Château Narumi Vol.2 - Actualité manga
Château Narumi Vol.2 - Manga

Château Narumi Vol.2 : Critiques

Mako no Wine

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Novembre 2017

Désireuse de sauver le domaine de son défunt père, Mako Narumi a déjà franchi deux des trois conditions imposées par le nouveau patron afin de redresse la situation financière de l'exploitation : elle a su convaincre les employés de tous rester, chose qui n'était pas forcément gagnée concernant le caractériel et passionné oenologue Midorikawa, et l'un des vins du domaine vient de remportée une médaille d'argent à un concours ! Alors que la fin du mois d'août arrive, il ne reste plus qu'une condition à remplir d'ici le mois de mars : produire 40 000 bouteilles et être rentable dès la première année. Alors que la saison des vendanges se prépare, la jeune héritière est confiante... mais il y a encore des choses dont elle n'est pas tout à fait conscience. En effet, la dernière épreuve comporte en réalité deux étapes, car même en produisant le nombre suffisant de bouteilles, rien ne dit que la rentabilité sera au rendez-vous d'ici mars. Et en plus, il va falloir faire avec les donnes extérieurs, à commencer par la météo, le possible manque de raisin, et les manigances du patron...


Séduisant sur son premier volume, Château Narumi parvenait à intéresser en présentant avec une certaine réussite le milieu de la production du vin. Loin d'un manga comme les Gouttes de Dieu qui se consacre surtout à la dégustation de vins luxueux, le titre de Tomomi Satô s'intéresse de près à tous les étapes liées à la fabrication du précieux breuvage, et aux différents efforts et techniques que cela demande. Fort logiquement, ce deuxième et déjà dernier volume continue dans la même voie, avec beaucoup de talent, tant la mangaka ne s'écarte pas de sa volonté de présenter son sujet avec suffisamment de détails et toujours avec clarté. Les vendanges des différents cépages, le tri ou la fermentation sont autant d'étapes que Sato évoque efficacement, sans forcément rentrer dans trop de détails, mais en insistant suffisamment pour nous en faire comprendre la teneur et l'importance, si bien que son récit reste toujours très accessible. Et à ces étapes de fabrication pure, la mangaka n'oublie pas d'ajouter des difficultés impossibles à éviter : les aléas liés à la météo que l'on ne peut contrôler, le besoin de collaborer avec d'autres vignerons de confiance s'il n'y a pas assez de raisin, la grande difficulté à pouvoir être rentable dès les premiers mois... L'oeuvre explicite comme il se doit les nombreuses difficultés qui peuvent parsemer l'élaboration d'un bon vin. 


Et pour que ce ne soit jamais rébarbatif, l'ensemble reste bien emballé dans une petite histoire qui, elle aussi, ne s'égare jamais trop. De teneur classique, l'intrigue sert surtout d'excellent prétexte à l'immersion dans la fabrication du vin, mais cela n'empêche pas la mangaka d'accorder à son scénario un grand soin, où elle sait tirer parti de chacun de ses principaux personnages. On appréciera le rôle de "méchant" du patron qui n'en fait pas trop non plus, celui assez ambivalent de Naoki (est-il allié ou adversaire ? Agit-il en tant qu'ami d'enfance de Mako épris d'elle, ou en tant que fils du patron désireux de causer du tort à notre héroïne ?), celui du vieux Taizô et du couple Sasaki... et surtout celui de Midorikawa, qui ne peut que prendre conscience de tous les efforts faits par Mako, celle-ci ne lâchant rien, ayant le désir d'apprendre et de bien faire. Enfin, Mako elle-même reste une héroïne tout à fait réussie, de par sa volonté, mais aussi les valeurs qu'elle véhicule concernant le vin qu'elle veut mettre au point. Le seul petit regret, dans tout ça, pourrait venir de certaines relations qui restent très ouvertes, mais au final on a bel et bien une conclusion suffisante, où l'intrigue principale est bouclée.


Visuellement, le principal défaut reste l'aspect assez inégal du visage de Mako à plusieurs reprises, mais en dehors de ça Tomomi Sato livre une copie qui reste très convaincante jusqu'au bout. C'est soigné, souvent bien tramé, les paysages sont là quand il le faut...


Au final, pour qui souhaite s'intéresser d'assez près au vin et surtout à sa fabrication, Château Narumi est une bonne petite trouvaille, enrichissante et didactique, mais aussi divertissante grâce à son petit scénario bien mené, qui ne s'égare aucunement et qui ne s'étire pas inutilement.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction