Cantarella Vol.6 : Critiques

Juan devenait des plus encombrants dans les plans de césar, aussi son cher frère l’a-t-il tout simplement supprimé, au détriment du très lourd fardeau qu’un crime fait pourtant peser sur les épaules de son assassin. Surtout qu’il le sait, mais sombre tout de même un peu plus en lâchant prise aux démons. Ce jusqu’à laisser son apparence se modifier dans un instant de crise, sous les yeux perdus et effarés de Chiaro qu’il aurait préféré préserver de ce spectacle. Mais la lumière faiblit, fuit celui dont elle est supposée éclairer la route et laisse ainsi César seul en compagnie d’un Volpe prêt à suivre la voie d’un démon s’il le faut, autant dire un bien étrange allié, trop aveuglément fidèle. Chiaro, de son côté, échoue blessé du côté d’un couvent où une jeune personne qu’il connait bien le recueille avec grand plaisir. Soigné et préservé du monde extérieur, le jeune homme va reprendre des forces tandis que son maître s’enfonce dans les ténèbres. César va de plus en plus mal, Chiaro de mieux en mieux. L’opposition n’a de cesse de les lier dans une relation étrange et lourde de sens pour les deux partis, bien qu’en ce moment l’un en souffre plus que l’autre …

En effet, le jeune blondinet va découvrir les beautés de Lucrèce et c’est à présent l’amour qui les unit sous un ciel prometteur d’oubli et de rédemption. Sauf que nous lecteurs, sommes un peu déstabilisés. On ne voit pas bien où l’auteur veut en venir avec cette relation trop prévisible, si ce n’est à une énième trahison qui enfoncera d’avantage César. Ce cours de l’histoire est sans doute pertinent en matière de sentiments, mais l’on aurait préféré se concentrer sur César et sa douleur plutôt que sur le bonheur éphémère de deux traitres au cœur hésitant. Le piège se referme sur nos héros, qu’il soit fait de fleurs et d’amour pour les uns ou de débauche et de manipulations pour d’autres, le cours du récit se rétrécit, bridant la liberté des protagonistes. César continue de monter toutes sortes de complots pour arriver à ses fins, comme le remariage de Lucrèce en accord avec le pape, sans se douter qu’un chambellan de ce dernier est déjà au courant de l’aventure de la jeune fille et la fait chanter pour éviter de révéler un secret qui serait catastrophique autant pour la vie de Chiaro que pour la réputation de son amante. Un bon volume qui relance quelque peu l’éloignement entre nos deux héros, mais déçoit par la tournure qu’il prend, trop classique. On en attendait plus.

NiDNiM