Crueler than dead Vol.2 - Manga

Crueler than dead Vol.2 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Septembre 2017

Après avoir échappé à Paradise, le petit groupe composé de Maki, Shota, Yugo et Miura atteint enfin les portes de Tokyo Dome, aussi appelé Togo... mais à quel prix ? Car le lieu, qui a résisté à l'épidémie de zombies et où nombre de survivants non infectés se sont regroupés, possède sa propre hiérarchie, qui peut être très cruelle avec les personnes les plus miséreuses. Accueillie dans les hautes sphères, car elle est porteuse du vaccin, Maki fait la rencontre du colonel Shimamoto, ancien militaire vivant dans le luxe avec les siens, au détriment peuple. De son côté, Yugo, considéré comme un fuyard, est envoyé aux travaux forcés où il retrouve un vieil ami, Tetsuo. Quant à Shota et Miura, les voici mêlés aux autres survivants, à la découverte de règles de vie anarchiques où la loi du plus fort domine. Le petit garçon parvient toutefois à sympathiser avec Kyo les oreilles coupées, chef d'une bande d'enfants désoeuvrés, tandis que Miura fait la connaissance du dénommé Kaï. Tous, à leur échelle, risquent de faire basculer le Tokyo Dome, qui court déjà à a perte...


Lancée en grande pompe par Glénat en été 2015 avec la venue des auteurs à Japan Expo, la série Crueler than dead se sera ensuite faite longtemps attendre : il aura fallu plus de deux ans pour que la suite et fin de cette courte série de zombie arrive enfin en France, pour un résultat... mitigé.


Il y a pourtant bon nombre de bonnes idées sur le papier, dès lors que nos héros arrivent enfin dans le Tokyo Dome, car à l'intérieur, chacun de leur côté, les principaux personnages ont le loisir de découvrir un microcosme où, alors que les survivants son bien là, la notion d'humanité semble déjà en perdition, la faute au régime politique installé par le colonel Shimamoto, se sentant supérieur, et profitant du peuple miséreux pour vivre dans le luxe de son côté avec ses "élus". La recette est évidemment très, très classique, mais pendant toute la première partie du volume, Saimura et Takahashi parviennent à installer un cadre immersif et visiblement bien pensé, surtout du côté des bas fonds de Togo : enfants livrés à eux-mêmes, misère qui semble partout, division en districts dont certains sont pires que d'autres, importance des cartes d'identification (si l'on perd ou vend la sienne, on n'est plus que des "fantômes")... le Tokyo Dome s'apparente finalement à un gigantesque bidonville, où ce sont surtout la loi de la jungle et le chacun pour soi qui dominent. Une situation dont le hautain Shimamoto se délecte... Et pourtant, il a par-ci par-là des signes d'espoir, comme l'amitié liée par Shota avec Kyo, ou la présence de Madame Tomomi, s'occupant d'un bébé abandonné par le gouvernement et ayant le prénom évocateur de Mirai ("Futur", en japonais). Seulement, ces quelques signes d'espoir pourront-ils survivre à la folie ambiante, où le virus menace de contaminer tout le monde à cause de la misère et de la crasse ?


Voilà pour les bons points... car pour le reste, malheureusement le scénario botte en touche. Cela vient surtout de personnages qui, finalement, n'ont aucune consistance. Pourtant, Tsukasa Saimura essaie bien, par petites bribes, d'apporter un bref background à Maki, Shota, Yugo ou Miura, mais absolument rien n'est développé et utile. Le cas le plus frappant est celui de Shota, qui retrouve la trace de son père dans Togo. Malheureusement pour lui, dans un tel contexte, ces retrouvailles seront tout sauf heureuses... L'idée est bonne, mais le scénariste n'en fait rien du tout par la suite. Même topo concernant Maki, qui découvre quelque chose de crucial sur son état, avec la présence en elle d'un petit être... Evoqué vite fait, ce rebondissement ne sert ensuite à rien du tout, est complètement zappé. De même, on aurait pu s'intéresser à la déception paternelle de Miura, aux retrouvailles de Yugo avec Tetsuo, ou au rôle de Kaï, si tous n'étaient pas expédiés en une page.


Pire, arrivé au bout de la lecture, on ne peut que s'exaspérer face à une énième oeuvre qui ne propose aucune conclusion valable. On a tout au plus une conclusion d'arc au Tokyo Dome, mais aucunement une réelle fin. Beaucoup de choses restent en suspens, on ne sait même pas ce que deviennent certains personnages, les dernières pages sont même très frustrantes concernant l'état de Kyo...


En somme, malgré des idées très intéressantes bien que classiques et une première partie de tome plutôt prenante, Crueler than dead se plante par la suite, en n'exploitant jamais vraiment ses différentes pistes, et en proposant une non-fin.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs