Chef de Nobunaga (le) Vol.36 : Critiques

Les plans de Mitsuhide sont entrés dans leur dernière phase, et l'Incident du Honnô-ji devant sceller le sort de Nobunaga semble quasiment inévitable, à moins que les quelques personnes agissant pour essayer d'empêcher le pire ne parviennent à leur but. Hélas, ni Mochizuki ni Kaede ne parviennent à pénétrer sur place, Mitsuhide ayant donné des ordres très stricts pour isoler Oda. Mais là où Mochizuki s'en va ensuite se perdre en montagne, Kaede, elle, a encore plus d'un tour dans son sac pour tenter d'accomplir sa mission: trouvera-t-elle le moyen d'entrer en contact avec la seule personne qui, au sein du temple, peut prévenir Nobunaga de ce qui se trame ? Pendant ce temps, Ken à décidé de laisser derrière lui les troupes de Hideyoshi pour se précipiter vers Kyôto, dans l'espoir de trouver un moyen de parler à Mitsuhide. Mais est-il encore possible d'avoir la moindre discussion avec cet homme, tant il semble certain de sa décisions ? Qu'est-ce qu'un homme comme Ken, simple cuisinier qui n'est aucunement un combattant, pourrait faire si la situation devenait encore plus dangereuse ? Et comment empêcher une armée d'agir sans vivre, sans cheval, sans argent, et en étant vu comme un traître ?

C'est un tome particulièrement intense que Takuro Kajikawa nous offre, tant les choses se précipitent forcément en vue de l'important événement historique que fut l'Incident du Honnô-ji. Et si l'on excepte une petite limite scénaristique (franchement, on attendait plus de la part de Mochizuki qu'un coup de bol ou coup du destin), tout le reste s'avère rondement mené par le mangaka, en particulier parce qu'il enchaîne quelques signes de mauvais augure jusqu'à nous laisser sur une issue décidément imprévisible pour le dernier volume de la série, et surtout parce qu'il cristallise bien une interrogation ici: quelle doit donc être la place des transfuges dans cette époque ? Peuvent-il vraiment changer à eux seuls la grande Histoire qui peut les emporter à tout moment comme le ferait une rivière boueuse ? Et s'ils ne peuvent rien faire, pourquoi donc se sont-ils retrouvés à cette époque? Pendant que Yôko se questionne là-dessus de son côté, Mochizuki semble avoir bien trouvé sa propre réponse en ayant fondé sa famille et en vivant heureux depuis longtemps. Et en ce qui concerne Ken, beaucoup de choses restent à tracer, lui qui désire tant voir ce que Nobunaga pourrait faire s'il échappe à la mort,et qui a d'un autre côté la possibilité d'une autre vie,notamment auprès de sa chère adorable Natsu.

Les récits personnels et la grande Histoire se mêlent alors à merveille dans cet avant-dernier volume, sur lequel nous allons éviter d'en dire plus au vu des choses importantes qui s'y déroulent. Reste qu'une chose est sûre: le 37e et ultime opus se fera fortement attendre,en espérant qu'il conclura comme il se doit cette excellente cette excellente fresque historique.