Conductor Vol.1 - Actualité manga

Conductor Vol.1 : Critiques

Conductor

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Novembre 2011

Il semble que Ki-oon affectionne les thrillers psychologique aux ambiances sombres et malsaines. Après Doubt et Judge, l’éditeur remet le couvert avec Conductor, une nouvelle série courte en seulement quatre tomes qui vient rejoindre leur catalogue.
A la différence des titres pré-cités, Conductor se veut plus recherché et sans doute plus complexe…cette série, l’éditeur nous le promet, va nous faire plonger dans les méandres de l’âme humaine.

Naomi est une jeune flûtiste de talent, mais depuis quelque temps un rêve récurrent vient la hanter, elle va alors consulter un psychiatre (et non pas un psychanalyste comme on peut lire sur le résumé de la couverture, ces derniers ne pouvant prescrire de médicaments) qui va la perturber au plus haut point. Parallèlement à ces évènements un corps sans tête est retrouvé dans un appartement voisin du sien, et un ancien ami à elle va venir diriger la comédie musicale dans laquelle elle va jouer…retrouvailles d’anciens amis qui arrivent à un moment délicat, pour Naomi mais également pour un autre couple de musiciens les connaissant…

A première vue l’histoire semble complexe, elle l’est d’autant plus que dés le début sont introduits de nombreux personnages, mais c’est fait avec l’art et la manière, ils sont présentés deux par deux, chacun à leur tour dans des chapitres consacrés et à chaque fois le même schéma se répète : un personnage principal semblant être au centre de sa propre histoire mais qui est secondé par un personnage en retrait mais qui semble dominer la relation : Naomi et son psychiatre ; l’inspecteur et son adjoint ; Yuki le chef d’orchestre et le producteur et enfin Kazuo le pianiste et sa future femme Akiho, également ancienne petite amie de Yuki…
Une fois ces huit personnages présentés, ils vont se croiser et leurs histoires vont s’entremêler, le passé vient faire écho dans le présent, on devine déjà de nombreux non dits, des secrets plus ou moins lourds à porter, des rivalités apparaissent ou réapparaissent sur d’anciens évènements que tous croyaient loin…déjà dans ce premier tome de nombreux mystères sont soulevés et personne ne semble innocents, même si pour le moment personne ne reproche rien à personne, il se dégage de chacun des personnages quelque chose d’inquiétant qui fait de ce premier volume une expérience saisissante qui séduira les amateurs d’ambiance sombres.

En lisant ce premier tome de cette courte série, un parallèle s’impose presque naturellement ; on pense à Black Swan, l’excellent film de Darren Aronovsky. De jeunes gens ambitieux rivalisant entre eux dans un univers artistique très fermé, ici il ne s’agit pas de danse mais de musique classique, mais l’univers reste à peu prés le même. A l’instar de Black Swan dont l’histoire tourne autour du « Lac des cygnes », un autre grand classique semble être au centre de Conductor : Hamlet. Et enfin, autre parallèle, ce sont ces deux œuvres classiques qui perturbent dans les deux cas les protagonistes et qui vont hanter leur psyché.
Car c’est là toute la force de Conductor, il ne s’agit pas d’un simple thriller, façon slasher, il s’agit bel et bien d’un thriller psychologique, où les tréfonds de l’âme humaine vont être explorés…entre refoulement, culpabilité, schizophrénie, manipulation mentale on touche là à un large éventail de la psychologie qui va rendre ce titre encore plus passionnant.

La narration colle parfaitement à cette ambiance, un rythme faussement lent vient s’installer, on jongle d’un personnage à l’autre, pour déjà commencer à faire des liens mais aussi pour brouiller les pistes. Le trait fin est diablement efficace, de même que cette quasi absence de décor qui vient ici renforcer cette impression de vide, comme si les personnages n’avait déjà plus rien à quoi se raccrocher…

Un premier tome réellement bluffant et séduisant, on est déjà conquis. Et le fait de savoir que la série est courte rassure dans le sens où on sait que cela ne s’éternisera pas en palabre inutile…vivement la suite !


erkael


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs