Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Octobre 2022
Les membres de Take Five poursuivent avec succès leur tournée européenne, si bien que M. Haindl de MNC Records leur propose d'enregistrer un album, avec tous les frais pris en charge ! Alors que le quatuor fait désormais halte à Bilbao en Espagne dans le cadre de sa tournée, un dénommé Noah Wasserman vient donc se présenter à eux en tant qu'ingénieur d'enregistrement...
Toute la première partie de ce tome va alors nous faire assister au fameux enregistrement de l'album, mais sous un angle particulièrement intéressant, à savoir celui qui doit l'enregistrer, Noah. On découvre d'abord un homme à l'allure grande et maigre, au visage dégageant peu de personnalité, et pour cause: à une époque où beaucoup d'artistes préfèrent s'autoproduire et se lancer sur internet, il estime qu'il n'est plus qu'un "faiseur", un simple technicien, et qu'il n'a pas son mot à dire, que son avis n'a aucune importance. Qu'il doit se contenter d'enregistrer soigneusement sans faire plus de deux ou trois essais, et c'est tout. Mais c'est précisément là que le groupe de Dai, et Dai en particulier, vont réveiller quelque chose en lui, tant il sent vite qu'ils ont quelque chose de différent. Il sera alors captivant de voir la puissance et l'émotion de la musique de nos héros réveiller bien des choses en cet homme, à commencer par une passion qui va enfin le pousser à donner son avis pour obtenir le meilleur enregistrement possible, d'autaut plus que les quatre musiciens de Take Five le considèrent comme un membre à part entière du groupe pendant le temps où il sera là.
Très bien menée, cette étape de l'enregistrement aura évidemment un impact important pour la suite, en plaçant Take Five face à de nouvelles possibilités qui risquent bien de les propulser jusqu'à un célèbre festival anglais, une fois la tournée terminée. Avant ça, Bruno et les autres comptent bien réparer leur erreurs passées à Berlin pour montrer à quel point ils ont évolué, pour un résultat toujours aussi prenant sous le dessin vibrant de l'auteur.
Mais ce qui capte le plus l'intérêt consiste en deux choses.
Tout d'abord, le retour de la rivalité de nos héros avec Ernie, à la fois côté album et côté festival: les "retrouvailles" entre le jazz sophistiqué, flashy et technique de l'anglais et le jazz jeune, passionné et brut de Take Five s'annoncent intenses.
Et ensuite, une constatation à la fois claire et un peu cruelle pour Hannah, Bruno et Raf: le fait que Dai est largement au-dessus d'eux, et qu'ils ne doivent surtout pas risquer de freiner l'ascension du génie japonais. Petit à petit, Ishizuka profile alors déjà les prémisses d'une inévitable décision, qui marquera sans doute la fin de Blue Giant Supreme dans le tome 11, et le début de la prochaine étape de l'ascension de Dai dans la troisième partie de la saga, Blue Giant Explorer.