Beastars Vol.2 - Actualité manga
Beastars Vol.2 - Manga

Beastars Vol.2 : Critiques

Beastars

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Mars 2019

Chronique 3
  
L'identité de l'assassin de Tem est toujours inconnue mais la vie reprend malgré tout son cours au sein de l'académie. Legoshi est envoyé chercher des fleurs pour les représentations de la pièce tant attendue...il tombe alors nez à nez avec Haru, le lapin blanc qu'il a failli dévorer la veille! Celle ci ne le reconnaît pas et se montre particulièrement chaleureuse avec lui!
Puis la pièce a lieu et Louis impressionne tout le monde par sa présence incroyable...mais sa blessure semble plus grave qu'il ne le pensait...

Après un premier tome absolument saisissant et bluffant d'ingéniosité ce second opus fait à nouveau mouche et vient encore une fois nous proposer des moments forts et poussant à la réflexion!

On retrouve donc Legoshi face à Haru; face à ses contradictions et ses doutes mais également sa culpabilité!
Nous assistons donc à un moment de malaise rapidement sauvé par une Haru véritablement croquante. Le tête à tête entre les deux protagonistes va entraîner plusieurs conséquences tant pour le lecteur que pour les personnages. En ce qui concerne Haru nous la retrouvons confrontées aux préjugés qui la suivent et s'ils semblent se vérifier on peut également penser qu'elle se conforme au rôle que les autres veulent bien lui attribuer, qu'elle est elle même piégée dans ce rôle et contrainte de s'y tenir sous peine de plus exister pour les autres.
Mais en ce qui concerne Legoshi, bien des choses passent dans sa tête...il se retrouve confronté à ses pulsions et sa culpabilité mais il va également développer un étrange sentiment: l'attirance envers une femelle, mais une attirance autre que bestiale! Mais comment un tel amour pourrait il être possible entre un carnivore et un herbivore?
La question de la bestialité de notre personnage principale sera au centre de ce tome et requestionné par plusieurs intervenants! Haru dans un premier temps mais également par Louis qui va le pousser dans ses derniers retranchements, le bousculant de sorte à le pousser à bout afin qu'il sorte les crocs, pour qu'il accepte sa véritable nature de carnassier!
Enfin sa bestialité va ressortir lors de la seconde représentation de la pièce "Adler" où il va s'opposer à un tigre buvant du sang de lapin! Les deux carnivores vont alors se montrer particulièrement violents allant jusqu'à choquer leurs camarades. Une question sur la bestialité de notre héros qui reste encore en suspend!

L'autre élément qui sera au centre de ce tome sera justement les différentes représentations de la pièce mais également son interprète principal, Louis!
Bien que blessé il apparaît inconcevable qu'il ne joue pas la pièce! Peut être poussé par la douleur, sa première interprétation va déchaîner les passions et laisser tout le monde ébahit par son talent...mais sans doute également poussé par la douleur et la fièvre, il va confronter Legoshi de façon étonnante et violente... Leur relation devenant ainsi de plus en plus étrange et ambigu, tout comme les intentions de Louis qui semble vouloir ressentir par procuration la bestialité des carnivores!
Mais plus intéressant encore que la première, la seconde représentation nous réserve de nombreuses surprises...bien entendu Legoshi et Louis étant au centre de ces surprises!

Ce tome, peut être encore plus mature que le précédent, vient nous bousculer et nous jette une nouvelle fois des idées et des symboles forts en plein visage!
Il n'aura pas fallu longtemps pour être totalement conquis pas ce titre!
  
  
Chronique 2
  
Malgré les tensions, les suspicions et les craintes qui sont nées au sein de Cherryton, notamment entre carni et herbi, depuis la mort de l'alpaga Tem, le noble cerf Louis est déterminé à maintenir la représentation annuelle d'Adler, où il doit lui-même jouer le rôle principal et être ainsi en pleine lumière. Mais au bout d'une répétition nocturne secrète où il devait faire le guet, Legoshi a failli commettre le pire, dès lors que la fuite d'une petite créature dans la pénombre a failli réveiller se plus primaires instincts de carnivore, instincts qu'il cherche pourtant constamment à refouler. Celle qui a failli être sa victime n'est autre que Haru, une lapine naine, mais au dernier moment le loup a su se retenir. Mais il reste horrifié par ce qu'il a failli commettre... et il se retrouve d'autant plus déstabilisé quand, en allant au club de jardinage pour récupérer quelques fleurs pour le club de théâtre, il tombe nez à nez sur celle qu'il a failli dévorer la veille...

Installant d'excellente manière de nombreuses bases et pistes pour la suite, le tome 1 de Beastars se révélait être, comme espérait, une lecture forte et captivante. Mais on attendait d'en voir encore un peu plus, et c'est ce qui arrive avec ce deuxième volume qui, très vite, fait réellement décoller l'oeuvre de Paru Itagaki. On comprend donc alors immédiatement le choix de Ki-oon, intelligent, de sortir en même temps les deux premiers volumes.

Ainsi, dès le début de ce tome 2 on retrouve un Legoshi encore plus en proie à ses doutes, dès lors qu'il se retrouve face à la petite lapine qu'il a failli dévorer peu de temps avant, et qui ne le reconnaît pas. Le loup ne sait comment réagir, se sent déstabilisé, d'autant plus qu'il ne peut que constater le bandage que Haru a au bras par sa faute, et surtout que la lapine adopte elle-même un comportement qui risque fort de l'étonner. Un comportement qui aurait tendance à confirmer les ragots pouvant courir sur elle, mais Haru ne ferait-elle pas ça comme une sorte de protection, un moyen de se protéger par elle-même ? Itagaki dépeint des personnages complexes, et ce n'est certainement pas la suite du volume qui va atténuer ça.

Car cette suite, elle nous offre en guise de principal événement la fameuse représentation théâtrale évoqué depuis le début de la série. Cet événement occupe la majeure partie du volume, que ce soit dans ses préparatifs ou dans la représentation elle-même, et l'ensemble va s'avérer riche en imprévus, tant rien ne va se passer exactement comme prévu pour les membres du club de théâtre. Et ce qui est intéressant au fil de ces imprévus, c'est d'observer les réactions de chacun, en particulier de Louis et de Legoshi, deux personnalités radicalement différentes et qui pourtant semblent tant s'attirer. Le cerf nanti, bien sous tous rapports, semble toujours s'appliquer à faire bonne impression, à rester dans la lumière, tel le leader qu'il veut être, et on sent bien en lui un fort ego. A l'inverse, le loup s'est toujours appliqué à rester dans l'ombre, derrière les éclairages, et cherche à paraître plus faible qu'il ne l'est. Mais derrière les images, les apparences qu'ils renvoient, lequel des deux est le plus sincère ? Les plus gros rebondissements imprévus de la représentation, autour du tigre Bill, tendent à donner une réponse. En apprenant ce que cache ce dernier (et on notera qu'ici le sang de lapin, substance forcément interdite, se prend en douce pour supporter la pression, comme des amphétamines ou une drogue), c'est bien Legoshi qui réagit de la plus franche des manières, avec sincérité, quitte à paraître brutal au coeur même de la scène, sous les yeux de tous. La question de l'apparence reste alors primordiale dans l'oeuvre, et la représentation, sorte de métaphore dans la série elle-même, cristallise bien cela. Que ce soit sur scène oud ans la réalité, Louis joue-t-il un rôle ? Se cache-t-il dans la réalité sous un masque, comme il le fait en tant qu'interprète d'Adler ? Une chose est sûre: le cerf si noble semble bien souvent plus faible face aux comportement du loup. Et Legoshi, de par ses différents tourments intérieurs, ses changements de caractère, ses nombreuses évolutions, ne cesse d'apparaître toujours plus comme un protagoniste complexe, très humain, et sans aucun doute voué à beaucoup changer au fil de la série.

Et visuellement, la dessinatrice continue d'imposer sa patte, avec les mêmes qualités que dans le tome 1. On notera particulièrement le soin avec lequel elle met en scène la représentation, que ce soit via des angles de vue soignés, un gros travail sur l'éclairage...

Après un premier volume déjà excellent, ici Beastars décolle, et confirme tout le bien qu'on en espérait. Loin de se contenter de très joliment dépeindre des animaux anthropomorphes, Paru Itagaki met en place une véritable fable sociale marquante et pertinente, où elle aborde des thématiques fortes, à commencer par celles autour de l'apparence. Il s'agit bien là, comme attendu, de l'un des gros démarrages réussis de début 2019 en manga, et il y a fort à parier que la suite installera encore plus l'oeuvre comme l'un des incontournables de ces prochains mois.
  
 
Chronique 1
  
Après avoir failli succomber à ses pulsions de carnivore, Legoshi se retrouve dans une situation bien embarrassante : face à lui, au club de jardinage où il doit récupérer quelques fleurs pour le club de théâtre, se dresse la petite lapine qu'il a failli dévorer la veille. Celle-ci a beau ne se rendre compte de rien, notre grand loup se sent déstabilisé comme il ne l'a jamais été...

Un embarras parmi d'autres puisque la représentation du club de théâtre approche, et celle-ci sera le lieu d'événements inattendus.

La situation de Legoshi vis-à-vis de la petite lapine découverte dans le premier tome est le sujet même de ce début de deuxième opus, qui nous offre un moment aussi tendu que passionnant concernant notre grand loup carnivore. Si les ragots concernant la lapine en disent un peu plus sur le personnage, c'est notre protagoniste qui nous intéresse ici, par ses peurs et ses doutes. Legoshi se révèle toujours plus comme un personnage principal fascinant par ses craintes et la peur de s'assumer tel qu'il est, et c'est cette richesse qui est omniprésente dans ce deuxième volume, puisque la psychologie de Legoshi est amenée à évoluer à plusieurs reprises, et de différentes manières.

Car le cœur du tome, c'est la représentation théâtrale maintes fois évoquée dans le début de série, et qui sonne comme un événement majeur pour Louis, le noble cerf dont les bois n'a d'égal la dimension de son égo. Si le récit se fait toujours très discret sur le sujet du Beastar, c'est bien l'opposition entre les deux personnages centraux que sont Legoshi et Louis qui intéresse Paru Itagaki, pour le moment. A travers l'histoire de la pièce de théâtre, la mangaka donne une incroyable dimension à ces deux personnages, toujours plus fascinants, page après page. Legoshi le premier, ce dernier développe une humanité toujours plus présente, là où il n'apparaissait que comme un loup bien timide dans le premier opus. A l'instar des spectateurs de la pièce, parfaite métaphore du lecteur, on est fasciné face à ce grand loup sortant de ses gonds. Legoshi est indéniablement un personnage qui évoluera énormément au cours de la série, aussi cette découverte sur deux volumes ne pouvait mieux nous faire adhérer au récit comme au protagoniste.

Le discours pourrait être similaire concernant Louis, tant l'autrice apporte un soin particulier à mettre en avant l'égo exagéré du cerf. Ce à travers une narration ingénieuse, riche en bonnes idées, utilisant alors parfaitement le contexte de la pièce de théâtre pour montrer le for intérieur de ce personnage qui joue un rôle dans la vraie vie comme sur les planches, tout en révélant sa part de faiblesse dès qu'il a affaire à Legoshi.

Plus globalement, c'est toujours ce thème de la différence que croque à merveille Paru Itagaki, en utilisant ces animaux anthropomorphes comme allégorie de notre propre société. Comme dans notre monde, il est question de lutte des classes, de méritocratie, et de fossé séparant les communautés, inégalités auxquelles répond admirablement Legoshi à travers ses remises en question. Plus qu'un manga cherchant à captivant par son remplacement de banals personnages humains par des animaux doués de parole et se tenant sur deux pattes, Paru Itagaki prouve, avec ces deux premiers tomes, que sa série est une fable sociale terriblement actuelle et riche par ses idées narratives. Le titre se révèle terriblement efficace et malin, difficile alors sera l'attente des prochains tomes.
  

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17.5 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs