Blue Period Vol.15 - Actualité manga
Blue Period Vol.15 - Manga

Blue Period Vol.15 : Critiques

Blue Period

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 14 Mai 2025

Parti à Hiroshima avec Yotasuke, Yakumo, Kenji et Momoyo, Yatora y vit de nouvelles expériences le poussant à vouloir participer au concours Art of Japan, à l'instar de certains de ses amis. Mais à l'heure où il planche difficilement sur un thème pour son projet, il doit aussi composer avec l'aura qu'a laissée, sur place, Machiko Sanada, talentueuse artiste et, surtout, amie proche de Momoyo et de Yakumo qui a disparu beaucoup trop tôt et beaucoup trop brutalement. Entre les témoignages de Yakumo puis de Momoyo sur les véritables circonstances de la mort tragique de Machiko, Yatora a de mieux en mieux l'occasion d'entrevoir la place à-part que cette fille qualifiée d'"artiste de génie" avait aux yeux de ses amis, et comprend par la même occasion que Yakumo n'a toujours pas accepté l'idée qu'elle ne soit plus de ce monde. Et dans le même temps, alors que la mère de Machiko avait refusé de vendre les oeuvres de sa fille à la galerie Kanie pour plutôt veiller elle-même sur celles-ci, un rebondissement va tout chambouler, au risque de laisser éclater toutes les émotions contenues pendant trop longtemps par Yakumo...

Jusque-là intéressant et ancré dans une atmosphère particulière imprégnée du souvenir de Machiko Sanada, cet arc à Hiroshima autour de la défunte et du concours pour l'Art of Japan est voué à s'achever dans ce volume, qui plus est avec une certaine force, tant Tsubasa Yamaguchi parvient à aborder de façon touchante et sans exagération des sujets qui s'entremêlent. Car inévitablement, le souvenir de Machiko, ce que Yatora apprend sur elle, les ambitions de Kanie et le ressenti de Yakumo sont autant de choses qui vont cristalliser nombre d'idées à la fois humaine set artistiques, des idées vouées à faire avancer Yatora mais pas uniquement lui dans son projet pour le concours.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la mangaka mène la chose avec brio sur plusieurs aspects, le premier et plus plus poignant étant sans doute la question du deuil que Yakumo n'a jamais réussi à faire jusque-là, puis sa réaction vis-à-vis de la galerie Kanie qu'il accuse de vouloir dramatiser la disparition précoce de Machiko pour se faire de l'argent, elle qui à ses yeux restait avant tout et simplement une fille qui aimait dessiner et qui était très douée pour ça.

En résulte alors deux choses. D'un côté, certaines réalités sur la valeur des oeuvres, surtout sur leur valeur marchande dans le temps face à leur valeur humaine, Yamaguchi ayant alors le mérite ici de rester crédible en ne cédant pas uniquement à l'aspect émotionnel. Et de l'autre côté, l'idée qu'il y a toujours une partie de la vie des gens que l'on côtoie qui nous reste inconnue, y compris concernant nos plus proches amis, alors forcément chacun interprète différemment les personnes et les événements qui lui sont liés.

Il ne fait aucun doute que Yakumo, Momoyo, Kenji, la mère de Machiko ou même Kanie ont chacun leur propre image de la défunte, et qu'aucune d'entre elle n'est forcément erronée. Alors Yatora, qui est là avec son pinceau, dans l'endroit où Machiko avait l'habitude de peindre, peut-il se permettre de porter avec eux un bagage émotionnel qu'il connaît mal ? Une nouvelle fois, c'est à travers l'Art qu'il risque de trouver la réponse, cet Art permettant tant de chose, pour un résultat particulièrement bien gratté par la mangaka.

Tsubasa Yamaguchi frappe donc très juste dans ce quinzième volume bien écrit, intelligent et poignant, car tout en mettant toujours en valeur l'Art et la création dans ce qu'ils peuvent apporter, l'autrice sait aussi en profiter pour aborder bien d'autres choses (le deuil, l'image personnelle que l'on a des gens qui nous entourent, la valeur marchande des oeuvres...), et mine de rien apporter une avancée concrète de son personnage principal en tant qu'artiste.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs