Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 15 Avril 2021
Avec des séries comme Konosuba ou JK Haru, les éditions Meian ont déjà montré, à quelques reprises, leur intérêt pour le registre tellement à la mode de l'isekai, et il n'est donc pas vraiment étonnant de voir débarquer chez l'éditeur un nouveau représentant du genre avec Chillin' Life in a Different World. De son nom original Lv2 kara Cheat datta Moto Yuusha Kouho no Mattari Isekai Life, cette série voit le mangaka Akine Itomachi (dont c'est la toute première série) adapter une série de romans écrite par Miya Kinojo et illustrée par Katagiri. Ce light novel, inédit en France, est en cours en version papier au Japon depuis 2015 aux éditions Overlap avec actuellement 10 volumes parus, mais il s'est d'abord fait connaître en tant que roman web. Quant au manga, il a été lancé par Overlap en 2019 dans le magazine Comic Gardo, magazine spécialisé dans la fantasy et l'isekai où l'on trouve aussi les mangas The Undead Unwanted Adventurer, Arifureta ou encore Faraway Paladin.
Banaza, simple marchand dans son monde (qui, chose un minimum originale, n'est pas notre monde réel), se retrouve bien malgré lui candidat héros dans un autre monde où il a été soudainement propulsé: pour vaincre les armées du roi démon, le royaume magique de Cryroad a effectivement entrepris d'invoquer des humains venus d'ailleurs et censés avoir une certaine puissance... Mais contrairement à un autre homme blond donc les capacités semblent très élevées, Banaza, lui, n'a tout compte fait pas du tout les capacités espérées au vu de son tableau de compétences ! Tant et si bien qu'il est vite écarté... Mais malheureusement pour lui, alors qu'il aurait dû être renvoyé dans son monde d'origine, certains imprévus font qu'il ne peut plus y rentrer, et qu'il est donc condamné à errer dans ce nouveau monde inconnu. Et plutôt que d'assumer ses responsabilité, le roi de Cryroad décide plutôt, sous couvert de lui offrir une belle opportunité, d'en réalité le bannir dans une forêt où pullulent les monstres, en espérant qu'il se fera vite tuer. Mais c'est précisément en survivant in extremis à une attaque de monstres que l'impensable se produit: en montant du niveau 1 au niveau 2, Banaza voit chacune de ses capacités monter et désormais afficher le signe de l'infini... Sans qu'il comprenne trop ce que ça signifie, le voici donc tout bonnement surpuissant, ce qui pourrait donc faire de lui le véritable héros... si tant est qu'il en ait envie ! Car tant qu'à faire, il préfèrerait mener une existence tranquille.
Autant le dire tout de suite: ce début de série fait appel à à peu près tous les plus gros poncifs de l'isekai: un héros complètement cheaté, un roi démon menaçant le monde, une inscription en guilde, des premières petites rixes contre des monstres... et cela se ressent jusque dans les premiers personnages secondaires, entre une fille-démone qui montrera vite ses bons côtés puis deviendra la compagne de Banaza avec tout à découvrir du monde, une grosse bébête pas si effrayante que ça en guise de "familier", des femmes-chevaliers vaillantes à aider, un "rival" humain en le héros blond qui pourrait vite devenir jaloux tandis que lui profite surtout de ses avantages... Bref, les rôles et les situations sont, pour l'instant, aussi convenues qu'attendues.
Mais là où l'on espère voir l'oeuvre vite trouver sa propre patte, c'est bien dans son personnage principal, qui ne semble pas vraiment avoir envie de devenir un grand combattant. Banaza, lui, essaie plutôt de se préparer une vie pépère, en exploitant ses capacités sans chercher la reconnaissance en tant que héros, en venant en aide aux autres si besoin, et en préférant même éviter les conflits directs et privilégier la négociation et la discussion, ce qui est sans doute un héritage de sa vie de marchand dans son monde d'origine. Pour l'heure, c'est un aspect qui ne se ressent que partiellement, car un peu noyé dans les autres enjeux plus classiques, mais on espère forcément qu'il gagnera en consistance sur la longueur.
A part ça, sur le plan visuel et narratif, Chillin' Life est un peu une preuve que l'on peut toujours passer un moment de lecture sympathique malgré un récit archi convenu: concrètement, tout est très limpide et semble couler de source chez Akine Itomachi, le rythme est bien équilibré, et le dessin est très soigné sans forcément avoir énormément de personnalité. En somme, c'est propre, c'est agréable, c'est porté par des designs convaincant autant pour les personnages que pour les monstres.
Derrière un départ totalement convenu, on trouve donc une lecture qui a un certain potentiel, à condition d'exploiter plus fortement les spécificités du pitch de base par la suite. En attendant de voir ça sur les volumes suivants, il y a donc de quoi se laisser divertir par ce tome 1, à condition évidemment de ne pas avoir fait une overdose d'isekai.
En ce qui concerne l'édition française, elle est soignée. Le papier et l'impression sont de bonne facture, la traduction de Célia Chinarro est propre, le lettrage d'Olivier Canut est convaincant, et les 4 premières pages en couleurs sont appréciables.
Banaza, simple marchand dans son monde (qui, chose un minimum originale, n'est pas notre monde réel), se retrouve bien malgré lui candidat héros dans un autre monde où il a été soudainement propulsé: pour vaincre les armées du roi démon, le royaume magique de Cryroad a effectivement entrepris d'invoquer des humains venus d'ailleurs et censés avoir une certaine puissance... Mais contrairement à un autre homme blond donc les capacités semblent très élevées, Banaza, lui, n'a tout compte fait pas du tout les capacités espérées au vu de son tableau de compétences ! Tant et si bien qu'il est vite écarté... Mais malheureusement pour lui, alors qu'il aurait dû être renvoyé dans son monde d'origine, certains imprévus font qu'il ne peut plus y rentrer, et qu'il est donc condamné à errer dans ce nouveau monde inconnu. Et plutôt que d'assumer ses responsabilité, le roi de Cryroad décide plutôt, sous couvert de lui offrir une belle opportunité, d'en réalité le bannir dans une forêt où pullulent les monstres, en espérant qu'il se fera vite tuer. Mais c'est précisément en survivant in extremis à une attaque de monstres que l'impensable se produit: en montant du niveau 1 au niveau 2, Banaza voit chacune de ses capacités monter et désormais afficher le signe de l'infini... Sans qu'il comprenne trop ce que ça signifie, le voici donc tout bonnement surpuissant, ce qui pourrait donc faire de lui le véritable héros... si tant est qu'il en ait envie ! Car tant qu'à faire, il préfèrerait mener une existence tranquille.
Autant le dire tout de suite: ce début de série fait appel à à peu près tous les plus gros poncifs de l'isekai: un héros complètement cheaté, un roi démon menaçant le monde, une inscription en guilde, des premières petites rixes contre des monstres... et cela se ressent jusque dans les premiers personnages secondaires, entre une fille-démone qui montrera vite ses bons côtés puis deviendra la compagne de Banaza avec tout à découvrir du monde, une grosse bébête pas si effrayante que ça en guise de "familier", des femmes-chevaliers vaillantes à aider, un "rival" humain en le héros blond qui pourrait vite devenir jaloux tandis que lui profite surtout de ses avantages... Bref, les rôles et les situations sont, pour l'instant, aussi convenues qu'attendues.
Mais là où l'on espère voir l'oeuvre vite trouver sa propre patte, c'est bien dans son personnage principal, qui ne semble pas vraiment avoir envie de devenir un grand combattant. Banaza, lui, essaie plutôt de se préparer une vie pépère, en exploitant ses capacités sans chercher la reconnaissance en tant que héros, en venant en aide aux autres si besoin, et en préférant même éviter les conflits directs et privilégier la négociation et la discussion, ce qui est sans doute un héritage de sa vie de marchand dans son monde d'origine. Pour l'heure, c'est un aspect qui ne se ressent que partiellement, car un peu noyé dans les autres enjeux plus classiques, mais on espère forcément qu'il gagnera en consistance sur la longueur.
A part ça, sur le plan visuel et narratif, Chillin' Life est un peu une preuve que l'on peut toujours passer un moment de lecture sympathique malgré un récit archi convenu: concrètement, tout est très limpide et semble couler de source chez Akine Itomachi, le rythme est bien équilibré, et le dessin est très soigné sans forcément avoir énormément de personnalité. En somme, c'est propre, c'est agréable, c'est porté par des designs convaincant autant pour les personnages que pour les monstres.
Derrière un départ totalement convenu, on trouve donc une lecture qui a un certain potentiel, à condition d'exploiter plus fortement les spécificités du pitch de base par la suite. En attendant de voir ça sur les volumes suivants, il y a donc de quoi se laisser divertir par ce tome 1, à condition évidemment de ne pas avoir fait une overdose d'isekai.
En ce qui concerne l'édition française, elle est soignée. Le papier et l'impression sont de bonne facture, la traduction de Célia Chinarro est propre, le lettrage d'Olivier Canut est convaincant, et les 4 premières pages en couleurs sont appréciables.