Brother Auto Spot - Actualité manga
Brother Auto Spot - Manga

Brother Auto Spot : Critiques

Brother Auto Spot

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Mai 2018

Critique 2 :

Seina est tatoueur professionnel et a sa propre boutique. Un jour, un jeune homme prénommé Jin entre dans son salon et lui demande de lui faire un tatouage. Mais, la demande de Jin est particulière car Seina a totale liberté sur le modèle à tatouer. Touché par cette confiance, Seina commence à se lier d’amitié avec son client et découvre un homme charmant et attentionné…

L’auteure, Noici Micuro, n’est plus inconnue en France car un précédent titre était paru avec « Hong Kong Dragnet ». Ici, nous plongeons dans l’univers du tatouage, qui au Japon est lié aux Yakuza. Mais dans cette œuvre, il n’en est rien car l’auteur se concentre essentiellement sur la beauté de l’art du tatouage.
Quand Jin franchit le seuil de la porte de l’atelier de tatouage de Seina, c’est dans l’optique qu’il lui fasse un tatouage. Mais toute la particularité de ce tatouage est qu’il laisse libre court à l’imagination de Seina. Il n’a aucune consigne ! Quoi de mieux pour titiller l’imagination de ce dernier ? Car en face de lui se dresse un dos vierge, tout comme la toile blanche pour le peintre et qu'il a tout le loisir de remplir. Une relation de confiance mutuelle nait entre ces deux hommes qui au fil du temps se transforme en amitié de plus en plus forte jusqu’à une attirance mutuelle. Le thème est original et l’auteur nous convainc très rapidement. Par contre, quelques défauts sont à déplorer. Tout d’abord, nous ne comprenons pas où veut en venir l’auteur vis-à-vis du conflit politique qu’elle met en scène qui débouche sur des violences urbaines. Déjà, cela arrive comme un cheveu sur la soupe, pourquoi y a-t-il des tensions politiques ? Pourquoi les émeutes ? Pourquoi des violences ? Nous n’aurons aucune explication. Puis viennent les explications sur le passé de Jin et sur les raisons qui l’ont poussé à faire des tatouages. A nouveau l’auteur amène une histoire de politique en y mêlant le frère de Jin. Toutes ces explications sont un peu alambiquées et les réactions de Seina complétement démesurées.

Concernant les graphismes, le dessin de la couverture n’est pas spécialement très attirant avec un style aux visages anguleux et pointus manquant de finesse. Mais, finalement, au fil de la lecture, nous découvrons un style soigné et propre. Les corps sont harmonieux. Et l’auteur prend le temps de dessiner les tatouages des personnages. L’édition est quant à elle toujours de bonne qualité avec une page en couleur à l'intérieur.

Ce titre plait par le sujet traité qui est original et qui change de ce que l’on a l’habitude de lire dans le monde du yaoi. Mais, le manque d’explication concernant le contexte ou l’enchainement mal maitrisé de certains événements ternissent la compréhension globale.


Critique 1 :

Découverte aux éditions Boy's Love pour les dessins du manga Hong Kong Dragnet, la mangaka Noichi Micuro débarque cette fois-ci aux éditions Taifu Comics avec la toute première oeuvre où elle est à la fois dessinatrice et scénariste. Publié au Japon en 2013 dans les pages du magazine Canna des éditions Printemps Shuppan, Brother Auto Spot nous immisce notamment dans un milieu rarement abordé en manga: celui du tatouage.

