Brisée par ton amour… Vol.2 - Actualité manga
Brisée par ton amour… Vol.2 - Manga

Brisée par ton amour… Vol.2 : Critiques

Kimi ni Aisarete Itakatta

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Janvier 2021

Suite aux brimades exercées sur Kanae par Ichika à cause d'une jalousie amoureuse, la vengeance de notre héroïne en mal profond d'amour a été aussi extrême que terrible: la bande de potes peu recommandables de Narumi a kidnappé l'adolescente alors qu'elle rentrait d'une soirée karaoké avec ses copines, et Ichika a ainsi subi le prie dans la camionnette, brisée autant physiquement que psychologiquement avant d'être jetée du véhicule comme une chaussette... Depuis cet événement sordide à souhait, la jeune fille n'est plus revenue au lycée. Et pendant ce temps, c'est Kanae qui, enfin, semble petit à petit frôler le bonheur qu'elle recherche, en se rapprochant des trois amies d'Ichika mais aussi de Hiroshi.

Si la fin du premier tome de Brisée par ton amour... s'avérait particulièrement éprouvante de par le sort subi par Ichika sous le joug de Kanae, les premières pages de ce deuxième volume le sont tout autant... néanmoins, une fois ces premières pages passées, plus de traces d'Ichika dans le présent opus, l'adolescente ayant forcément, de son côté, besoin de beaucoup de temps pour se remettre d'un tragédie qui restera à tout jamais gravée dans sa chair... Pendant qu'elle est absente, Kanae a donc l'occasion de se rapprocher de Runa et consorts, mais pour quel résultat ? Si notre héroïne, après le mal qu'elle a fait à Ichika, frôle enfin le bonheur en trouvant des amies et en n'étant donc plus rejetée, pas mal de questions se posent. La jeune fille elle-même s'interroge forcément, ses problèmes obsessionnels ne pouvant s'effacer si vite: a-t-elle seulement le droit d'être avec les trois filles, comme des amies ? Et au-delà de ça, le lecteur, lui, ne peut que s'interroger sur la fiabilité de cette "amitié" en question, quand on voit la manière dont les trois adolescentes retournent en un rien de temps totalement leur veste vis-à-vis d'Ichika, qu'elles se mettent à critiquer violemment et dont elles ne cherchent même pas à prendre des nouvelles. Shiruka Bakaudon semble alors continue de poser un regard particulièrement critique et sans concession de certaines relations humaines.

En parallèle, c'est donc aussi de Hiroshi que Kanae cherche à se rapprocher, la jeune fille ayant le sentiment de pouvoir vivre avec lui une relation salvatrice, où elle pourrait peut-être enfin être l'exclusive première dans le coeur de quelqu'un, elle qui a précisément toujours eu le sentiment d'être rejetée et détestée par tout le monde. Seulement, de par son côté inadapté et ses expériences personnelles passées loin d'être idéales, fera-t-elles les bons choix pour atteindre cet amour qui vire une nouvelle fois à l'obsession ? Rien n'est moins sûr...

Plus d'une fois, et même si la situation de Kanae semble "meilleure" (en tout cas, en surface...), Shiruka Bakaudon nous fait constamment ressentir que le trouble psychologique est toujours profondément ancré en son héroïne, tant elle a été marquée pendant des années par les brimades, par le manque d'amour, par le sentiment d'être rejetée partout... Certaines de ses réactions excessives ont alors du sens, en nous la montrant tantôt presque touchante tantôt radicalement effrayante, chose encore amplifiée par certains nouveaux choix visuels comme les onomatopées très envahissantes ou les pensées répétées, martelées. De quoi toujours déstabiliser le lecteur qui ne peut vraiment savoir sur quel pied danser, d'autant plus que même si l'on peut comprendre Kanae et sa détresse affective et psychologique sur différentes points, ce qu'elle a fait à Ichika ne peut être pardonné.

Finalement, le point pouvant le plus diviser vient d'un autre personnage, qui gagne en présence dans ce tome: Narumi. Au fil du tome, on sent bien que cette petite frappe est en plein tourments, surtout depuis ce qu'il a été contraint de faire subir à Ichika pour les beaux yeux de Kanae, et obligé d'être l'acteur d'un viol dont il ne voulait pas alors qu'il est trop tard pour reculer. De manière là aussi assez sombre et déstabilisante, la petite introspection sur le jeune homme et sur son profond attachement pour Kanae sont honnêtement exposés, tout comme son sentiment d'"injustice" en n'étant pas franchement regardée par la fille dont il tâche de prendre soin depuis des années. Mais là où le bât blesse, c'est dans ce que Narumi décide ensuite de faire à Hiroshi: c'est bien trop rapide, et ça apparaît alors trop exagéré pour être tout à fait crédible.

On attendra néanmoins avec intérêt la suite de Brisée par ton amour..., car à sa manière, dans un style se voulant déstabilisant de manière crue et frontale, Shiruka Bakaudon a assurément encore des choses à raconter. A la mangaka, désormais, de bien maîtriser la suite de son récit.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs