Chef de Nobunaga (le) Vol.37 - Manga

Chef de Nobunaga (le) Vol.37 : Critiques

Nobunaga no chef

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Septembre 2024

Tous les efforts de Ken et de ses alliés n'ont-ils servi à rien ? L'incident du Honnô-ji n'a effectivement pas pu être évité, et le tome précédent nous laissait notamment sur les images d'un Nobunaga retournant dans le temple alors que les flammes s'emparaient du lieu. D'un côté, Saitô et ses hommes partent à la recherche de Nobunaga pour s'assurer de sa mort et ramener quelque chose qui justifierait la traîtrise de Mitsuhide. De l'autre côté, Akechi et ses troupes arrivent sur le lieu où loge Nobutada, le fils de Nobunaga, pour l'achever à son tour,mais le jeune homme est bien décidé à vendre très cher sa peau pour ne pas couvrir les Oda de déshonneur. En voyant le Honnô-ji en flammes, l'espionne Kaede reste atterrée et circonspecte: a-t-elle pu accomplir la mission que Ken lui avait confiée ? Inoue a-t-il su cerner ce qu'il y avait à comprendre dans les épingles à cheveux qu'elle lui adonnées, et a-t-il pu faire part du message à Nobunaga ? Quant à Ken, il se précipite lui aussi désormais sur les lieux où, dans la foulée, une bataille féroce vient de s'engager entre les troupes de Mitsuhide et celles de Hideyoshi...

Comment tout ceci va-t-il se finir ? Nobunaga a-t-il péri dans les flammes? Nobutada va-t-il y passer ? Quel sort attendra Ken lui-même ? En soi, l'Histoire a déjà changé puisque Hideyoshi a pu arriver au temple plus tôt que prévu, mais jusqu'à quel point ? Et comment va se dérouler la suite ? A vrai-dire, ce dernier volume est si intense dans son genre que nous allons éviter de dire quasiment quoi que ce soit de plus sur le déroulement de ce grand final de la série. Soulignons alors simplement certaines choses, à commencer par l'atmosphère en deux temps de ce dernier tome, parfaitement menée: après le chaos et la mort de la première partie qui va crescendo et où tout menace de s'effondrer à tout moment d'un côté ou de l'autre en nous laissant longuement dans l'incertitude, la deuxième partie se fait, de façon très intelligente, bien plus apaisée et presque mélancolique, en soulignant avec force et émotion les liens qui ont pu unir ou qui uniront encore (on vous laisse volontairement dans le flou là-dessus) les hommes phares de cette fresque que furent Ken, Nobunaga et Mitsuhide.

Une autre grande réussite de l'oeuvre jusque dans sa dernière ligne droite, c'est son aspect culinaire. Très, très souvent réellement utile au récit au fil de la série, la cuisine de Ken trouve encore ici, dans les ultimes plats qu'il concocte pour deux occasions cruciales, un vrai sens voire une touchante symbolique, en plus de nous gratifier encore de dessins alléchants, de petites recettes et d'ingrédients intelligemment utilisés. Et enfin, il y a tout cet épilogue qui, en plus de mettre fin à l'histoire pile au bon moment, est bien dosé, soigné, n'oubliant pas les cas de certains personnages secondaires qui ont pu animer les pages de la série à certains moments (Matsuhime, Mochizuki, Yasuke... et d'autres), et cristallisant de belles choses sur lesquelles il est, là aussi, difficile d'en dire plus sans spoiler.

A l'arrivée, le bilan est excellent. Avec 37 tomes à son actif, la série a forcément connu quelques coups de moins bien assez léger, mais sans pour autant décevoir vraiment à quelque moment que ce soit, ce qui est mine de rien un petit exploit pour un manga qui demandait une réelle rigueur pour bien retranscrire tout l'aspect historique et pour bien y assimiler l'aspect culinaire. Le mangaka parvenant même à nous proposer une conclusion particulièrement gratifiante, tant elle apparaît aboutie dans l'ensemble (allez, on pourra toujours chipoter sur des petits détails, par exemple sur le fait qu'on ne revienne pas spécialement sur Yôko).

Et du côté des éditions Komikku, même si la qualité éditoriale a pu baisser sur certains points au fil de la publication (entre certaines errances de traduction et des coquilles d'inattention parfois bien trop nombreuses), il faut vraiment reconnaître à l'éditeur indépendant le fait d'avoir mené à terme, qui plus est à un rythme de parution qui est souvent resté assez régulier (pour preuve, ce dernier tome arrive en France même pas quatre mois après sa sortie au Japon), cette série au très long cours (un peu plus de dix de publication en France, quand même) dont on sait qu'elle ne s'est vraiment pas bien vendue. Alors désormais, si vous voulez faire justice à cette excellente série, surtout si vous êtes client de mangas historiques très riches et rigoureux, et si vous avez suffisamment de patience pour dégoter tous les tomes (certains volumes étant visiblement en rupture à l'heure où ces lignes sont écrites) , vous savez ce qu'il vous reste à faire !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs