Cosmo Police Justy Vol.1 - Manga

Cosmo Police Justy Vol.1 : Critiques

Justy

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Mars 2019

Chronique 2
  
Les éditions Black Box ont indéniablement une politique d'auteurs en ce qui concerne leurs mangas. Ne piochant pas des titres au hasard, elle a à cœur de développer la parution d'auteurs coup de cœur auprès de lecteurs, comptant alors sur leur curiosité. L'un des derniers arrivés de l'écurie Black Box est Tsuguo Okazaki, un mangaka qui n'avait jamais été publié jusqu'à présent chez nous, mais qui a écrit pas moins d'une quinzaine de titres entre les années 80 et 2000. Pour le premier titre de l'auteur a être exporté en France, Black Box a choisi Cosmo Police Justy, série en 5 tomes initialement publiée entre 1981 et 1984 dans le Shônen Sunday, ce qui fut aussi l'un des premiers travaux du mangaka.

A l'heure où l'humanité a évolué pour conquérir l'espace, une police spatiale fait régner l'ordre dans les galaxies. Dans ce même univers ont émergé les Esper, des humains dotés de pouvoirs psychiques. Dans les rangs de la police de l'espace figure Justy Kaizard, un des plus puissants Esper qui soient, un justicier brave prêt à se battre pour corriger n'importe quelle injustice.

Et ce synopsis, il est conseillé de l'avoir lu puisque le début de série ne contextualisera jamais vraiment l'univers. Développant son intrigue comme une grande aventure qui démarre de manière nette, Tsuguo Okazaki n'insère que peu de narration, juste assez pour expliquer le déroulement de chaque mission. Néanmoins, le fait que ce premier tome se constitue de missions assez indépendantes aident à l'immersion dans l'univers : On comprend assez vite ce qu'est un Esper et quelle importance cette espèce a dans l'univers de Cosmo Police Justy, et il n'en faut pas tellement plus pour avoir en mains toutes les clés de ce début d'intrigue.

Dans la forme, ce premier tome ne surprend donc pas vraiment, et ce côté feuilletonnant en fait un titre (du moins dans ce début) qui se savoure petit bout par petit bout. Néanmoins, l'auteur ne s'est pas privé d'apporter une continuité dans le récit, et c'est essentiellement par ses personnages que la série profite d'une évolution. C'est un petit plus appréciable dans ce premier opus, les situations se renouvelle suffisamment pour amener quelques unes des figures centrales de l'histoire à se questionner et à vvire différentes péripéties, plus ou moins dramatiques.

Aussi, l'avantage d'une série comme Cosmo Police Justy est de profiter d'un univers, sans limite à première vue. Une recette qui permet des chapitres bien différents des uns des autres, ce qui garantit un rythme efficace. Et en ce qui concerne l'ambiance, ce jonglage entre moments sérieux et séquences plus propices au fan-service séduisent assez bien, bien qu'intégrer une enfant de 5 ans dans un corps de jeune femme pour créer des situations coquines soit plus que douteux. Heureusement que Tsuguo Okazaki sait se modérer de ce côté, évitant au récit de partir dans un total mauvais goût.

Enfin, le coup de crayon du mangaka charme sans mal par ce côté daté qui rappelle bien des styles, à commencer par celui de Leiji Matsumoto. Malgré une narration un peu confuse par moment, son trait a un vrai cachet, agréable à découvrir sur le format semi-grand des éditions Black Box.

En définitive, ce premier tome de Cosmo Police Justy constitue une découverte agréable, et un début de space opera plutôt ambitieux. Reste à voir où nous mènera la série sur son ensemble, mais il semble certain qu'on passera globalement un agréable moment sur la totalité.
  
  
Chronique 1
  
On le sait déjà, les éditions Black Box semblent aimer s'engouffrer dans des types de manga assez peu représentés en France, notamment avec des séries "old school" et des années 80-90, et des genres qu'on ne voit pas suffisamment ou plus assez. L'éditeur semble vouloir poursuivre dans cette voie en proposant de découvrir dans notre langue Tsuguo Okazaki, un mangaka qui officie depuis 1980 et qui s'est plutôt spécialisé dans la SF. Avec Cosmo Police Justy, on a d'ailleurs l'occasion de découvrir la toute première série longue de science-fiction de l'auteur (avant ça, il avait commencé sa carrière avec une comédie, Tadaima Jugyouchuu!), qui fut publiée de 1981 à 1984 dans le magazine Shuukan Shounen Sunday Zoukan des éditions Shôgakukan.

Le pitch de la série est assez simple: dans un futur indéterminé où l'humanité a colonisé l'espace, celle-ci vit essentiellement dans des stations et vaisseaux, ou alors sur certaines planètes. Justy Kaizard, le plus puissant Esper (porteur de pouvoirs psychiques) de la galaxie, a pour tâche de faire régner l'ordre et la justice, en tant que membre des forces de police.

Le schéma de ce premier volume est très, très simple: on se contente de suivre quelques missions de Justy, le temps d'un ou deux chapitres, pour un total de 5 histoires. Dans chacune d'elles, Tsuguo Okazaki livre des récits assez rythmés, offre quelques cadres assez variés, installe quelques personnages secondaires qui deviendront récurrents (comme Astaris), tout en commençant à montrer les capacités et le caractère droit de son héros. Ça se lit tout seul... à condition de ne pas attendre grand-chose de plus.

En effet, ce premier tome montre vite des limites, dans la mesure où l'auteur ne va vraiment pas loin pour le moment. Chaque histoire a beau proposer sa petite mission et son petit cadre, on ne trouve malheureusement pas grand-chose de plus pour l'instant. La brièveté des histoires fait qu'aucune d'elles n'a droit à un développement un minimum poussé, et certaines ont même une conclusion un peu rushée, comme la dernière. Okazaki glisse pourtant quelques thèmes SF intéressants, par exemple la création d'Espers artificiels sur la dernière histoire, mais il ne fait que survoler ses différents sujets. Plus embêtant: on ne voit pas réellement se mettre en place de background plus profond et plus consistant au fil des histoires, et à vrai dire il n'y a même pas de réelle introduction à cet univers.

Du côté des visuels, le récit est marqué par son époque, que ce soit dans les traits ou dans les trames, ce qui pourrait plaire facilement aux amatrices et amateurs de titres old school. Okazaki développe un design de personnages qui se veut assez mature et expressif, et qui, au vu de certains visages, se veut sûrement dans la continuité de certaines grandes oeuvres SF nippones comme Macross. Niveau mise en scène, c'est classique, mais assez dynamique, de quoi faire passer un assez bon moment... à défaut de vraiment marquer.

Sur ce premier volume, Cosmo Police Justy se lit facilement, mais sur la longueur la série pourrait très vite lasser si son schéma reste identique. Il faut évidemment bien avoir en tête qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse de l'auteur et de sa première série longue SF, mais par la suite on attend forcément un peu plus du background et des personnages. En attendant, ici on se contente de suivre des petites missions divertissantes, mais très basiques, où le mangaka surfe doucement sur pas mal de ficelles SF et space opera sans en faire grand-chose.

Pas de gros problème à signaler du côté de l'édition française, typique de Black Box avec son grand format et son absence de jaquettes. La traduction, signée Aline Kukor, est soignée, tout comme le travail de correction puisqu'on ne note aucune faute flagrante. L'impression est honnête, et le papier s'avère bien blanc, très souple et dépourvu de problèmes de transparence.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs