Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 27 Décembre 2022
Une nouvelle nuit attend Kô, mais Nazuna ne semble pas être présente chez elle. C'est ainsi que la route du garçon croise celle de Seri Kikyô, une jeune fille en train de flirter... jusqu'à ce qu'elle se révèle être un vampire, elle aussi ! Sans s'y attendre, le garçon se trouve davantage propulsé dans le monde des buveurs de sang, et va prendre connaissance d'un sérieux dilemme...
Nous sommes à présent habitués à la routine présentée par Kotoyama. Les deux premiers tomes de Call of the Night ont proposé une amorce rafraîchissante et dépaysante, l'univers nocturne auquel s'associent des éléments de fantastique ne laissant pas indifférent. Tandis qu'on pense maintenant se trouver en terrain connu, la mangaka vient déjouer cet a priori, en propulsant le récit vers des sentiers encore nouveaux !
Nazuna est-elle la seule de son espèce ? Non, bien évidemment, mais peut-être qu'on ne s'attendait pas à voire d'autres vampires nous être présentés de si tôt. Après tout, les deux premiers opus parvenaient très bien à graviter uniquement autour du binôme formé par Kô et son amie buveuse de sang, aussi on pouvait très bien s'attendre à ne pas avoir d'autres vampires avant un moment. Pourtant, comme si Kotoyama proposait dès à présent le véritable lancement de son histoire, ce troisième tome amène une vraie présentation de l'univers vampirique de l’œuvre, en faisant de Nazuna une sorte de paria parmi les siens.
Comme Kô, le lecteur est un peu dépassé pour tout ce qui se dévoile sous son nez. On craint, d'abord, que la trame partent dans une forme d'action surnaturelle, dans laquelle les vampires se bagarreraient sur le sort du jeune garçon. De fil en aiguille, la suite confirme que les idées de bases de l'autrice ne sont pas trahies : Avec ce choix de présenter de nouveaux vampires, le côté sentimental de l’œuvre prend une forme nouvelle, tout en restant sur le couple indispensable entre les deux héros, mais en fixant un enjeu supplémentaire. Une sorte de menace pèse alors sur le personnage central, par ces nouveaux vampires qui ne manquent pas d'intérêt.
Et c'est en ce sens que l'artiste vient encore bousculer nos attentes. Surprise : Il y a bien un côté « Oshimi » (le talentueux auteur du vampirique Happiness, Les Fleurs du Mal et Les Liens du Sang) dans ce que commence à développer le récit à partir de ces nouvelles pistes. Seri Kikyô, première des autres assoiffées de sang que rencontre Kô, est au centre de la deuxième moitié de volume, tant en tant que menace que simple personnage qui montre plus fermement l'une des directions de la série. Ainsi, derrière la romance fantastique, il y a une fable adolescente, les vampires n'étant pas si différents de Kô. Que ce soit Nazuna sensible aux histoires à l'eau de rose ou Seri qui cache ses propres souffrances, on trouve dans cette suite de Call of the Night une volonté de montrer des personnages qui ont leurs émois, une adolescence que leur condition de vampire ne leur permet pas toujours de croquer à pleine dent. Dès lors, une créature inquiétante peut devenir touchante, et une nouvelle facette se créé au sein du récit. Plus que de confirmer la routine de la série, ce troisième tome vient la chambouler, et amener une direction tout à fait plaisante, qui tend à confirmer que Call of the Night n'est pas une comédie romantique comme les autres. Drôle, parfois inquiétante, mais aussi juste émotionnellement, la série ne manque décidément pas d'atouts.