Avec sa coupe de cheveux originale, ses tatouages et son visage ferme, Seina (Sena de son surnom), tatoueur professionnel, n'apparaît pas forcément très avenant quand Jin entre pour la première fois dans sa boutique. Mais le jeune homme n'est pas entré là par hasard: il est à la recherche d'un tatoueur apte à satisfaire se demande pour le moins inattendue. En effet, il cherche vraiment LE tatoueur qui excellera suffisamment pour lui plaire, si bien que par le passé il a déjà refusé au dernier moment des tatouages alors qu'il "était déjà sur la "table", et cela lui a valu des marques d'aiguilles caduques dans le dos. Et non seulement Jin cherche un tatoueur suffisamment talentueux pour pouvoir masquer ses "cicatrices", mais en plus il veut laisser une totale liberté créatrice au tatoueur en lui laissant le soin de choisir lui-même ce qu'il tatouera ! La demande a beau être étrange, Seina, flatté par tant de confiance, se met à la tâche, et délivre sur le bras de in un premier tatouage d'aigle qui lui va parfaitement. Après ce "coup d'essai", les deux hommes se reverront à plusieurs reprises pour poursuivre les tatouages, et noueront une certaine amitié... Mais Jin est-il vraiment entré dans la boutique de Seina par hasard, ou cache-t-il un secret ?

Autant le dire tout de suite, l'intrigue de Brother Auto Sport reste tout compte fait très simple, les enjeux autour du fameux "secret" de Jin sont vite présentés au lecteur, et par la suite ils ne provoquent finalement pas de gros problème en se résolvant très facilement. Néanmoins, la lecture est jolie et très agréable, ne serait-ce que parce que la mangaka accorde un soin suffisant au lien qui se noue entre ses deux héros. Au fil des moments passés ensemble, de l'amitié qui naît entre eux, Seina et Jin sont amenés à mieux faire connaissance petit à petit, à travers des moments sympathiques comme la fête ou la nuit de l'un passée chez l'autre. Sena aura l'occasion de voir que Jin est un jeune homme très attentionné, bien plus qu'on pourrait le croire au premier abord. Quant à Jin, il découvrira en Seina un garçon qui, sous ses allures pas forcément avenantes du tout début, cache beaucoup de sensibilité, certaines fragilités secrètes, et des comportements parfois adorables (quand Jin le compare à un petit chien, la comparaison n'est pas fausse). Les deux héros réussissent à devenir naturellement attachants, et leur petite histoire est plaisante à parcourir, même si l'on aurait éventuellement apprécie un petit peu plus de travail sur le contexte politique de fond ainsi que sur les personnages secondaires, Tôma compris. A part ça, un point qui pourrait laisser certains lecteurs circonspects est la rapidité avec laquelle les deux héros se mettent à s'aimer à la fin, alors qu'en apparence on ne les voit pas forcément évoluer peu à peu dans ce sens... mais c'est une apparence seulement. En effet, la narration de Micuro, peu introspective (on ne suit jamais vraiment les pensées profondes des personnages), peut donner cette impression. Mais il y a dans les dessins certains gestes ou regards qui laissent un petit peu deviner comment les sentiments évoluent (y compris chez Jin, même s'il n'est pas doué dans l'expression de ses sentiments).

L'univers du tatouage, lui, est plutôt joliment évoqué, surtout dans les premières dizaines de pages où la mangaka offre quelques détails "techniques" bienvenus et laisse bien envisager cette pratique comme un véritable art. En revanche, cet aspect tend à se diluer un peu au fil de la lecture.

Visuellement, la dessinatrice a un trait très joli, qui brille avant tout par la maîtrise de ses designs. Les personnages ont des traits fins et toujours réguliers, leur anatomie est soignée jusque dans leur fine musculature (certains dessins des bras, notamment sont canons), ils ont tous un look (coiffure, style vestimentaire) qui leur est propre... et elle sait très bien les dessiner quel que soit l'angle de vue (et ses angles sont assez variés). Tout naturellement, Micuro accorde également beaucoup d'importance aux parties de corps tatouées, avec des motifs que l'on devine précis, même si l'on regrettera de ne jamais les voir vraiment de près. Les décors sont discrets ou plus présents quand il le faut, tout comme les trames qui sont fines et ne sont jamais trop envahissantes.

L'édition française s'avère de très bonne qualité, avec une traduction très claire de Margot Maillac, un travail d'adaptation et de lettrage soigné, un papier souple et sans transparence, une bonne qualité d'impression effectuée chez l'imprimeur Aubin, et une première page en couleurs.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

12 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs