Yuu Watase The Best Sélection Vol.1 - Actualité manga

Yuu Watase The Best Sélection Vol.1 : Critiques

Watase Yuu the Best Selection

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Août 2009

Le recueil d’histoires courtes de Yuu Watase n’est que le premier d’une série de tomes regroupant des nouvelles déjà sorties dans les volumes reliés des différentes œuvres de Watase, en France ou au Japon. Sur cinq histoires ici, on peut d’ores et déjà en compter deux déjà disponible en France (Toucher c’est voler à la fin de Imadoki 5 et Illusions mortelles dans le premier tome d’Appare Jipangu). Aussi, la lecture s’avère t-elle décevante pour les fans puisque répétitive … Cependant, voilà un excellent moyen de connaître une des prêtresses du shojo, ses clichés, ses habitudes, son coup de crayon et ses émotions qui séduisent toujours autant les plus jeunes lecteurs.

La première nouvelle, Toucher c’est voler, présente Miyuki, une jeune fille qui a la peur panique de la saleté et du contact avec les autres. En résumé, elle ne peut pas approcher quelque chose qui ne vient pas d’elle ou qui n’est pas stérilisé. Essayez de stériliser un petit ami, vous comprendrez alors à quel point la jeune fille se sent seule … L’obsession de Miyuki est plutôt amusante, puisqu’elle donne lieu à de nombreuses situations comiques. De plus, elle rappelle que les affres de l’inconscient sont difficiles à maîtriser, et que les surmonter n’est pas chose facile. La lecture, amusante, se démarque par son idée originale et sa bonne exploitation, même si le dénouement est un peu précipité. Couple, le deuxième chapitre, est lui aussi très drôle : son héroïne, un peu naïve et passionnée, sort avec celui qu’elle dit aimer, une star de musique et idole des filles. Un jour, elle prend le bateau cygne avec lui et la malédiction de Benten les rattrape. Tous les couples y allant se séparent dans les plus brefs délais. Sous un air de fantastique, cette nouvelle expose avec humour le difficile parcours de l’amour, notamment celui qui permet de (re)conquérir un amour qui semble idéaliste. Tout cela … sans réussir à nous convaincre véritablement. Le scénario est cousu de fil blanc (comme d’habitude) mais l’aspect fantastique manque clairement de singularité ! Seuls les sentiments du jeune homme, mignon et sincère, sont attendrissants. De plus, Watase a ici utilisé de vraies photographies pour son histoire, ce qui rend la lecture bizarre et loin de la bonne originalité.

Hatsuki Triangle met en scène une héroïne blonde aux cheveux légèrement différents de l’ordinaire, ce qui a le mérite d’intéresser un minimum le lecteur. Ici encore, le but de cette jeune fille est de trouver l’amour, selon les bons vieux stéréotypes. Si le début est trop léger, l’intérêt vient peu après. En effet, la double personnalité d’Hatsuki est source de rire. Le héros, lui, est décalé et un peu simple, mais (presque) pas niais ! Une nouvelle qui ne paye pas de mine sous ses airs un peu faciles, mais en dehors de la fin qui idéalise l’amour, la lecture est plus aisée que les deux précédentes. Illusions mortelles est une des deux histoires que l’on connaît déjà si l’on a suivi tous les titres de Watase parus en France. Plus mature, cette nouvelle met en scène Sarashina, une étudiante capable de capter les pensées négatives. Froide, distance et courageuse, la jeune femme apporte un bol d’air frais au milieu de toutes ces histoires de lycéennes. Son âge et sa personnalité, ainsi que le ton plus sérieux adopté dans la narration fait de ce chapitre le meilleur du recueil : l’intrigue est bien ficelée, la romance amenée à la fin et pas trop réfléchie, et l’héroïne charismatique. Un petit avant goût de ce que Watase est capable de faire en s’y mettant réellement …

Un bleu de 700 jours est le dernier chapitre du volume, et il raconte une histoire d’amour dans un club d’art, où les protagonistes sont reliés par un bleu magnifique et profond, un bleu particulier. Si l’histoire n’est pas très évoluée, la temporalité est intéressante : la notion du temps est bien exploitée, puisqu’au lieu d’une histoire d’amour linéaire bouclée en quelques jours on a droit à plusieurs voyages dans le temps. Il en ressort un sentiment d’inachevé, qui sert grandement l’imagination du lecteur, et lui permet donc de prendre un rôle actif dans l’histoire. De plus, l’art est un très bon moyen d’expression. En conséquent, les sentiments mièvres passent mieux, car appuyés par la dimension artistique et pas uniquement les mots. Mais au final, tout reste très superficiel. Gentillet. Les graphismes restent typiquement identifiables : personnages qui se ressemblent, peu d’originalité dans le trait et des expressions redondantes, notamment dans le domaine de l’humour.

Ce qui ressort de la lecture … Pas de héros masculin, dommage. Il y a aussi beaucoup à exploiter de ce côté-là, si Watase se décide à changer. Illusions mortelles est sans aucun doute l’histoire la plus mature, mettant en scène des personnages plus vieux ce qui change radicalement : plus proche d’Ayashi no ceres, l’humour lourd et la mièvrerie en moins, cette histoire laisse une bonne impression qu’on espère retrouver plus avant dans l’œuvre de la mangaka, par exemple dans le deuxième numéro de la Best selection de Watase ! De manière générale, l’auteur a toujours eu d’excellentes idées pour ses œuvres, des bases parfois remarquables, d’autres fois simplement judicieuses et pertinentes. Le gros problème, c’est que la mangaka ne sait pas les exploiter correctement, et arrive à saboter son propre travail d’imagination.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs