Cosmoship Yamato Vol.2 : Critiques

La mission de voyage jusqu'à Iskandar a été un succès pour les troupes du Yamato dirigées par Okita. La menace des gamaliens n'est plus, mais le vaillant commandant du vaisseau a malheureusement rendu l'âme avant de voir la Terre redevenir la belle planète bleue qu'elle était autrefois. Le temps passe, et avec lui s'efface peu à peu le souvenir d'Okita, mais aussi celui du navire Yamato qui a été rangé aux oubliettes. Mais en chacun de ceux ayant vécu le voyage, la mémoire du commandant est entretenue avec mélancolie, notamment chez le Dr Sado qui ne cesse plus de boire en pensant à lui.
Nous voici donc à présent en l'an 2201, et l'homme a repris possession de la surface terrestre. Mais un beau jour, voici que dans le ciel apparaît ce qui pourrait bien être une nouvelle menace : une sorte de comète blanche se dirigeant vers la Terre. Le gouvernement terrestre, persuadé que plus rien ne peut désormais arriver à la planète, ignore le danger. Mais les anciens membres du Yamato, eux, décident de se retrouver et de repartir avec leur vaisseau menacé de démantèlement. Quitte à passer outre les ordres du gouvernement...

Après un premier volume qui pouvait facilement se suffire à lui-même, Cosmoship Yamato repart ici sur une nouvelle affaire... qui, pour l'instant, peine à décoller puisqu'il faut attendre les toutes dernières pages (par ailleurs joliment mises en scènes avec le décollage imposant du navire) pour qu'il se passe quelque chose d'un peu plus concret. Et même avant cela, on ne peut pas dire que cette nouvelle histoire démarre très bien : on a beau y retrouver une thématique phare des oeuvres de Matsumoto (à savoir des héros devant sauver des humains un peu trop bêtes, endormis face au danger, décadent et peu reconnaissant - l'auteur se veut assez critique sur cette vision peu glorieuse des hommes oubliant leur passé proche et ne pensant pas à l'avenir), les comportements s'avèrent excessivement caricaturaux, et il paraît difficile de trouver crédible le fait qu'en seulement 2 ans tout le monde ait oublié les exploits du Yamato et que tout ait déjà été reconstruit.

A défaut d'avoir une nouvelle histoire très convaincante pour l'instant, on se laisse alors happer par l'ambiance visuelle encore plus travaillée que dans le tome 1. Quitte à parfois trop enchaîner les grandes pages et les vues immenses, le mangaka s'applique à faire encore plus ressortir la dimension lyrique et un peu poétique. Mais c'est aussi voir surtout une atmosphère plus mélancolique qui règne souvent, via l'omniprésence du souvenir du commandant Okita, grand homme que les Terriens, hormis l'équipage du Yamato, semblent trop oublier. Saluons aussi le travail plus appuyé sur le rendu des machines et commandes de vaisseau, souvent très immersif.

Ce deuxième tome peine à convaincre au niveau du démarrage de sa nouvelle aventure, tandis que tout le travail d'ambiance s'améliore grandement par rapport à un premier tome déjà efficace sur ce point. En résulte un tome moins captivant scénaristiquement, mais plus fort visuellement.