Ban le bouseux Vol.1 - Actualité manga
Ban le bouseux Vol.1 - Manga

Ban le bouseux Vol.1 : Critiques

Shiosai-no-Bon

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Septembre 2021

Après Black Board fin juin, Omaké Manga nous amène en France, en ce mois de septembre, un autre titre d'action régressif qui n'est pas là pour faire dans la dentelle: Ban le bouseux, un titre français qui donne déjà une petite idée de la point d'irrévérence de la série.
Bouclée en 4 volumes, cette oeuvre a été prépubliée au Japon sous le titre Shiosai-no-Bon entre 2018 et 2020, tout d'abord sur l'application Manga Box de la société d'e-commerce DeNA, avant d'être récupérée par les éditions Akita Shoten pour une parution dans le magazine Gekkan Shônen Champion, un dérivé mensuel du célèbre Shônen Champion où sont également parus d'autres titres un brin bourrins et régressifs tels que Assistant Assassin, King of Ants, Ping Pong Dash!! Ou Hakaiju.
La série fut la toute première oeuvre du dessinateur Yoshimi Nanjô, un mangaka qui, depuis, a entamé en 2020 et 2021 deux autres mangas dans son pays d'origine, à savoir LV 41-sai no Yuusha (sur un scénario de Satoshi Miyakawa) et Igor no Shima (sur une scénario de Kôji Shinasaka), tous deux pour le compte de l'éditeur Nihon Bungeisha. Le scénariste, lui est un nom déjà un peu connu en France pour le très fun King of Ants aux éditions Komikku: Nagahisa Tsukawaki, auteur qui, en une vingtaine d'années de carrière, s'est surtout fait une réputation dans le domaine du manga d’action excessif à l'humour absurde.

La série commence par nous présenter Mashio Hasuga, un jeune homme politique qui, à 35 ans, a tout qui lui réussit et est déjà promis à un avenir brillant: fils de l'ancien premier ministre du Japon, lui-même ministre de l'économie rurale actuelle, considéré comme le plus jeune ministre de l'Histoire du pays, largement pressenti pour devenir le prochain premier ministre, fricotant avec la belle ambassadrice américaine Sabrina Goldsmith qui est elle-même la fille du président des Etats-Unis... bref, vous voyez le tableau. Mais sous ses allures de jeune premier sympathique, l'homme nous semble vite cacher une tout autre facette... surtout quand, en visite dans son village natal de pêcheurs avec Sabrina, il marmonne secrètement toute sa haine pour les "bouseux" du coin, qu'il prend totalement de haut, et qu'il compte bien rayer de la carte s'il accède au pouvoir ! Sans compter que, via sa relation avec Sabrina, il s'est mis dans la poche Rhino Goldsmith, président américain pro-armes qui compte bien consolider toujours plus l'hégémonie américaine. Bref, Mashio a plutôt des allures de fils à papa calculateur et hautain... et ça, certains habitants de son village natal semblent bien le savoir, puisqu'ils ont entrepris de profiter de sa visite pour lui faire sa fête ! A sa tête, un certain Ban, une racaille de village qui semble avoir un lien de haine très étroit avec Mashio...

Le moins que l'on puisse dire est que l'histoire démarre sur les chapeaux de roue en donnant tout de suite une idée de l'ambiance: baston et excès seront bien au rendez-vous. Baston, car on en a dès les premières dizaines de pages avec un duel entre Ban et Mashio pas piqué des hannetons, et qu'il y aura encore de la castagne par la suite. Et excès, car la plupart des principaux personnages sont tous des bourrins dans leur genre, entre la double face détestable de Mashio, le président des USA qui est un ancien boxeur (si si) brutal et pro-armes, la grand-tante de ce dernier qui n'est pas en reste en exerçant sur les Etats-Unis l'influence de son illustre famille quitte à écraser quiconque s'oppose à elle (et tant qu'à faire, elle a une panthère en animal de compagnie), Gozaemon qui est un colosse ultra musclé n'hésitant pas à mettre de gigantesque mandale à son rejeton... ou, bien sûr, Ban lui-même, racaille n'ayant aucunement froid aux yeux et étant très provocateur (en cela, il rappelle beaucoup Shiro Aguri, le héros de King of Ants), en plus d'avoir une tête solide comme de la roche à force de s'être mangé les beignes de son daron.

Bref, tout est bien réuni pour nous promettre un divertissement bourrin, excessif, volontiers grotesque par différents aspects... mais dont on attend encore de mieux voir décoller le scénario, dans la mesure où tout ici ne semble être qu'une mise en place. En effet, une fois la baston initiale entre Ban et Mashio passée, le schéma est simple: d'un côté le président américain se prépare à riposter face à ce qui s'est passé (car tous ses espoirs portent sur Mashio et Sabrina), et de l'autre l'entourage de Mashio est désireux d'enquêter sur ce fameux Ban, la petite deuxième moitié du volume lançant alors un flashback venant présenter l'enfance loin d'être idéale et le statut tout à fait particulier de notre anti-héros. On se doute qu'à force, ça devrait pas mal "remuer la m***e" autour de Mashio et de son passé visiblement pas très beau au village, mais dans l'immédiat on reste dans l'attente.

Et en attendant, on profite donc surtout des côtés bourrin, excessif et régressif du récit, déjà évoqués précédemment. D'autant que pour mettre tout ça en avant, Yoshimi Nanjoh dévoile un style visuel plutôt adapté. Il y a bien quelques irrégularités et quelques mises en scène de l'action plutôt simplistes qui sentent bon la première oeuvre, mais dans l'ensemble le dessinateur s'en tire bien, surtout pour faire ressortir les physiques hargneux voire exagérés de ses personnages masculins, avec même parfois quelques têtes évoquant vaguement Hirohiko Araki ou Tetsuo Hara.

Ce premier tome fait donc plutôt bien le job dans l'immédiat. On attend un peu plus du scénario qui ne fait que s'esquisser pour l'instant, mais il y a déjà de quoi être séduit par le ton violent, excessif, régressif et grotesque que l'on pouvait attendre.

Côté édition, Omaké livre un travail dans ses habitudes. On s'interroge, comme pour le tome 1 de Black Board en juin, sur l'utilité de faire tout un bandeau pour juste une petite phrase d'accroche très bateau. Néanmoins, à l'intérieur on a une qualité de papier et d'impression d'honnête facture, et une travail de traduction/adaptation d'Aude Boyer et de Florent Gorges suffisamment fleuri pour coller au récit.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction