Coppelion Vol.4 : Critiques

Nos trois héroïnes ont temporairement élu domicile au sein du Planet, où vivent Kurobei, Gennai, la femme enceinte Ibuki et d'autres survivants, le lieu étant parfait pour la convalescence de Taeko qui doit se remettre de sa blessure. Néanmoins, la situation est devenue plus complexe depuis l'irruption des fantômes de la 1e Division, d'anciens soldats des Forces d'Autodéfense qui ont vrillé dans ce contexte apocalyptique. Alors qu'à l'approche du sommet de Kyôto, le directeur sera temporairement indisponible pour les aider, les filles et leurs alliés survivants vont devoir préparer leur défense face à la menace de ces fantômes... mais en auront-elles seulement le temps ? En effet, la 1e Division ne tarde pas à attaquer le Planet, à la plus grande surprise de ses habitants puisque ces soldats n'avaient pas embêté leur monde pendant des années. Quel est leur but ? Sont-ce les Coppelion qu'ils visent ? Et si oui, pourquoi ?

Rapidement dans ce tome, la situation regagne en tension, dès lors que la trop enthousiaste Aoi trouve le moyen d'être prise en otage par les fantômes. Et même si l'on pourra trouver cette dernière un peu trop bête et naïve dans la façon dont elle se fait avoir (et puis, comment diable ses supérieurs ont-ils pu envoyer en mission une adolescente qui n'était visiblement pas encore prête du tout au point de se faire avoir si facilement ?), on pourrait avoir, sur la longueur, un focus attachant sur elle: ayant forcément un sentiment de culpabilité, elle se sent de plus en plus inutile, comme un boulet, alors saura-t-elle réagir se se relever ?

Reste que dans l'immédiat, c'est le conflit contre la 1e Division qui est au coeur du récit, et ici il va passer par plusieurs étapes qui, entre la mission sauvetage d'Aoi dans sa globalité, l'infiltration aux abord du QG ennemi, la traque dans la ville en devant éviter les zones hautement radioactives, et le cas parallèle de l'accouchement imminent d'Ibuki, vont assurer un bon flot d'action où Tomonori va une nouvelle fois assurer le spectacle grâce à son travail de mise en scène bien pêchu. Il faut dire que sans Taeko convalescente et Aoi kidnappée, Ibara et les survivants vont avoir fort à faire face à des ennemis qui n'ont pas peur de mourir et qui vont les pousser dans leurs derniers retranchements... si bien que l'aide d'un nouveau Coppelion ne sera pas de trop en la personne de Haruto Kurosawa. De son état nettoyeur artificier (et donc plutôt adepte de ce qui explose), ce jeune garçon est à la fois efficace dans son boulot et plutôt froid dans son rapport aux autres, si bien qu'il est prêt à prendre des risques et à mettre en jeu la vie des autres pour analyser l'ennemi. Son entrée en scène est soignée, il a un réel impact dans la bataille, sa personnalité est suffisamment intéressante, si bien qu'on aura sans doute plaisir à la suivre en tant que potentiel personnage secondaire récurrent.

Au-delà de ce conflit au rythme soutenu et prenant, il convient aussi de souligner quelques autres points d'intérêt: les petites balades dans la cité tokyoïte dévastée (le parc d'Inogashira, le commissariat de Mitaka...), quelques brèves réflexions sur la nature humaine et sur sa course au progrès qui l'a menée à sa perte, le sommet de Kyôto où il est question de sujets toujours d'actualité (sortie progressive du nucléaire, transition vers de nouvelles énergies...) mais où les chefs d'Etat paraissent plutôt guignols (comme dans la réalité, quoi)... et surtout la découverte finale des véritables objectifs des fantômes de la 1e Division, qui justifie leur intérêt pour les Coppelion et qui amène une menace de grande ampleur, en nous promettant alors une suite encore plus intense !