Convoitise - 2ED - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Mai 2013

Convoitise. Derrière ce nom se cache, sans surprise, une oeuvre pornographique éditée à deux reprises par BD Erogène au début des années 2000, constituée de plusieurs nouvelles, et qui reste à ce jour la seule oeuvre publiée en France d'un certain Ronin Tenjiku, un auteur qui continue encore aujourd'hui sa carrière dans le hentai.

A travers ce recueil d'histoires courtes, le mangaka affiche clairement sa volonté d'explorer la dégradation humaine à travers des fantasmes très particuliers, ou vient souvent s'immiscer une pointe de fantastique. Une femme poursuivie depuis des années par une ombre qui lui fait l'amour, un jeune garçon gravement malade qui observe les ébats de sa nymphomane de soeur en quittant son enveloppe corporelle, un autre gars cédant aux tentations de sa cousine très... féline, une lycéenne bien sous tous rapports à ceci près que son ouïe est si développée qu'elle entend tout ce qui l'entoure, y compris les ébats de sa mère avec des clients... Voici quelques exemples de ce qui vous attend, l'auteur ancrant clairement ses récits dans un registre malsain et dépourvu de morale, où ses personnages cèdent petit à petit à la débauche pour telle ou telle raison, que ce soit par attirance, par curiosité, par dépit, ou dans une sorte de quête vengeresse.

Les idées sont plutôt intéressantes, et pour certaines pas forcément courantes dans les récits du genre publiés en France (l'histoire de la fille-chat et son flirt avec le sous-genre du furry, par exemple). On les suit avec une curiosité parfois teinte d'un petit malaise tant l'auteur fait dans le malsain, mais on constate malheureusement que ces idées ne sont pas toujours pleinement exploitées, ne le sont régulièrement qu'en surface. En effet, si certains récits dépeignent de façon assez convaincante la chute malsaine dans le sexe (l'histoire en deux parties où le frère alité mate sa soeur, notamment, voit se développer une sorte de sadisme chez cette dernière et son mari), la majorité sont trop courts pour vraiment avoir le temps de convaincre, donnent l'impression d'être incomplets tant leur idée est peu aboutie, et sont tout simplement mal développés (on pense notamment à l'histoire de l'amnésique, qui n'amène nulle part).

Une impression mi-figue mi-raisin non arrangée par des dessins très inégaux, plutôt efficaces quand il s'agit de faire ressortir la beauté fine des filles et la chute dans la débauche des personnages, mais assez fadasses dans la mise en scène des passages coquins, très limités techniquement.

Au final, on ressort de la lecture de Convoitise avec une impression un peu mitigée, l'auteur mettant en avant des idées parfois intéressantes, assez originales dans le paysage français du manga porno, avec une envie évidente de dépeindre la dégradation de l'âme humaine par le sexe. Mais le tout est rarement exploité au maximum, et souffre de nombreuses inégalités côté dessins et mise en scène.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
10 20
Note de la rédaction