Blue Heaven Vol.2 - Actualité manga
Blue Heaven Vol.2 - Manga

Blue Heaven Vol.2 : Critiques

Blue Heaven

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Octobre 2022

En sauvant les deux rescapés sur le bateau à la dérive, l'équipe du chef de la sécurité Sano ne pouvait pas imaginer qu'elle venait de faire entrer sur le Blue Heaven un monstre en la personne de Li Cheng Long. Agissant comme on lui a toujours appris à le faire, c'est-à-dire sans la moindre once d'humanité, le tueur, pour sa propre survie, a enclenché la panique sur le navire, dès lors qu'il a abattu de sang froid la docteure Cindy, simplement parce qu'elle le gênait. Depuis, l'équipe de sécurité s'active pour retrouver le meurtrier, sans forcément savoir qu'elle va réveiller un deuxième démon. En apprenant la situation, Garuf Junau, le fils héritier de la puissante et richissime famille allemande Junau, voit là une occasion parfaite pour tuer son ennui et glisse alors une idée a priori anodine et pourtant effrayante: réunit sur le pont tous les asiatiques du bateau, normalement afin d'y dénicher Cheng Long. Mais les ambitions de Junau s'avéreront bien plus terribles encore, et le Blue Heaven tout entier risque alors de se transformée en marée de sang...

Après un premier volume qui posait fort bien toute une ambiance et un contexte avant que les choses sérieuses ne commencent réellement dans sa dernière partie, ce deuxième tome voit fort logiquement le rythme et l'intensité s'accentuer jusqu'à ne plus nous lâcher, tout au long de plus de 200 pages suffocantes et sans la moindre baisse de tension, où le chaos s'installe toujours plus. Et ce chaos, en plus de Cheng Long, on le doit aussi à une figure prenant toute son importance: Garuf Junau, un homme ayant un peu toutes les pires tares: certain qu'il peut tout faire grâce à la puissance de sa famille, nourrissant une aversion profonde pour les asiatiques qu'il considère comme des parasites nocifs et inutiles, et décidant d'accentuer la tension sur le navire jusqu'à déclencher une véritable "guerre" simplement pour tuer son ennui. L'homme pourrait apparaîtra caricatural dans sa psychopathie, mais tout comme il l'a fait pour Cheng Long dans le tome 1, Tsutomu Takahashi n'oublie pas de lui apporter, vite et assez bien, un background, dès lors que l'on découvre la manière dont il a été élevé par son père, une éducation où il a toujours appris à écraser les autres sans hésiter à tuer.

C'est donc bel et bien une guerre qui s'enclenche sur ce bateau, et le mot n'est pas utilisé par hasard puisque le mangaka, précisément, s'applique à reproduire à petite échelle, sur ce navire perdu au milieu de l'océan, tout le déroulement d'une guerre et sans doute en particulier d'un conflit comme la 2nde Guerre mondiale. Ce n'est sans doute pas pour rien que Junau est allemand et qu'il hait les étrangers... Entre ce dernier et Cheng long, deux camps se font la guerre, quitte à emporter avec eux tous les innocents se trouvant sur leur passage, femmes et enfants compris. Les morts risquent bien de s'accumuler juste à cause de deux hommes, et dans ce contexte Takahashi va nous montrer qu'il suffit d'un rien pour que toute les notions censées permettre aux humains de coexister s'écroulent, et pour que les humains laissent apparaître leurs faces les plus sombres, entre le racisme, la peur irraisonnée de l'autre face au terrorisme (l'idée d'abattre tous les asiatiques pour être sûr d'avoir Cheng Long en étant l'exemple le plus fort et inquiétant), l'égoïsme de certains pour s'en sortir... Et pourtant, dans ce contexte, il y a encore quelques figures qui viennent nuancer les choses, que ce soit Sano, Jungo qui serait apparemment prêt à tout pour protéger celle qu'il aime, et plus encore Yoshiko qui, de par la gentillesse qu'elle a montrée à Cheng Long (gentillesse que cet homme n'a jamais connu auparavant rappelons-le), est parvenue à toucher une part de ce dernier... mais pour quel résultat ?

Le tome se ferme sur des dernières pages assez glaçantes, donnant hâte de lire la suite et fin dans le prochain volume. Et d'un bout à l'autre du présent opus, Takahashi maintient une tension, un chaos, une atmosphère sombre, malsaine et violente qui ne nous lâche jamais, d'autant plus que sa patte visuelle typique s'adapte toujours aussi bien à ce genre d'ambiance.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs