Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 28 Octobre 2024
Après avoir achevé leur nouvelle édition de Black Rose Alice (autrefois paru en France chez feu Asuka/Kazé Manga), les éditions Akata nous font le plaisir de poursuivre directement la saga de Setona Mizushiro avec sa suite directe: Black Rose Alice D.C. al fine. Comptant 4 volumes à l'heure où ces lignes sont écrites, cette "saison 2" est en cours au Japon dans le magazine Flowers des éditions Shôgakukan depuis 2020, en étant donc arrivée là-bas plusieurs années après la première série qui s'était "conclue" en 2011.
"Alors que le monde continue d'évoluer, moi je reste à la traîne, seul à jamais."
Celui-ci qui, au tout début de ce premier tome, prononce ces mots, n'est autre que Kai, l'un des deux jumeau de la saison 1. Un certain temps semble s'être écoulé depuis qu'Alice, à la fin de la première série, a choisi Dimitri comme partenaire. Et depuis, pas mal de choses semblent s'être passées puisque Kai continue certes de vivre dans la vieille demeure de Shibuya, mais en étant désormais totalement seul dans la bâtisse. Ainsi le vampire immortel poursuit-il un quotidien amer et éternel... du moins, jusqu'à ce qu'un jeune garçon, l'air perdu, ne vienne à sa rencontre. Ne manquant pas de déstabiliser Kai puisqu'il porte le même prénom que son jumeau Reiji, ce lycéen a remarqué sur l'enseigne de la demeure une rose noire semblable à celle qui est mystérieusement apparue sur sa nuque, et semble réclamer de l'aide ou des explications après avoir, visiblement, tué deux personnes contre son gré, sans savoir comment il a pu faire ça. Le destin des vampires semble, alors, sur le point de se remettre en marche...
Après une pause d'environ 9 ans au Japon, il va de soi que ce premier tome de D.C. al fine a pour vocation, avant tout, de reposer le contexte et d'amener petit à petit les principales informations à se remémorer concernant la saison 1. Néanmoins, il reste vivement conseiller d'avoir lu la première série avant de s'attaquer à cette saison 2, car même si le contexte est un peu différent avec de nouveaux personnages, il s'agit vraiment d'une suite directe qui ne va cesser de faire écho aux péripéties d'Alice, de Dimitri et des autres.
Ici, on peut dire que le volume se partage essentiellement entre deux axes, le premier des deux découlant directement de l'entrée en scène de Reiji et de la découverte et l'appréhension de sa nouvelle condition. Quand on a lu la saison 1, on comprend directement de quoi il en retournera, dès lors qu'il nous est dit que ce nouveau personnage a une rose noire qui est apparue sur sa nuque. Il n'en reste pas moins que Setona Mizushiro tâche de ménager une certaine aura de mystère avant de bel et bien confirmer la chose, tout en dévoilant déjà un certain background familial difficile sur Reiji, en installant auprès de lui des proches prometteurs, et en intriguant naturellement sur le destin qui les attendent désormais. Que fera Reiji, au vu de sa nouvelle situation ? Quels choix fera sa petite amie Alissa face à ça ?
Quant à l'autre axe majeur du tome, il gagne surtout en consistance dans les dernières dizaines de pages, en commençant à répondre à ce que l'on se demande forcément dès les premières pages : que c'est-il passé entre la fin de la première série et le début de cette deuxième série ? Pourquoi Kai est-il désormais totalement seul ? Que sont devenus Alice et Dimitri ? Autant d'interrogations qui commencent à se lever... tout en amenant de nouveaux mystères, puisque les dernières pages ne manquent pas de "nouveaux" personnages, de nouvelles problématiques, de nouveaux enjeux.
Sous le dessin tout en raffinement de l'autrice, on suit alors avec un intérêt certain ce premier volume qui, dans l'ensemble, est bien mené. Il s'agit avant tout ici pour Setona Mizushiro de repréciser le contexte, de le réinstaller tout en enclenchant déjà ce qu'il faut d'informations et de nouvelles choses, et dans l'ensemble la mangaka s'en sort très bien. Il n'y a donc plus qu'à attendre, patiemment, la suite de cette seconde saison qui a toutes les cartes en mains pour nos fasciner autant que la première.
Côté édition, enfin, Akata reste évidemment dans une cohérence totale par rapport à la première série, avec le même format, le même logo-titre agrémenté cette fois-ci du sous-titre "D.C. al fine", la même qualité de papier et d'impression, et toujours Alexandre Goy à la traduction. A part ça, Audrey Martor livre un lettrage soigné, tandis que la couverture de Tom "spAde" Bertrand reste très fidèle à l'originale nippone.