Bus passe (un) - Actualité manga
Bus passe (un) - Manga

Bus passe (un) : Critiques

Bus Hashiru

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Septembre 2011

Après nous avoir fait découvrir en français la talentueuse Mizu Sahara par le biais du touchant My Girl, les édition Kazé manga nous proposent, cette fois-ci, un recueil de nouvelles de la mangaka: Un bus passe, ou lorsque les sentiments humains se retrouvent mis en avant au détour d'un élément anodin du quotidien: le bus.

Qu'il soit arrêté ou en train de circuler (tout comme les histoires sentimentales des personnages de ce recueil), ce bus va, au fil de 5 nouvelles de longueur variable, être le théâtre ou le témoin d'émotions toutes plus différentes les unes que les autres. Amour naissant ou, au contraire, mort il y a plusieurs années sans avoir vraiment éclos, réveil de souvenirs bien enfouis... L'une des nouvelles se risquant même au conte fantastique et onirique par le biais d'une vingtaine de pages entièrement en couleurs, où l'on appréciera des couleurs pastel et un trait plus relâché et simple collant parfaitement à l'ambiance voulue. Sur les autres nouvelles, on retrouve le trait que l'on aime tant sur My Girl: des visages sans esbroufe, très nuancés, difficiles à cerner et dégageant beaucoup de mélancolie. Des figures où chaque élément, de la bouche aux yeux en passant par les sourcils, est utilisé à bon escient pour faire ressortir les émotions des protagonistes sans forcer et sans la moindre exagération.

Le ton de l'auteur fait le reste. On est ici en pleines tranches de vie, souvent très brèves, l'auteure ne s'embarrassant pas d'éléments superflus et préférant se concentrer sur l'essentiel. Pas de traces de pathos, Mizu Sahara se contentant de dépeindre les choses avec une simplicité à peine effacée par les pensées pourtant bien présentes de ses personnages. Vient s'ajouter à cela l'excellente idée de prendre pour cadre l'arrêt de bus, élément du quotidien on ne peut plus banal et voyant pourtant passer un nombre infini d'âmes de tous types chaque jours. Quoi de mieux qu'un cadre de tous les jours pour dépeindre des choses de tous les jours ?

Les nouvelles d'Un bus passe se referment après une centaine de pages, pour laisser place à deux nouvelles plus longues regroupées sous le titre de Nanairo Sekai, titre faisant référence aux couleurs de l'arc-en-ciel. On retrouve ici deux histoires sentimentales dans la même veine que les précédentes, à ceci près que le cadre du bus laisse sa place à un point commun d'un autre type entre les deux histoires: ici, tandis que le temps s'écoule accompagné de couleurs, Sahara nous invite à découvrir les sentiments de ses personnages en alternant successivement les points de vue du garçon et de la fille. Une belle idée, offrant un rythme intéressant à l'ensemble, et permettant de cerner rapidement les deux jeunes gens qui en deviennent vite attachants. On reste touché par la timidité des deux héros du Voleur de lunettes, et tout autant par l'évolution des deux amis d'enfance d'Un uniforme d'adulte.

Simple dans sa mélancolie et sa poésie, Un bus passe est un recueil de nouvelles hautement recommandable à quiconque aime le genre.

Du côté de l'édition, on ne peut que remercier Kazé Manga pour le travail effectué, un travail qui justifie bien son prix de 9,95 euros: au total, ce n'est pas moins d'une trentaine de pages en couleurs sur papier glacé que nous offre l'éditeur dans ce grand format mettant bien en valeur les dessins de la mangaka. Impression et traduction sont convenables.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs