Boy's Abyss Vol.11 - Manga

Boy's Abyss Vol.11 : Critiques

Shonen no Abyss

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Octobre 2024

Sur son lit d'hôpital où il ne lui reste plus longtemps à vivre, le romancier Esemori continue de raconter à Reiji toute la vérité sur son passé dans cette ville et sur son lien tortueux avec Yûko, la mère de l'adolescent. Ce lien, il semble s'être brisé suite à l'incendie qui a éloigné Yûko de celui qui, adolescent, s'appelait alors Akira Nozoe. La promesse enfantine de se marier une fois grands semble ne plus tenir: la ravissante adolescente a rejoint le groupe de délinquants d'Uryû, avec qui elle sort désormais, et continue une métamorphose contre laquelle Nozoe ne peut rien,hormis écrire encore et encore pour lui-même, pour évacuer dans la littérature ses fantasmes et sa vision idéale de Yûko telle qu'il l'aimait. Alors que, de cette manière, il faisait tout pour continuer à survivre dans cette ville sans sombrer dans le désespoir, la gentille Saki Shinooka, camarade de classe très proche de lui, saura-t-elle le sortir de sa torpeur ?

Occupant encore environ les trois quarts de ce volume, les longues confessions d'Esemori restent aussi fortes, déprimantes et captivantes que dans le tome précédent, et prennent même encore une saveur amère supplémentaire puisqu'elles finissent par tout dévoiler, à la fois sur les errances de chaque personnage enfermé dans cette ville et voulant s'en échapper sans y parvenir (Nozoe, Yûko, Uryû et même Saki ont tous une face sale et désespérée ici), et sur bien des événements du passé, à commencer par la possibilité ou non qu'Esemori soit le père de Reiji, et la vérité sur la tentative de double-suicide de Yûko quand elle était jeune.

La façon dont Esemori raconte tout ceci a un côté très littéraire réussi et immersif, l'atmosphère générale est plus que jamais digne d'un roman d'Osamu Dazai... et cette tonalité sert très bien la mise en avant d'une ville, de relations humaines et d'une Yûko toutes vues comme un poison contre lequel on ne peut rien. A l'arrivée, c'est bien la mère de Reiji qui continue de marquer le plus, en étant décrite par le romancier comme le diable,et en continuant d'agir de façon destructrice et inquiétante dans cette ville,au vu de ce qu'elle promet et fait faire à Yuri Shibasawa. Mais le mieux est que Minenami Ryo ne s'arrête pas là puisque,dans le dernier quart du tome, il est encore question de révélations faites par Esemori, mais cette fois-ci sur une autre période: pourquoi est-il revenu dans cette ville bien des années plus tard, qui plus est avec Nagi ? Les réponses qui se font ici sont elles aussi fortes, en témoignant d'un scénario bien pensé depuis le départ, et en laissant à Reiji l'idée que tout était écrit et que, décidément, il semble impossible de s'extirper réellement de cette ville et de sa condition...

En quelques mots, on a droit ici à un volume capital dans ses nombreuses informations, fort dans son atmosphère désespérée et déprimante, et réussi dans la poursuite des thématiques-clés de l'oeuvre et dans le développement des personnages. Voila qui est de bon augure (si l'on peut dire ça au sujet de cette série) pour la suite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction