Corps Solitaires Vol.4 - Actualité manga
Corps Solitaires Vol.4 - Manga

Corps Solitaires Vol.4 : Critiques

Anata ga shite kurenakute mo

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Août 2021

Michi et Makoto sont dans les bras l'un de l'autre, sur le point de franchir l'interdit. Mais tous deux finissent par se raviser, tout en continuant d'entretenir une relation cordiale. Après cet événement, la jeune femme se rend compte que Yôichi change peu à peu, et en bien, ce dernier essayant même d'établir le dialogue. La situation n'est malheureusement pas aussi euphorique du côté de Makoto et de sa femme dont l'union est plus fragile que jamais. Dans ce contexte, Michi fait le choix qui s'impose concernant sa relation avec son collègue de travail.

Jusqu'ici, Corps Solitaires a constitué une tranche de vie dramatique bien équilibrée. Le manga de Haru Haruno a su parler de manière mature de problèmes de couples sans tomber dans un certain manichéisme, sans pour autant pardonner à ceux qui franchissaient le cap de l'adultère. Un traitement subtile qui rendait l’œuvre intéressante, tandis que la fin du troisième tome laissait prévoir un basculement majeur dans cette histoire.

Et effectivement, ce quatrième tome propose des avancées significatives dans les différentes relations, mais peut-être pas de la manière dont on aurait pu le penser. La tension sentimentale (et sexuelle) entre Michi et Makoto Niina se voit rapidement désamorcée, un choix scénaristique qui confirme de nouveau l'ambition de la mangaka : Celle de faire ses personnages se questionner plutôt que tomber naïvement dans la tromperie, quitte à gommer quelques élans dramatiques. L'astuce est donc bonne et permet au tome d'aborder une suite toute aussi astucieuse, ce via un parallèle entre les deux couples principaux de l'histoire. La situation évolue dans le bon sens du côté de l'héroïne, mais pas forcément chez Niina, malgré une volonté de créer un dialogue. Une nouvelle fois, Haru Haruno sait donc faire évoluer ses personnages avec humanité et complexité, présentant dans le couple central un lueur d'espoir tandis que chez Niina et sa femme, le point de non retour semble franchi. Cette double évolution continuera-t-elle de manière linéaire dans les opus à venir ? C'est bien la question que l'on peut se poser, le titre nous ayant appris à ne pas prendre certains chamboulements pour acquis.

Chose aussi surprenante, c'est la capacité du récit à se pencher sur des personnages dont on se méfiait au départ, pour leur apporter une humanité. Le lecteur était naturellement tenté de jeter la pierre à Mishima qui a tenté (et temporairement réussi) à attirer Yôichi dans ses bras. Là aussi, la mangaka parvient à créer un juste milieu en s'intéressant à un personnage toujours privé du bonheur de l'amour sincère. On ne pardonne pas ses actes, tout comme on ne pardonne pas les dérives chez les autres figures du récit, mais la jeune femme est enrichie de nuances qui aident à la comprendre. Là est toute la finesse de l'écriture de Haru Haruno : Traiter les complexités dans ces multiples relations, sans pour autant pardonner les erreurs qui sont faites.

Il en résulte donc un quatrième tome dans la lignée des précédents : Jonglant entre instants mélancoliques et quelques moments plus euphoriques, il fait progresser les chemins de personnages avec la justesse qu'on doit à l'autrice depuis les débuts, en entretenant un équilibre idéal. Corps Solitaires demeure une romance dramatique mature dont on se réjouit d'avance de découvrir la suite.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs