Celui que j'aime, ou presque - Actualité manga

Celui que j'aime, ou presque : Critiques

Suki na Hito Hodo

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 09 Avril 2019

Nouvel employé fraîchement arrivé dans son entreprise, Iida est une jeune salaryman sans doute un peu naïf et maladroit, ce qui lui vaut d'être constamment repris par son supérieur Yoneda. C'est homme ne cesse de lui crier dessus et de le rabaisser, et semble vraiment avoir pris en grippe le jeune homme. Mais d'après le directeur de la société, Yoneda n'est pas aussi méchant qu'il en a l'air, et est surtout très maladroit pour s'exprimer... Iida aura-t-il l'occasion de mieux cerner son supérieur ? C'est bien possible quand, au bout d'une soirée arrosée, Yoneda, a priori un peu ivre, voit son sermon envers Iida dévier sur le sujet amoureux, si bien qu'il finit soudainement par lui dire qu'il va sortir avec lui. Iida, sous le coup de la surprise et de la peur, accepte tout bêtement... Il n'a aucune idée de ce dans quoi il vient de s'engager !

Entre The Song of Yoru & Asa, Yatamomo et Color Recipe, Harada est une manga que les amatrices et amateurs de boy's love commencent à bien connaître en France, et cette artiste est revenue dans la collection Hana fin 2018 avec Celui que j'aime, ou presque, une histoire en 5 chapitres qui fut prépubliée au Japon en 2014 aux éditions Tôkyô Mangasha.

Pour ce récit d'environ 150 pages, l'autrice joue sur un créneau plutôt classique, à savoir les relations entre salarymen dans une société, et sur cette base elle développe une petite histoire somme toute assez basique, qui fait appel à quelques rebondissements a priori un peu éculés, entre la présence d'une rivale qui réservera quelques surprises et les petites manigances d'une collègue qui aime bien se mêler des amours des autres. Néanmoins, de ces éléments classiques, Harada parvient à tirer de bonnes choses, via des développements permettant notamment de mieux comprendre certaines facettes du caractère de Yoneda, et qui surtout jouent pas mal sur un humour assez efficace, tantôt débridé, un peu idiot ou taquin. Pour un récit qui commence quasiment sur un semblant de viol (ce qui n'était pas engageant), c'est plutôt bon.

Le très bon point du récit vient toutefois surtout de ses deux personnages principaux et de l'évolution qu'ils vont connaître côté caractère, Harada jouant alors volontiers sur certains clichés du genre pour mieux les détourner. Ainsi, alors que Yoneda apparaît d'abord comme un homme très caractériel, intransigeant et très dominateur, cette situation risque fort de changer dès lors que son passé le rattrape et qu'Iida décide de passer à la vitesse supérieure en passant peu à peu du passif apeuré& au jeune homme actif qui va s'affirmer.

La mangaka parvient vraiment bien à camper ces deux caractères, d'autant plus que son dessin offre des expressions faciales marquées très réussies, en particulier concernant le visage sévère de Yoneda qui s'adoucit un peu au fil du récit. Le travail sur les expressions est vraiment l'une des belles réussite visuelles de l'autrice, même si certains visages sont parfois plus relâchés. Mais il faut également souligne un sens dynamique du découpage et des angles de vue, rendant la lecture facilement emballante.

Tout compte fait, les principales petites limites viennent de l'évocation de certaines scènes de sexe un peu forcées qui ne plairont pas à tout le monde (ça dépendra des goûts), et surtout d'une certaine rapidité dans l'évolution sentimentale des deux héros (one-shot oblige). Mais dans l'ensemble, Harada offre ici une histoire assez fun et emballante, qui doit l'essentiel de son charme au caractère de Yoneda et d'Iida.

Pour compléter cette histoire d'environ 150 pages, on trouve en fin de volume un petit bonus toujours centré sur les mêmes personnages, mais également une histoire courte un peu particulière où un jeune homme vendant des sex toys fait la leçon à sa manière à un visiteur provocant... Là aussi le contenu à base de "viol qui n'en est pas" plaira ou non, mais cette petite histoire a pour elle un certain décalage qui peut amuser.

Côté édition, on a droit à une traduction efficace d'Aline Kukor qui s'adapte bien au caractère des personnages, à un lettrage soigné, ainsi qu'à une bonne qualité de papier et d'impression. Au début, on trouve une page en couleur, avec une illustration qui est l'occasion d'apprécier d'emblée le bon travail de la mangaka sur l'expression sévère de Yoneda.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction