Blue Giant Explorer Vol.2 : Critiques

La première halte américaine de Dai approche de son terme: il va bientôt quitter Seattle pour se diriger vers le sud jusqu'à atteindre la ville de Portland. Et avant ça, il lui reste encore certaines choses à régler. Après diverses expériences dont sa présence dans un groupe de rock ayant suscité des avis divers, il lui faut faire ses adieux à son colocataire Tom à la pension, dénicher une voiture pas chère... et de ce côté-là, de sacrées surprises l'attendent de la part de son employeur Jack et de son collègue de travail le rockeur Eddie ! Et ce qu'il faut retenir ici, ce que Dai a apporté à ces deux hommes qui, à leur manière, le lui rendent bien. C'est ainsi que notre héros peut reprendre la route en ayant en tête deux choses. Tout d'abord, le fait qu'il a compris que réussir en tant que musicien ne se limite pas à se produire sur de grandes scènes devant des foules immenses. Ensuite, sa volonté affirmée de forger un nouveau type de jazz, de créer son jazz, et donc d'explorer de nouvelles possibilités de ce genre musical. Car comme il le dit lui-même, il n'est pas aux USA pour être un simple "voyager", mais bien un "explorer".

Seulement, tout se passera-t-il toujours comme il l'espère ? Rien n'est moins sûr, dès lorsqu'en prenant en autostop un dénommé Jason il découvre un homme ayant une mentalité bien différente de la sienne: malgré ses talents en skate, celui-ci ne compte aucunement essayer de devenir pro, car il aurait peur que ça tue son plaisir, et que sa passion soit anéantie par la gloire et l'argent. Pour Dai qui vise à devenir le plus grand musicien du monde, cette vision opposée le trouble quelque peu et, surtout le questionne, d'autant plus que Jason lui dit clairement que le jazz est passé de mode et que son état d'esprit ne collera pas avec la ville de Portland...

La halte à Portland, ville chaleureuse, détendue et ouverte que l'on découvre avec plaisir en même temps que Dai, s'annonce alors très intéressante d'emblée, car rapidement Dai se retrouve face à deux enjeux au fil de ses discussions avec les habitants qu'il n'hésite pas à interpeller: déterminer si le jazz est réellement si dépassé que ça, et essayer de comprendre ce qui le pousse tant à vouloir devenir tout bonnement le meilleur. Les réponses qu'il se forge petit à petit sont intéressantes, car il reste fidèle à lui-même, fidèle à sa passion, au point de même tâcher de se créer lui-même des opportunités de jouer son jazz dans une ville qui n'en offre pas forcément beaucoup ! Et entre les différentes interactions prenantes avec les gens qu'il rencontre et sa manière de toujours nous emporter grâce à cette passion et à sa manière de saisir l'instant (comme le ferait un bon concert de jazz), on reste pleinement emballés au fil de cette deuxième étape de son aventure états-unienne !