Boys Run The Riot Vol.3 - Actualité manga
Boys Run The Riot Vol.3 - Manga

Boys Run The Riot Vol.3 : Critiques

Boys Run the Riot

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 16 Septembre 2022

Ryo, Jin et Itsuka ont pu compter sur l'aide de Tsubasa, alias le youtubeur LGBTQ+ Wing, pour donner un coup de boost au rayonnement de leur marque de vêtements, si bien que le nombre de ventes s'accélère soudainement. mais cela ne s'est pas fait sans heurts, car Wing, dans sa vidéo de présentation de la marque, a tout bonnement fait l'outing de Ryo en dévoilant à tout le monde qu'il est une fille se sentant garçon. Et Tsubasa a beau penser que son choix a été le bon pour que Ryo affirme ce qu'il est, le fait est que l'outing peut être un acte si terrible qu'il peut pousser au suicide, car chaque personne réagit différemment à l'acceptation de soi-même.

Bien sûr, notre héros ne va aucunement en arriver à une extrémité aussi pessimiste, mais cela permet à Keito Gaku non seulement d'évoquer toute la complexité d'un outing et d'un coming-out, mais aussi de placer Ryo face à une situation qu'il n'a plus d'autre choix que d'assumer... ce qui sera forcément difficile, car désormais un paquet de monde sait pour lui, à commencer par tout le monde dans son lycée. Les réactions sont alors très diverses, peuvent négatives tout comme elles peuvent sembler au premier abord positives. Certaines personnes sont un peu moqueuses voire lui posent des questions tout à fait déplacées (sur son orientation sexuelle, par exemple), d'autres se demandent si elles doivent changer leur façon de parler avec lui, d'autres encore lui affirment qu'elles n'ont aucun préjugé sur ça... mais il y a ici, dans tous les cas, la dureté de mots qui, même quand ils se veulent gentils, le font souffrir car ils lui font se sentir à part, comme s'il était une bête de foire alors qu'il demande simplement à pouvoir être lui-même en étant considéré normalement.

Une nouvelle fois, et peut-être même encore plus que dans les tomes précédents, Keito Gaku brille alors de par la profondeur avec laquelle son sujet est abordé. Mais là où l'atmosphère aurait pu s'alourdir, c'est toujours avec un élan assez positif que le récit se poursuit, grâce à un travail toujours aussi excellent sur les personnages et sur leurs réactions, chaque étape passée par Ryo avec son entourage étant à même d'amener quelque chose de nouveau en lui, à l'image du réconfort apporté par Mizuki et, plus encore, de la réaction qu'a Chika, l'amie de toujours de notre héros ayant forcément une réaction à part pour lui, réaction lui faisant bel et bien comprendre une chose importante: il a sans doute été dans le tort pendant tout ce temps en n'ayant jamais essayé de se faire comprendre. Et c'est donc avec ce désir de se faire comprendre, pour enfin mieux être lui-même et ne plus avoir honte ou peur, que Ryo aura un discours d'une puissance rare en classe, discours au bout duquel la marque de vêtements créée avec Jin prendra encore plus d'importance en tant que moyen d'exprimer ses sentiments et ce qu'il est.

Néanmoins, la marque se voit quelque peu remise en cause dans la suite du tome, dès lors que nos héros, suite aux récents événements, se questionnent dessus: pourquoi ont-ils créé cette marque ? La collaboration avec Tsubasa/Wing correspond-elle bel et bien à ce qu'ils veulent en faire ? C'est alors que Keito Gaku nous prend de court en abordant encore son sujet sous un autre angle tout aussi fort, en offrant une place toute particulière au personnage de Tsubasa, à son tour dans la tourmente. On va éviter d'en dire trop pour ne pas spoiler, mais l'abord du cas Tsubasa se révèle tout aussi intéressant, juste et humain, en abordant des aspects pertinents: la façon dont il s'est perdu lui-même en jouant son personnage de Wing, son lien salvateur avec son cousin Yutaka qui a toujours tout fait pour le comprendre, le désir de Ryo et des autres de mieux le comprendre eux aussi, et plus généralement le fait que nombre de gens, encore aujourd'hui, ne sont pas forcément haineux ou hostiles envers les minorités mais ont simplement un manque de connaissances sur le sujet, au risque d'être parfois blessants sans le vouloir.

Toujours aussi riche, toujours aussi juste, toujours aussi touchant et enlevé, Boys Run the Riot n'en finit pas de séduire grâce à l'abord intelligent de son sujet. On attendra avec impatience l'issue, dans le quatrième et dernier tome, de cette série réellement brillante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs