Black Bullet Vol.1 - Actualité manga

Black Bullet Vol.1 : Critiques

Black Bullet

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Mars 2016

Critique 1


Dans un futur proche, l’humanité est dominée par un virus parasite du nom de gastrea, organisme capable de contaminer tout être vivant pour le faire muter en créature dangereuse. L’humanité s’est alors réfugiée derrière des monolithes composés de varanium, seul matériau capable de repousser les gastrea. Seulement, il arrive que certaines créatures contaminées parviennent à s’infiltrer dans les villes. Pour les contrer, des agences de sécurité civile ont été mises en places. Celles-ci sont composées de binômes constitués d’un promoter et de son initiator. Ces derniers sont des enfants qui ont ingéré le virus gastrea à leur naissance et parviennent à l’utiliser comme une force destructrice. Satomi Rentarô et Enju Aihara forment l’un de ces couples, au nom de l’agence de sécurité Tendô…

Doki Doki nous proposé avec Black Bullet l’adaptation en manga d’un light novel signé Shiden Kanzaki et illustré par Saki Ukai qui compte sept tomes pour l’heure au Japon. Mais le seinen qui nous est proposé ici n’en est qu’une adaptation partielle totalisant quatre volumes. Au dessin, on découvre Morinohon, un auteur qui signait alors son tout premier manga relié. En parallèle, une adaptation animée en 13 épisodes existe et est disponible chez Black Box. Pourtant, les deux adaptations ne sont pas liées, aussi le manga apporte des éléments nouveaux par rapport à la série animée bien connue.

Black Bullet nous transporte dans un univers fantastique où l’homme est dépassé par un virus qui fait muter ses victimes en créatures sanguinaires. C’est sur cette idée que repose le monde imaginé par Shiden Kanzaki qui entretient bien des mystères, bien que ce qui nous intéresse ici est la manière dont ces éléments sont utilisés pour donner un manga d’action divertissant puisque c’est ainsi que s’impose ce premier volume. Et en effet, si dans le fond nous avons affaire à un titre de combats assez simpliste, la série réussit, pour l’heure, son pari en proposant une introduction survoltée qui parvient à nous introduire très rapidement dans l’action tout en plantant les éléments phares de son univers. Le monde de Black Bullet implique d’expliquer de nombreuses notions, mais dans son adaptation, Morinohon parvient à être suffisamment clair pour garder un récit fluide, et ce tout en proposant déjà quelques combats qui permettent de mettre en lumière le trait du mangaka.

Car Mironohon a su faire sien le character-design de Saku Ukai et le fait ressortir sur un style très détaillé et surtout riche visuellement lorsqu’il s’agit de dépeindre des séquences d’affrontement. Black Bullet fait dans le grand spectacle et le mangaka l’a bien compris, c’est pourquoi il choisit de sublimer l’action à travers son coup de crayon. Parfois, la lisibilité de ces séquences rencontre quelques soucis, mais sachant qu’il s’agit de la toute première œuvre de l’auteur, son talent pour les manga d’action est à saluer.

Outre l’univers intrigant et le dessin efficace, Black Bullet propose quelques personnages principaux dont les interactions sont correctement marquées sur ce premier volume. Le binôme formé par Rentarô et Enju est particulièrement attachant, notamment grâce au côté espiègle de la petite fille qu’on aimerait voir davantage développée dans les chapitres à venir. Finalement, le personnage de Kisara Tendô est le plus transparent au sein du trio principal à l’heure actuelle et bien que certaines clefs autour de la demoiselle soient discrètement introduites, sa place dans l’intrigue n’est pas capitale pour le moment. Gageons aussi que du côté de ces interactions, ce premier volume se permet quelques grandes facilités dans les dialogues si bien qu’au final, nombre de conversations ne tiennent que peu la route.

Black Bullet étant l’un des titres phares de Doki Doki pour ce début d’année 2016, on comprend que l’éditeur ait cherché à proposer une belle édition. En soi, ce premier volume montre l’implication du groupe, notamment grâce à une traduction très correcte et au papier épais choisi ainsi que quelques pages couleur. Le seul bémol vient de coquilles sur le résumé de la quatrième de couverture qui bute sur des termes importants et des noms de personnages, une simple relecture aurait permis de gommer cette erreur…

Titre d’action post-apocalyptique misant sur son univers et des personnages attachants, Black Bullet s’impose comme un divertissement tout à fait sympathique sur ce premier volume. On se doute bien qu’en quatre tomes, la série ne pourra pas en accomplir autant que le light novel et se contentera de seulement peu d’arcs narratifs. Néanmoins, grâce à l’univers intéressant et au coup de crayon de Morinohon, on passe un bon moment et on compte sur la suite pour assurer le spectacle jusqu’au bout.


Critique 2


A l'origine de Black Bullet, on trouve une série de romans de type light novel débutée en 2011 par Shiden Kanzaki, illustrée par Saki Ukai et comptant à ce jour 7 tomes. Obtenant rapidement un certain succès, ces romans se voient adaptés dès 2012 en un manga dessiné par Morinohon, jeune dessinateur signant là son premier manga professionnel après avoir dessiné quelques doujinshi. Ce manga tire sa révérence en 2014, tandis qu'une adaptation animée est diffusée entre avril et juillet 2014, collant ainsi à la fin du manga.

En France, la saga s'est fait connaître par son adaptation animée dès 2014 avec sa diffusion en simulcast sur Wakanim, avant de sortir sur support physique chez Black Box en 2015. Malgré une certaine popularité sur le coup de sa diffusion, on ne peut pas dire que cet anime, souvent critiqué pour sa médiocrité et ses incohérences, a réellement marqué. Cela n'empêche toutefois pas les éditions Doki-Doki de nous amener en ce début d'année 2016 la version manga... que l'on aurait sans doute tort d'enterrer trop vite !

Mais reprenons depuis le début, avec le pitch de base. En 2021, un virus dévastateur, le gastrea, a semé le chaos sur la planète Terre, les humains touchés par celui-ci devenant sujet à d'étranges et dangereuses mutations les rendant agressifs. Dix ans plus tard, ce qui reste de l'humanité s'est regroupé dans des villes protégées par les Monolithes, gigantesques sculptures faites d'un métal repoussant les monstres, et ainsi la planète a été laissée aux mains du virus. En parallèle ont été mises en place des agences privées de sécurité civile anti-gastrea, préservant la paix en ville en combattant les cas de gastrea qui se déclarent. Les agents se battent en binômes bien définis : l'initiator possède une importante puissance, car il est porteur de cellules de gastrea, tandis que le promoter et là pour gérer la situation et épauler l'initiator. Jeune lycéen a priori comme les autres, un peu flemmard, souvent en retard en cours et assez passe-partout de prime abord, Rentarô Satomi est pourtant l'un de ces promoter, et, pour le compte de l'agence Tendô gérée par son amie Kisara, a pour charge depuis un an de faire équipe avec l'initiator Enju Aihara, une fillette de dix ans.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le récit nous plonge très vite dans le vif du sujet, puisqu'en premier lieu seule une page vient apporter les explications de base histoire de contextualiser un minimum les choses, avant qu'une grosse moitié du tome ne nous invite à suivre l'une des missions de Rentarô contre un redoutable monstre prenant la forme d'une araignée sauteuse. C'est l'occasion de nous familiariser à l'ambiance générale, qui se voudra frénétique et très rythmée, et au style graphique de Morinohon qui s'avère amplement efficace ! Sans être d'une originalité folle, le coup de crayon peut compter sur une expressivité sans failles et une certaine densité qui servent très bien un découpage très vif, virevoltant et offrant plus d'une fois des vues variées, immersives et impactantes. On le devine dès ces premières dizaines de pages, on aura là un divertissement privilégiant le rythme et l'action, pour un résultat qui se suit avec plaisir, et où l'on attend également une certaine diversité dans la dégaine des monstres.

Cette entrée en matière assez musclée, en plus de nous acclimater d'emblée au rythme que proposera l'oeuvre, permet également de poser les tout premiers éléments concernant l'univers et les principaux personnages. Cela dit, c'est surtout la deuxième partie du volume qui permet d'appréhender un peu mieux ces éléments en les approfondissant.
Ainsi, après leur entrée en scène mouvementée, Rentarô et Enju laissent un peu mieux entrevoir leur relation et leurs objectifs respectifs : leur vie commune depuis un an qui a considérablement changé leur personnalité autrefois plus sombre ou solitaire, les amusantes façons dont la très vivante fillette montre son affection pour l'adolescent qui a su ouvrir son coeur, le désir de tous deux de retrouver la trace de parents disparus... mais aussi les blessures ancrées en Enju à cause de son statut d'"enfant maudit", ce qui permet en filigranes de présenter le sort dramatique et incertain de ces gosses ayant inoculé le virus avant même de naître. Un drame salvateur pour l'humanité puisque ces initiator ont dès lors acquis la puissance et la capacité à affronter le gastrea, mais également un drame cruel sur le plan personnel, avec des parents devenant parfois fous en voyant ce que sont leurs enfants, d'autres tentant carrément de les tuer, sans oublier toutes les brimades que peuvent subir ces êtres différents des humains normaux. L'occasion d'évoquer brièvement, en toile de fond, des thématiques comme le racisme, la peur et la haine de ce qui est différent, via le sort cruel de ces enfants.
A cela, il faut ajouter la lente mise en place d'un fil conducteur avec une menace d'un genre nouveau et une mission où il faudra sans doute empêcher la destruction de Tokyo, et quelques personnages secondaires que l'on attend encore de voir décoller. Parmi eux l'extravagante et un peu foldingue Dr Sumire Muroto amuse un peu, d'autres ne font qu'apparaître brièvement, mais on retient surtout Kisara Tendô, directrice de l'agence Tendô et amie (voire plus ?) de Rentarô, qui semble elle-même être rongée par bien des tourments...

Il y a, en somme, tout ce qu'il faut pour entretenir tout au long des 4 tomes un univers apte à offrir un honnête divertissement de science-fiction : un monde un brin apocalyptique suffisamment présenté où la lutte de l'humanité se mêle aux tourments et buts personnels des héros, des héros plutôt bien campés, quelques thématiques assez porteuses... Il ne faut toutefois pas se leurrer : on reste dans du pur classique de SF et la plupart des éléments sont présentés de façon rapide, même si efficace, de façon à rendre le récit plus crédible. Ce sont bien le rythme et l'action qui semblent devoir primer si l'on se fie à ce seul premier tome, et pour tout ça on a une copie claire et prenante qui se suit d'une traite sans le moindre déplaisir. Il ne reste plus qu'à confirmer ces débuts plutôt prenants !

Doki-Doki nous a habitués à des éditions soignées, ici c'est à nouveau le cas : premières pages en couleur, papier souple et suffisamment épais, bonne qualité d'impression, traduction enlevée et vivante de l'expérimenté Thibaud Desbief... Le seul reproche à faire concerne le synopsis de la quatrième de couverture, où "gastrea" devient "gastrae", et où "Enju Aihara" devient "Enju Haira".


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs