Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Décembre 2021

La quête de Sabani pour sauver le cinéma de répertoire d'Enoshima est en marche, mais prend des tournants parfois étranges. Ainsi, suite à la diffusion du drame passionnel tourné par notre héros et centré sur un amour complexe et véridique entre un frère et une soeur, un spectateur dans la salle se montre très intéressé. Et bien qu'il ressemble au célèbre beat Takeshi/Takeshi Kitano, tout le monde n'est pas forcément heureux de le voir là: Asami semble bine connaître cet inconnu, et n'avoir absolument aucune envie de le revoir...

Qui est donc cet étrange et mystérieux homme à lunettes noires ? On va le découvrir bien assez vite, dans les grandes lignes, en apprenant sa charnelle relation passée avec Asami, son propre parcours, ce qu'il réveille en Sabani de souvenirs supplémentaires sur son père... et c'est peut-être sur ces éléments-là que Noboru Rokuda convainc le moins. Tout d'abord, parce que ces développements restent vraiment en surface et sont vite expédiés, en faisant finalement ressortir peut de choses sur le dénommé Nishino. Ensuite, parce que ce nouveau venu montre un comportement plutôt... hum, trop entreprenant envers la jeune femme, cette dernière étant victime de ses harcèlements voire agressions sexuelles sans que ça semble gêner grand monde (et puis, il faut voir aussi comment il parle d'elle parfois...). Alors quand, en prime, même Sabani s'y met en fin de tome en embrassant de force Asami et en se plaignant qu'elle ne veuille pas coucher avec lui, il y a de quoi être, de temps à autre, mal à l'aise à la lecture, d'autant plus que ces comportements n'ont aucune utilité dans l'intrigue (en tout cas, pour le moment... Peut-être que ce sera le cas plus tard). Heureusement que l'éditeur a eu la bonne idée, en dessous du sommaire en première page, de glisser un petit message préventif !

Pourtant, si on parvient à occulte ces quelques limites et dérives, Cinema a toujours de quoi piquer la curiosité dans ce tome où Nishino, certes à sa manière, va finir par placer Sabani face aux limites du "cinéma" qu'il exerçait jusqu'à présent avec sa caméra ficelée autour de l'épaule, et le pousser vers une nouvelle étape où il devra apprendre à "voir" ce que les autres ne voient pas, en tant que réalisateur. S'ensuit une séquence de survie sur une île déserte un brin tirée par les cheveux, mais intéressante pour la façon dont notre héros va se frotter à un nouveau genre cinématographique, le documentaire animalier, en s'intéressant de très près à deux fourmis, et en les érigeant en actrices de leur propre vie, jusqu'à même rendre attachantes les deux toutes petites bêtes.

Ajoutons à tout ça quelques nouvelles petites références cinématographiques (celle au film Duel de Spielberg est plutôt intéressante), et l'on obtient une lecture qui, même si elle souffre des problèmes évoqués précédemment, continue de piquer la curiosité. En tout cas, nous voici déjà à la moitié de la série, donc espérons que les tomes 3 et 4, prévus en France en 2022, seront sur une pente ascendante !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction