Cobra, the space pirate - Edition Ultime Vol.5 : Critiques

Dominique a été assassinée par les hommes de Salamandar, l’un des dirigeants les plus influents de la Guilde des pirates de l’espace. Frappé par la tristesse, mais éveillé par la haine, Cobra ne laissera pas ce crime impuni et sa vengeance semble être le moment idéal pour frapper fort et déstabiliser ses ennemis. Toutefois, il ne peut accomplir cet exploit seul et avant de s’attaquer à Salamandar, ce dernier va devoir dénicher trois de ses vieux compagnons…

Après un quatrième tome remarquable par les chamboulements qu’il apportait autour de Cobra, la série ne livre ici ce qui semble être le volume le plus incroyable depuis les débuts de la série. L’arc Salamandar, aussi appelé saga de la déesse Sid, prend l’allure d’un road-movie d’envergure associée à l’ambiance space-opera à laquelle nous sommes désormais habitués. Buichi Terasawa avait déjà utilisé cette recette pour apporter une aventure pleine de rebondissements, ce fut notamment le cas dans l’arc de l’arme ultime, mais il réitère ici, développe un scénario beaucoup plus dense et aboutit à un périple qui est le plus important jusqu’à présent, notamment en termes d’enjeux. L’auteur nous prouve alors que sa série est bien faite pour les scénarios développés, plus que pour les petites histoires d’une quarantaine de pages.

Le tome présent est alors soumis à de multiples rebondissements. L’aboutissement de cette partie de la saga est évidemment l’affrontement contre Salamandar, mais avant cela et comme dans toute fiction d’aventures, plusieurs étapes s’imposent au héros, et il est ici question de retrouver ses fidèles camarades d’époque afin de venger celle qu’il a aimé et qui a rendu son dernier souffle. Le rythme entretenu par l’auteur est alors très efficace puisque Cobra multiplie les escales, mais ces dernières ne s’éternisent pas, allant à chaque fois à l’essentiel grâce aux talents de la brochette de héros présente dans cet opus. Les nouveaux personnages introduits, Dog, Pumpkin et Budd, apportent donc une certaine dynamique tout en s’avérant appréciables grâce à leurs caractères variés. D’un bout à l’autre, ce volume sait divertir, et ce sans aucun temps mot, si bien que l’absence de chapitrage n’est pas un réel souci puisqu’il est difficile de lâcher la lecture jusqu’à la dernière page.

Aussi, Buichi Terasawa démontre ici ses talents de scénariste tout en puisant volontiers dans la série B. En effet, le schéma de cet arc s’avère presque classique puisqu’après des étapes intermédiaires prévisibles, il trompe le lecteur et se permet un revirement de situation conséquent pour nos héros, mais aussi pour l’univers de la série entier puisqu’en découle un conflit qui pourrait mettre l’équilibre des galaxies en péril. Pour la première fois, l’auteur exploite la Guilde des pirates de manière très astucieuse et assume le côté mafieux de cette alliance, jusqu’à aborder des thématiques comme la religion afin de développer une société entière corrompue par le profit et le crime. La direction prise par la dernière partie du tome se révèle alors passionnante à suivre puisque le mangaka maîtrise ses rebondissements qui découlent vers la fin du combat entre Cobra et Salamandar. C’est même ce chamboulement narratif qui donne son nom à l’arc en cours, car jusqu’au milieu de volume si ce n’est plus, il est difficile de savoir pourquoi l’intrigue actuelle se nomme « la déesse Sid ».

En somme, nous voici avec un volume dont il est difficile de dire du mal. L’aventure de Cobra contée ici est on ne peut plus efficace grâce à son rythme, ses personnages et ses rebondissements, elle surprend même à plusieurs reprises par des revirements de situation qui placent les enjeux de la série très haut, sonnant presque comme un combat final entre Cobra et ses ennemis de toujours, tout en développant le grand univers dans lequel évolue ce bandit séducteur du futur. Finalement, on se demande même comment Buichi Terasawa pourra rebondir après une telle intrigue !