dernier chapitre, en distillant pas mal d'autres petites choses qui pourraient continuer de gagner en importance plus tard, notamment concernant les "Trois Quêtes" auparavant évoquées par Hermès, le Dragon Noir et le chaos qu'il provoquerait s'il réapparaissait un jour, et l'énigme persistante des tourments que la si neutre Aiz semble cacher au fond d'elle-même.

Il a beau se vouloir plus "paisible", cet épais volume 8 de DanMachi n'en reste alors pas moins prenant et riche à plus d'un égard, Fujino Omori y apportant pas mal de petits approfondissements sur certains personnages et sur son univers.

Notons aussi que la toute fin de ce 8e opus correspond à la toute fin de la saison 2 de l'anime.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction