Christophe Colomb - Actualité manga

Christophe Colomb : Critiques

Colombus

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Septembre 2021

Lancée en septembre 2020 avec les mangas Cléopâtre et Napoléon, la collection "Les grands Noms de l'Histoire en Manga" des éditions nobi! nobi! s'était faite discrète depuis la publication, en janvier dernier, des ouvrages sur Jeanne d'Arc et Van Gogh. La voici finalement de retour en cette période de rentrée des classes avec deux nouvelles parutions: l'une dédiée à Martin Luther King, et l'autre consacrée à Christophe Colomb et qui nous intéresse ici.

Ce manga, riche de 8 chapitres (dont un court prologue et un bref épilogue) pour un total d'environ 140 pages, a été publié au Japon en 2008 aux éditions Shôgakukan, sous le nom Columbus, dans la collection de mangas éducatifs "Shogakukanban Gakushu Manga Jinbutsukan". Il a été dessiné par Ikuo Miyazoe (que l'on ne connaît pour rien d'autre), et a été scénarisé par Kensaku Saguchi (lui aussi inconnu en dehors de ce manga) sous la supervision du chercheur Yasuyuki Aoki.

Comme tout ouvrage de cette collection, ce manga vise avant tout à offrir une première approche historique d'un personnage historique, ici Christophe Colomb, restant dans les mémoires comme l'homme ayant découvert l'Amérique, quand bien même ce n'est pas vrai (Erik le Rouge et les Vikings sont passés par-là avant), et que Colomb n'avait, à l'époque, lui-même pas conscience d'avoir "découvert" un nouveau continent. Le manga s'applique à retracer les grandes étapes de son parcours: son enfance supposée à Gênes, ses premiers pas d'apprenti marin le long des côtes italiennes, son apprentissage des connaissances essentielles pour la navigation... jusqu'à l'étape où il proposa à différents souverains d'Europe de chercher une nouvelle voie vers les Indes (l'Asie) en traversant l'océan par l'ouest, chose encore difficile à imaginer à l'époque puisque personne ne savait ce qui se trouvait à l'ouest, et qu'il n'était pas rare que des gens pensent encore que la Terre n'était pas ronde.

C'est à partir delà que l'ouvrage devient très intéressant, en s'appliquant suffisamment à décortiquer chaque étape du voyage: les refus initiaux du projet de Colomb qui ne s'est pas dégonflé pour autant, l'acceptation par la reine de Castille, les préparatifs, le périlleux premier voyage avec uniquement trois bateaux (la Pinta, la Nina et la Santa Maria), les différents aléas rencontrés en mer (les doutes quant à la possibilité de gagner terre, la longueur plus importante que prévue du voyage, l'épuisement de l'équipage qui a parfois pu être véhément envers Colomb en doutant de lui...), les premiers contacts avec les indigènes habitant sur ces terres qu'il pensait être les indes (d'où le noms d'Indiens donné aux indigènes américains) qui furent d'abord paisibles avant de devenir plus hostiles à cause de certains hommes, les voyages suivants... jusqu'à la mort de Colomb, laissant un héritage important à sa descendance.

Le manga a le mérite de vraiment retracer toutes les grandes étapes, mais aussi de toujours contextualiser suffisamment les choses en abordant pas mal d'à-côtés essentiels de l'époque, en permettant ainsi de souvent bien faire ressortir la prouesse de Colomb à l'époque, lui qui a exploré des mers et des terres alors inconnues, sans avoir la garantie d'atteindre bon port. Seule petit détail qui peut faire un peut tiquer: même si Colomb n'est pas totalement idéalisé ici, le fait est que les problèmes avec les indigènes sont assez édulcorés par rapport à ce que l'on sait.

Enfin, concernant le rendu visuel et narratif, ça se veut surtout fonctionnel: le dessin n'est pas spécialement joli, montre même un petit paquet d'inégalités (notamment dans le dessin assez affreux de quelques animaux), mais accompagne assez efficacement une narration bien équilibré, toujours claire et ne brûlant pas les étapes.

On a donc ici une version manga assez honnête de la vie de Christophe Colomb, en tant que première approche pour un jeune public. Un avis d'autant plus favorable que, comme toujours avec cette collection, on a droit à une charte graphique clair,e à une qualité de papier et d'impression satisfaisante, et surtout à un dossier en fin de tome pour approfondir un peu plus les choses, le temps de 16 pages : le contexte étape par étape, des photos, une chronologie, des informations supplémentaires sur les explorateurs, navigateurs et voyageurs de l'ère des Grandes Découvertes... Enfin, on appréciera les différentes astérisque ponctuant la lecture, et apportant quelques précisions supplémentaires fort utiles.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs