Chimères Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 06 Mars 2018

Dans un monde plurinational fictif, Luca, un jeune homme des quartiers moyens, fait une promesse avec son ami des quartiers pauvres Will : un jour, ils iront ensemble au Zuediehua, l'un des cabarets du quartier des plaisirs des quartiers pauvres, afin d'assister ensemble au spectacle de la ravissante et impressionnante Yue Hong. Hélas, Luca n'a pas eu le temps de tenir cette promesse, car voici un mois que Will a tout bonnement disparu... A-t-il été victime de la mafia ? Enlevé ? Est-il mort ? Pour retrouver sa trace, Luca n'a qu'une seule piste : se rendre jusqu'au Zuediehua et espérer y trouver Yue, cette femme que Will rêvait tant de voir. Grâce à elle, le jeune homme est amené à rencontrer Long Chen, alias Takaomi Shirabe de son nom japonais, et c'est ensemble que tous trois finissent par retrouver la trace de Will... le corps couvert d'écailles. Hélas, celui-ci fait partie des nombreuses personnes contaminées par la maladie de la chimère, une maladie mystérieusement apparue 15 ans auparavant... Will pourra-t-il être sauvé ?


Déjà connu en France pour la série Monochome Factor, le mangaka Kaili Sorano revient aux éditions Doki-Doki avec Croa Chimera, en France Chimères, une série en 4 tomes qui commence plutôt bien en ne traînant pas pour poser son univers et faire évoluer son récit.


En effet, l'auteur choisi plutôt ici la voie de la rapidité, en ne s'attardant jamais inutilement, et en posant les bases de son univers plutôt vite et bien. On cerner un monde divisé en plusieurs districts où les riches, les familles moyennes et les pauvres sont regroupés chacun de leur côté. L'oeuvre nous plonge surtout au coeur des quartiers pauvres, où la maladie de la chimère sévit sans que cela concerne les plus riches, ces derniers ayant d'ailleurs pris soin de fonder un mur pour rester séparés des pauvres. Au sein de ce quartier pauvre, se trouvent donc le quartier des plaisirs (où aisés et moyens se rendent volontiers), mais aussi divers trafics, impliquant mafia, drogue, esclaves... Tout ceci, Sorano choisit surtout de le distiller dans son récit très vite, simplement quand son scénario le demande, généralement par le biais de petites notes en hors-cases. C'est parfois un peu lourd, on peut regretter que cet univers de fond ne soit pas plus visible concrètement, mais au moins l'auteur ne s'égare pas et se contente de ce qui est utile à son histoire.


Une histoire qui commence donc par l'affaire de Luca et Will, pour assez vite se focaliser sur d'autres choses une fois la moitié du tome passé: en effet, il s'avère, au bout du compte, que le réel personnage central de la série est Takaomi, qui s'affiche d'ailleurs en couverture en compagnie de la belle Yue. L'intrigue autour de Will permet surtout de poser les premières bases, de faire entrer en scène Takaomi de manière assez originale puisqu'au départ il n'est présenté que comme un personnage secondaire, puis d'intriguer assez vite sur lui puisque lui-même a un secret inquiétant lié à la maladie de la chimère, secret que l'on vous laisse découvrir. Autour de Takaomi, on voit alors se mettre en place divers personnages, tandis que l'intrigue fil rouge se précise essentiellement autour de la fameuse maladie. On en apprend déjà plus sur elle, à commencer par les douleurs qu'elle peut amener, et par les trois types d'infections qu'elle provoque: transformation en semi-humains, demi-bêtes, ou hommes bêtes. Mais ce sont évidemment certaines interrogations qui suscitent le plus l'intérêt. Où et comment est née cette maladie ? Quelqu'un l'a-t-il créé volontairement ? Peut-on la guérir et l'éradiquer ? Autant de questions qui devraient animer la suite de l'oeuvre.


Côté dessins, Sorano livre des découpages assez dynamiques, ainsi que quelques designs assez originaux, en tête celui de Takaomi avec sa coupe de cheveux peu habituelle pour un personnage principal ! On regrettera d'assez nombreuses inégalités sur les corps quand les personnages ne sont pas au premier plan, mais à part ça le dessinateur parvient à entretenir assez bien l'ambiance avec quelques costumes à tendance orientale intéressants ainsi que des décors assez présents quand il le faut.


En ce qui concerne l'édition, Doki-Doki livre une copie soignée. L'impression est honnête, le papier est un peu fin en mains, mais n'est pas transparent. On a droit à une première page en couleurs, ainsi qu'à une traduction très claire de Frédéric Malet qui sait bien emballer les choses quand il le faut. Notons aussi la petite postface assez intéressante où l'auteur livre quelques petites anecdotes.


Sur ce premier tome, Chimère offre donc un divertissement plutôt bon, où l'on aurait éventuellement aimé une plus forte immersion dans l'univers général, mais où le mangaka ne traîne pas, pose assez bien l'essentiel, semble savoir où il va, et sait divertir.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction