Baltzar - La guerre dans le sang Vol.10 - Actualité manga
Baltzar - La guerre dans le sang Vol.10 - Manga

Baltzar - La guerre dans le sang Vol.10 : Critiques

Gunka no Baltzar

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 09 Novembre 2021

Chronique 2 :

La guerre civile bat son plein au Baselland, depuis que le prince Theodore, soutenu par les aristocrates du Sud et surtout poussé par Erzreich qui y voit bien son avantage, a entamé un véritable siège sur l'académie militaire pour y déloger son frère August et récupérer le roi mourant. Arrivé à la rescousse des apprentis depuis l'étranger après être parvenu à s'infiltrer, Baltzar leur permet certes de résister plus longtemps en faisant usage de toute son expérience et son astuce, mais nos héros sont clairement en infériorité numérique... et il faut alors attendre le retour libérateur de Helmut, qui est enfin de retour avec sa cavalerie et permet à August et au roi de s'échapper en ballon. Mais rien n'est fini pour autant: d'un côté la bataille persiste, et d'un autre côté le Royaume de Weißen attend son heure pour enfin prendre le contrôle du petit pays sous couvert d'y ramener l'ordre, quitte à précipiter le couronnement de Theodore...

Tandis que Baltzar connaît depuis peu son premier spin-off d'envergure au Japon avec le lancement récent de Gunka no Baltzar Gaiden - Ginhai no Yuri (centré sur Timo et Jurij), la série-mère de Nakajima Michitsune atteint assurément un tournant majeur pour son dixième volume, celui-ci marquant le point culminant de la guerre civile au sein du Baselland. Dans les faits, cela nous donne avant tout une lecture portée par l'affrontement, par les différents degrés de la bataille entre enjeux de grande ampleur sur le plan international, enjeux internes au Baselland avec cette confrontation entre les deux princes, et enjeux plus personnels autour de certains personnages en particulier.

Alors, le volume est peut-être un peu moins riches que certains opus précédents en termes de détails et approfondissements sur les stratégies militaires et sur les innovations guerrières, mais cela n'empêche jamais le récit de rester aussi intense qu'emballant, tant l'auteur reste clair dans son déroulement et dans ses planches, et sait jouer sur les nombreux enjeux qu'il a pu installer au fil des quelques volumes précédents.

Et parmi ces enjeux, il y en a un plus personnel qui, assurément, anime considérablement une bonne partie du volume: le lien entre Helmut et Jürgen, qui a tout d'un drame shakespearien en plein coeur du conflit. Cela fait désormais longtemps que l'on suit ces deux personnages, que l'on a pu voir leur bravoure et bien comprendre l'importance qu'ils ont l'un(e) pour l'autre ainsi que les sentiments qu'ils se portent, ce qui les a forcément rendus tous deux attachants et charismatiques... mais la guerre a ceci de cruel qu'elle peut bafouer les relations les plus fortes, et cela se ressentira totalement à travers le parcours de ces deux personnages qui, de par leurs convictions respectives, ont dû prendre des chemins différents, avec à la clé une issue importante qui, à coup sûr, marquera plus que jamais le parcours de Helmut, en plus de mettre plus que jamais à mal la cavalerie à une époque d'innovations.

Le mangaka nous offre alors un très bon volume, intense, parfois épique, à certaines reprises profondément dramatique, où il n'oublie aucunement les facteurs plus humains au coeur de la guerre, et où il entretient parfaitement les ambitions du Royaume de Weißen entre autres. la suite risque d'être tout aussi passionnante, et on se ruera donc dessus avec beaucoup d'intérêt.


Chronique 1 :

Le coup d'état mené par le prince Franz, appuyé par Erzreich et les aristocrates, a mené à un houleux siège de l'école militaire du Baselland. Après avoir tenu bon, les recrues sont sauvées par l'intervention d'Helmut et de sa cavalerie. La manœuvre permet au second prince héritier, August, et au roi de s'évader par les airs. L'assaut final sur l'académie est rude, et ne signera pas forcément la fin de cette guerre civile...

Le siège de l'académie militaire a constitué un moment fort dans un arc jouant à foison avec les enjeux politiques divers de la série, au point de peut-être parfois perdre le lecteur. Chaque tome de la série de Nakajima Michitsune nécessite une certaine attention, et ce dixième tome confirme la règle puisqu'il scelle cette partie de l'histoire et joue un rôle charnière dans le déroulement du récit et dans le destin de certains personnages. On ne pouvait pas rêver plus fort en terme de symbolique pour l'arrivée à la première dizaine d'opus.

L'auteur ne fait jamais faiblir son rythme dans cette suite qui, de par ses rebondissements, ses twists politiques et sa manière de narrer une guerre civile impliquant de plus en plus de factions, ne laisse guère le temps de souffler. L'opposition entre les deux princes héritiers franchit donc à cap dans le duel des deux camps approche de sa fin, le mangaka se montrant alors efficace pour planter une vraie tension d'un bout à l'autre. Difficile de prévoir l'issue de cette guerre qui concerne le Baselland et sa monarchie, aussi le fait que le résultat puisse impacter toute l'ampleur géopolitique nous porte forcément.

Et au-delà du récit guerrier intense, l'artiste excelle sur un point précis : Le traitement de ses personnages. Parmi la belle panoplie de figures qui se sont illustrées dans cet arc, Helmut et Jürgen sont sans aucun doute les plus passionnants à suivre. L'idée est pourtant simple : Ces deux amis/amants se sont doucement dirigés vers des idéaux opposés qui correspondent à leur propre vision de l'avenir, objective ou égoïste. Nakajima Michitsune se montre particulièrement fort pour présenter ici la richesse humaine, les actions de l'Homme étant guidées par beaucoup de spontanéité et de contradiction (chose que Yoshiyuki Tomino aborde aussi merveilleusement dans la saga Gundam, mais c'est une autre histoire). L'histoire de Helmut et Jürgen est aussi shakespearienne que biblique et trouve un sens profond dans ce dixième tome. L'auteur avait sérieusement abordé certaines pistes dans les opus précédents, et voilà qu'il boucle ce double arc de personnages, en restant fidèle à ses convictions bien qu'il ait été tenté, à un moment donné, d'adoucir son œuvre. A eux deux, les camarades d'école militaire portent ce tome, un volume dont la conclusion ne peut que chambouler, notamment parce que la mise en scène du mangaka sert à la fois l'effet de la scène et le propos de l’œuvre.

De tome en tome, Baltzar voit son intérêt grimper en flèche. Loin de n'être qu'un simple récit de guerre stratégique ponctué de drames humains, le titre entretient un fort sens du rythme et sait mettre sur tables des sujets qui entourent notre Histoire, tout en développant des progressions de personnages censées, complexes et percutantes. Et étant donné les grands événements qui surviennent dans ce tome, attendre la suite sera assez difficile. La suite sera d'autant plus rude que nous nous approchons dangereusement de la parution japonaise qui compte 13 tomes actuellement, et qui impliquera forcément un rythme plus espacé. Gageons que Meian en profite pour nous proposer le spin-off centré sur Jurij et Timo, tout en sachant que celui-ci vient tout juste d'être lancé au Japon.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction