Cantarella Vol.1 - Actualité manga

Cantarella Vol.1 : Critiques

Kantarera

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Août 2010

You Higuri se plait à mettre en scène ses mangas dans un décor historique, faisant découvrir de nouveaux horizons inspirés de la réalité à ses lecteurs. Après Ludwig II, très centré sur le contexte politique autour de Ludwig, c’est ici Cantarella qu’elle nous propose, avec son Italie du vingtième siècle, et comme personnage principal César Borgia. L’auteur le dit elle-même, si elle a beaucoup travaillé sur la famille Borgia pour écrire son œuvre, elle prend de nombreuses libertés notamment quant à la nature même de César. Elle a pensé ainsi son manga dans une veine plus fantastique et légère, ce qui n’est pas pour déplaire … Tout commence avec un prêtre aux mœurs peu catholiques, puisque de nombreuses femmes ont connu ses étreintes. Alors qu’il s’apprête à vendre l’enfant qu’il vient d’avoir avec une de ses maîtresses, celle-ci ne le supporte pas et tente de tuer son fils. Mais un incendie brutal se déclare, emportant la femme dans les flammes et laissant le nouveau né miraculeusement indemne. Ce fils épargné sera alors élevé par une autre des maîtresses du père puis cardinal Rodrigue, en compagnie des deux enfants que cette femme a avec Rodrigue, Lucrèce et Juan. Bien évidemment, Rodrigue ne reconnait pas César comme son fils et se fait passer pour un oncle auprès de ses enfants. Malheureusement, ce père despotique décide un jour d’envoyer ses enfants vivre ailleurs, et la bienfaitrice lueur de Vanezza, celle qui l’a élevée, disparait à jamais dans le cœur de César, tandis qu'elle s'en va épouser un autre homme sur les directives de son honteux amant.

Ce que l’on n’apprend que plus tard, c’est que le jeune garçon n’est pas totalement humain. Il aurait été vendu par son père aux forces démoniaques afin que celles-ci exaucent son souhait de devenir pape. César, à moitié démon, à moitié humain, va apprendre à vivre dans la déconvenue et dans la souffrance durant toute son enfance, entre trahisons et surprises. Il plonge trop tôt dans le monde adulte, où les mensonges et la tromperie sont de mise, manquant de se faire violer par un mari jaloux de voir Rodrigue séjourner dans le lit de sa femme Julia, où se voyant obligé de tuer un être cher pour sa défense … Bref, César restera marqué par son enfance comme un fer rouge et brûlant, ce qui rend ce premier tome passionnant et extrêmement plaisant. On assiste à la naissance de ce qui sera plus tard le véritable César Borgia, et la mangaka prend le temps nécessaire pour développer son caractère, ses faiblesses et ses espoirs. Elle s’attarde aussi beaucoup sur les liens qu’ont développés Juan, Lucrèce et César, trois enfants totalement différents les uns des autres. De plus, l’histoire est dynamique et avance rapidement puisqu’à la fin de ce premier tome, on a déjà affaire à un César plus adulte et plus à même de subir la plus grande désillusion de sa vie. Un récit de vie passionnant s’offre alors à nous, avec des personnages charismatiques et travaillés, des rôles prometteurs et de gros efforts déployés sur la psychologie de chacun.

Au niveau des graphismes, You Higuri ne déçoit pas, puisqu’elle a un style très particulier mais également plaisant. La douceur des traits rend hommage à ses personnages italiens, César est très beau dès sa plus tendre enfance, sa sœur l’est tout autant … On distingue parfaitement les différents protagonistes, tout comme on apprécie les nuances de leurs expressions. De plus, des visages plus durs viennent régulièrement casser la finesse des traits de l’auteur, équilibrant justement l’impression générale. Les décors sont pertinents et extrêmement bien posés dans l’histoire, les proportions toujours respectées et la vivacité de la mise en page stimulante. L’édition d’Asuka est aussi très bonne, avec des pages blanches agréables, des onomatopées pas toujours adaptées mais cela se remarque à peine, et une bonne qualité d’encrage et de traduction. Bref, du bon travail sur tous les plans, alors qu’on craignait quelque chose de plus historique et lourd, ce premier tome se lit tout seul, d’une traite et l’on n’a qu’une envie : lire la suite ! Dommage que la parution française s’arrête pour l’instant au dixième tome, ce qui signifie que commencer cette série, c’est aussi accepter de ne pas la finir, avec deux volumes qui pour l’instant ne semblent pas prévus pour paraitre dans les librairies …


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs